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| Boire pour oublier (suite) - 3 mars 2100 | |
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Siobhán Mac Mahon Emigré mercenaire/ Danger public/ Folle furieuse
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| Sujet: Boire pour oublier (suite) - 3 mars 2100 Ven 14 Juin - 3:17 | |
| AvantDix minutes? Moins? Siobhán ne savait pas. Elle regardait la lune, tranquille, au final. Tranquille de retrouver seule face à sa seule vraie amie, la seule qui écoutait et qui ne posait jamais de questions. Elle avait l'impression de lui parler, qu'elle lui répondait. Assise sur le sol, la jeune femme ne sentait même pas le froid du pavé qui lentement imprègne sa robe, cherchant à lui glacer le sang. Perdue dans ses souvenirs, perdue dans ses remords, elle ne prit même pas la peine d'essuyer la trace de sa larme qui, balayée par la légère brise, mordait sa chair. La lune était si belle. La nuit si calme. Au final, qui pouvait se soucier du couvre feu, quand on pouvait rester assis à regarder la lune? Quelque part en elle, la vraie Siobhán s'agitait, protestait que ces constatations, ces idées à la con, ce n'était pas elle. Une petite partie d'elle, impossible à entendre au final, ou presque, à côté de la voix de la fille ivre qui prenait le pas sur la fille raisonnable. Elle essaya de se débattre, de revenir à la raison. De ne pas se laisser devenir aussi abrutie qu'Uriel. Elle n'était pas une ivrogne, pas une camée, pas une hippie qui se out de tout sauf de la beauté de la nature. Elle était une tueuse, et elle ne devait pas se laisser engloutir par le remord, par les sentiments. Elle l'avait toujours dit, les sentiments, c'était le début de la fin. Mais la voix de la raison restait inaudible, et Red ne bougea pas d'un pouce, inerte. Ce n'était même plus qu'elle était éméchée, c'était qu'elle n'avait plus envie. Pour ce soir, elle ne voulait pas se battre, pas être raisonnable. Elle voulait exprimer sa douleur, mais elle savait aussi qu'elle n'en avait pas le droit. Elle n'entendit pas, ou ne voulut pas entendre le jeune homme qui sortait à son tour du bar. Au fond, tout au fond, c'était la honte. La honte d'être une personne, d'être vivante, de ressentir quelque chose. D'avoir une âme. Elle ne voulait pas qu'il la voie comme ça. Il la vit. Elle aurait voulu disparaître. Tu parles d'une tueuse, d'une mercenaire. Il n'aurait jamais dû voir ça. Qu'allait-il dire à Mnémé? qu'elle n'était pas capable de dominer ses sentiments? Elle le suivit des yeux alors qu'il s'accroupissait trop rapidement pour elle. Son pouce sur sa joue... Elle n'aurait su dire ce que c'était, ce que ça lui faisait. Elle ne savait même plus ce qu'elle ressentait au fond. Elle lut dans ses yeux. Son cerveau n'était pas capable de retranscrire ce qu'elle y avait compris. Mais le lien avait été fait. Tenu, il disparaîtrait dès le moment ou ils partiraient chacun de leur côté.Elle commença par secouer la tête lorsqu'il lui proposa de la raccompagner. - Vous n'êtes pas obligés. Je peux m'en sortir. Et puis si vous me raccompagnez, vous serez dehors après le couvre feu.S'appuyant sur la main que Gabriel lui tendait, elle se remit d'aplomb. Le changement d'altitude soudain lui donna la nausée, et elle porta la main à sa bouche, faisant un signe désolé de l'autre. Plus jamais d'alcool. Le whisky était la boisson du démon qui ramolli les tueurs les plus endurcis et les plus entraînés et les faits passer pour des mauviettes. Banni. Plus jamais. Tâtant ses poches à la recherche d'elle ne savait trop quoi, elle fronça un moment les sourcils en sortant de sa veste une clé attaché à un porte clé tout simple. Se souvenant tout à coup de sa moto, elle se força à se souvenir où diable l'engin était garé.- Vous savez conduire une moto? La mienne est à deux rues d'ici.Si ça lui disait toujours de la raccompagner. Non, parce que clairement, elle n'était pas en état de piloter. Le brun acquiesça et lui prit les clés. Le voyage jusqu'au véhicule se fit en silence. La tête bourdonnante, Red attendit que son chauffeur s'installe, puis prit place derrière lui, entourant sa taille d'une main, s’agrippant de l'autre au porte-bagage. Se concentrant pour ne pas laisser la nausée guider son estomac, elle ne vit rien du trajet, ayant simplement indiqué l'adresse. Son front posé dans le dos de Gabriel, elle se forçait à ne pas penser à la pitoyable image qu'elle lui offrait en ce moment. Elle espérait que ce qu'elle avait lu dans ses yeux, c'était qu'il pouvait comprendre, et que tout ça resterait entre eux. Elle mit pied à terre et leva les yeux vers lui. - Vous voulez rester? Non, enfin... Je veux dire, c'est l'heure du couvre feu et... J'ai pas envie qu'à cause de moi vous vous retrouviez dans la merde. Je suis pas en état de vous draguer, de toute façon, ça a franchement rien à voir.Son moi intérieur soupira. La Red dotée de toutes ses facultés n'aurait jamais dit un truc pareil. Plus jamais d'alcool.- Nan mais, on va dire que j'ai rien dit, hein...Mumura-t-elle, gênée d'avoir osé sortir une connerie pareille. | |
| | | Gabriel Emerson Veut être le parrain de sa futur nièce !
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| Sujet: Re: Boire pour oublier (suite) - 3 mars 2100 Sam 15 Juin - 2:12 | |
| Le pseudo-milicien n’avait pas besoin d’être sobre, encore moins d’être fin psychologue pour comprendre que la situation embarrassait l’écossaise. Il le sentait, elle l’aurait voulu loin, peut être même aurait-elle voulu qu’il ne fut jamais là. Elle se sentait piteuse, mais après tout qui ne l’était pas avec un verre de trop dans l’estomac. Qu'elle se rassure, il en avait vu d'autre, et au final la situation le faisait gentiment sourire - et oui, son propre taux d'alcoolémie y était pour quelque chose. Probable que l'homme ne pouvait savoir ce que Red ressentait vraiment en ce moment même... ou peut-être, justement, ne le savait-il que trop ? Peut-être que son humiliation il l'avait aussi lu dans son regard, son dégoût d'elle-même pour s'être laissée submergée, l'impression de se trahir que de se laisser aller... ou peut être pas. Dans tous les cas, Gabriel ne posait sur la rouquine qu'un regard neutre de tout jugement. Dans son esprit, ils avaient été deux à boire des verres pour oublier, à passer une soirée qui s'était avérée agréable et à rentrer un pas un peu moins assuré qu'ils ne l'auraient voulu.
Alors qu'elle secouait péniblement la tête pour refuser sa proposition, elle invoquait les risques de se retrouver encore dans les rues après que le couvre feu n'ait été mis en place. Elle s'était néanmoins agrippée à son bras pour se remettre sur ses deux jambes bien flageolante. Ce retour à la verticale la laissa pour quelques secondes écœurées et le rebelle fixait sur elle un œil attentif, amusé plus qu'il ne l'aurait fallu, mais vigilant. Dans un roulement d'yeux, il avait démonté son argumentation en quelques mots :
- Même en civil, je crois que je reste toujours plus milicien que vous.
Il lui décrocha un petit sourire radieux qui voulait faire comprendre à la demoiselle ivre que de part son statut, il ne risquait pas grand chose comparée à elle, saoul, tentant de rentrer seule chez elle en titubant. Bon, il l'aurait reconnu si elle le lui avait fait remarqué, le fait est qu'il n'était plus milicien pour deux sous depuis moins de 24h, ça il ne l'avait pas oublié, mais il n'était pas spécialement obligé de le mentionner à son interlocutrice. Après tout, ce n'était qu'une décision plus que provisoire... A peine remise sur pied, Siobhan fouillait maladroitement ses poches pour en sortir quelques instant plus tard des clés tintinnabulantes. Le double camp observa tour à tour le trousseau et sa propriétaire avant que cette dernière ne lui demande s'il savait conduire une moto. Il acquiesça avant de lui prendre doucement les clés et de la laisser retrouver sa bécane. Ce n'était pas spécialement prudent de conduire dans l'état ou il était, a n'en pas douter, il aurait explosé un éthylotest, mais la fraîcheur de la nuit et la nécessité de la situation lui avait rendu les idées claires.
Une fois la moto enfourchée par les deux protagonistes, Gabriel retrouva des sensations à la fois connues mais lointaine, comme une satisfaction de retrouver quelque chose dont on l'avait longtemps privé. Le rugissement du moteur, le vrombissement de la calandre, la puissance des cheveux et la sensation grisante de la vitesse et du vent lui fouettant le visage, il ne fallut que quelques minutes à l'infiltré pour dompter la bête et filer à pleins régime. Il pouvait sentir la tête de la rouquine calée entre ses omoplates qui, attachée à lui d'un bras autour de sa taille ne décrochait pas une parole. Elle s'était contenté de lui donner une adresse avant de retomber dans le mutisme de sa condition. Le pseudo-milicien, pour avoir écumé le quartier où l'Écossaise avait élu domicile des années de cela en arrière, à l'époque où son quotidien se résumait encore à faire des rondes en bagnole dans les quartiers les plus pourris de la ville, n'avait pas eu besoin de plus amples explications. Du centre pour rejoindre ladite adresse il ne leur avait fallu qu'une bonne dizaine de minutes à parcourir les grandes avenues qui découpaient la capitale de part en part. De rares véhicules rentraient comme eu au bercail tandis que les premières voitures frappées des couleurs de la milice pointait leur nez pour commencer leur surveillance accrue.
Enfin, la moto s'immobilisait en bas d'un immeuble particulièrement miteux. Gabriel posa le pied à terre, le moteur tournait encore doucement. Siobhan avait récupéré sa tête probablement allourdie par les tambours de la boisson. Tournant son visage vers la mercenaire pour savoir ce qu'il devait faire – de la bécane principalement – il rencontra les yeux de la jeune femme qui dans l'obscurité de la nuit s'étaient transformé en deux perles noires. Il ne s'attendait pas spécialement à s'entendre proposer de rester mais il resta stoïque un temps, comprenant où Siobhan voulait en venir. Elle n'avait pas besoin de justifier ses propos, surtout qu'elle semblait parler plus vite qu'elle ne réfléchissait. Il haussa pourtant un sourcil lorsqu'elle s'embrouilla pour de bon. Intérieurement, il souriait de ce sourire si caractéristique qui voulait tout dire. En apparence, il restait neutre, ne voulant accentuer le malaise de son interlocutrice qui le priait aussi bien du regard que par la parole de faire comme si jamais rien n'avait passé la barrière de ses lèvres.
Pour toute réponse, il la regarda droit dans les yeux d'un air presque complice et coupa le moteur, rendant les clés à sa propriétaire.
-Rentrez bien... Emily.
D'un signe de main et d'un sourire presque invisible, il la laissa dernière elle. Il remonta le col de sa veste avant de plonger les mains dans les poches de son jean. Un ultime sourire barrait son visage. Il n'avait pas passée de soirée aussi étrange depuis un certain temps déjà et aux vues des circonstances, elle avait été la bienvenue. Mais maintenant qu'elle prenait fin, revenaient au galop la réalité embrumée dans les vapeurs d'éthyle. Sa place au sein des hommes en rouge remise en question, c'était toute sa vie qui était remise en jeu. Et en parlant d'homme en rouge, déjà au loin tournait une voiture au ralenti. Ses phares inondant à présent la petite rue, Gabriel n'avait aucun doute quant aux individus qu'elle transportait. Soupirant à nouveau, il avait jeté un coup d'œil par dessus son épaule, il n'était qu'à quelques pas de l'entrée de l'immeuble et celle qui se faisait appeler Emily était sur le point de pousser la grande porte de chêne pour pénétrer dans le hall. Le brun pris une rapide décision, la voiture se rapprochait et il ne voulait pas spécialement tomber sur des collègues, ni être vu dans le quartier. En trois grandes enjambées il s'était retrouvé derrière Red et une seconde plus tard, une main la i à la taille pour lui faire faire volte face, il venait poser ses lèvres sur les siennes dans un baiser langoureux et irréfléchi. De l'autre main, il avait poussé la lourde porte entrouverte par la jeune femme avant de la faire doucement reculer à l'intérieur sans décrocher ses lèvres de celles de la rouquine.
Une fois l'obscurité les ayant happé, il s'était détaché de la tueuse reprenant une distance respectable et jetant un dernier coup d'œil dans son dos pour s'assurer que la voiture de patrouille s'était bien éloignée. Il passa une main sur son visage, gêné. Il remerciait l'alcool d'avoir ralentit les réflexes de la mercenaire, qu'il imaginait aisément lui briser le bras au moment même où il aurait poser un doigt sur elle dans d'autres conditions. Ceci dit, il avait un peu peur de ce qui l'attendait maintenant, alors qu'il se passait un main sur la nuque comme une marque inconsciente de son malaise. | |
| | | Siobhán Mac Mahon Emigré mercenaire/ Danger public/ Folle furieuse
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| Sujet: Re: Boire pour oublier (suite) - 3 mars 2100 Sam 15 Juin - 15:14 | |
| Le soulagement. La première chose que Siobhán ressentit devant le sourire de Gabriel. Il était apparemment des hommes qui peuvent comprendre que l'alcool embrouille les gens, et ne lui tint pas rigueur de sa proposition idiote. Qui avait pourtant été dite en toutes bonne foi, et sans aucune arrière pensée. Il lui souhaita un bon retour. Il y avait peu de risques que quelque chose se passe entre maintenant, et le moment ou elle rejoindrait son appartement au dernier étage de l'immeuble sans ascenseur... La jeune femme récupéra ses clés et entreprit de mettre sa bécane à l'abri dans le garage attenant. Le poids pourtant important de la moto ne lui compliqua pas la tâche. Au contraire, il y avait quelque chose de rassurant à sentir le grain familier des sièges en cuirs, la texture de la poignée. Tout n'avait pas encore foutu le camp pendant cette ivresse malvenue, il y avait des points fixes qui ne changeaient pas. Un instant plus tard, la rouquine s'avançait vers la porte de son immeuble, sans se préoccuper des ombres dansantes de son corps que les phares d'une voiture projetaient sur le bois de l'huis. Elle ne pensait pas à une voiture de la milice, ne pensait pas tout court d'ailleurs, son esprit tout occupé par l'image de son lit qui ne laissait places à rien d'autre.
Soudain, elle sentit une main sur sa taille. Elle fit volte face et décocha à l'importun un coup du tranchant de la main dans la gorge afin qu'il détache sa prise sur elle et qu'elle puisse lui faire regretter d'avoir posé la main sur une mercenaire de son gabarit. Enfin, ça, c'était ce qu'elle aurait fait si elle avait été en pleine possession de ses facultés, si ses réflexes n'avaient pas été aussi ridiculement réduit par sa consommation d'alcool. Et cette action, son esprit se contenta de la penser sans la transmettre à son cerveau, qui se fit copieusement insulter par la part de Red, tout au fond, qui, elle, gardait bon pied bon oeil et ne comprenait pas que le combo corps/cerveau ne soit pas capable de réagir à l'instinct. Les lèvres de l'Ecossaise furent capturées par celles de Gabriel (?) dans un baiser spontané auquel elle ne put même pas réagir, tant il l'avait prise par surprise. L'enlaçant, le jeune homme avec qui elle avait passé la soirée la fit reculer dans l'ombre, laissant doucement la porte se refermer derrière eux dans un bruit mat, les enfermant dans la pénombre du hall. Avant que l'obscurité ne les avale totalement, le pseudo milicien avait reculé à bonne distance de la tueuse, sa position montrant assez clairement son malaise.
La jeune femme garda le silence un court instant, avant de demandé, encore choquée au final de ce qui venait de se passer :
- Y'a quelque chose que j'avais pas compris dans "Rentrez-bien"?
Choquée, parce que son cerveau embrumé par l'alcool ne parvenait pas à réagir autrement. Il ne pouvait se remettre d'aplomb et laisser Red la Menaçante reprendre le dessus. C'était impossible, saoule comme elle l'était. Elle avait juste l'impression d'avoir manqué un épisode, d'avoir fait un blackout pendant un laps de temps indéterminé. Lui avait-elle proposé quelque chose, ou alors était-ce lui? Est-ce que le "Rentrez-bien" qu'il lui avait dit, elle l'avait imaginé? Peu coutumières des affres de l'alcool, Siobhán en venait à douter d'elle même. Au final, c'était forcément elle qui avait manqué quelque chose. Mais quoi? Qu'est-ce qui l'avait poussé à faire ça? Fermant fort les yeux, la rousse vint passer la main sur son visage pour essayer d'y voir plus clair, et de prévenir la migraine qu'elle sentait monter. Elle n'était pas en forme suffisante pour penser à des trucs du genre. La tueuse en elle lui hurlait de réagir, d'exiger des explications, musclées s'il le fallait, mais elle la fit taire. Il y avait forcément une bonne raison, et si elle ne parvenait pas à la saisir, c'était à cause de son taux d'alcoolémie. Se déplaçant pour pousser l'interrupteur qui alluma l'ampoule blafarde située quelques mettre plus loin, elle observa le visage du jeune homme.
- Tu peux m'expliquer?
Elle ne se rendit même pas compte du tutoiement. De toutes façons, il étaient presque devenus des amis intime suite à ce baiser incompréhensible. Elle n'était pas menaçante, pas en colère, ou plutôt si, en colère contre elle-même qui avait loupé une analyse de situation, qui n'avait pas su remarquer le détail qui avait déterminé l'action. Elle s'en voulait de s'être mis dans cet état là, laissant au placard ses instincts de chasseuse, de tueuse. Si cette fois, ça n'avait été qu'un baiser, qui aurait pu prédire ce qui aurait pu se passer? Et si ça avait été quelqu'un qui lui voulait du mal, comment aurait-elle fait? Sa tête la lançait de plus en plus. Plus elle essayait de raisonner, plus son cerveau criait grâce.
Elle avait définitivement loupé quelque chose... Mais quoi? | |
| | | Gabriel Emerson Veut être le parrain de sa futur nièce !
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| Sujet: Re: Boire pour oublier (suite) - 3 mars 2100 Lun 17 Juin - 2:42 | |
| Rien ne vint. Ni clé-de-bras qui lui aurait déboîte le coude, ni tentative de coup violent, ni même gifle qui l'aurait remis à sa place. Seulement le silence qui s'installa pour quelques secondes pendant lesquelles Gabriel attendait une réaction avec une appréhension dissimulée. Il fixait la lueur d'incrédulité avec laquelle la mercenaire enivrée le dévisageait. En d'autres circonstance, le pseudo-milicien aurait probablement sourit aux propos, témoins de l'incompréhension de la jeune femme. Mais le désarroi dont sa voix s'était teintée confirmait à Gabriel qu'elle ne disait pas cela en plaisantant. Pour le coup, se fut lui qui ne savait plus comment réagir. Certes, il avait fait preuve d'une certaine liberté, voire même d'audace, en agissant de la sorte mais il ne lui était alors pas vraiment venu à l'esprit que l'écossaise ne comprendrait pas son geste. Il avait d'ailleurs imaginé pendant un temps que si elle s'était laissée faire au lieu de le mettre K.O. en deux temps trois mouvements, c'était bien parce qu'elle comprenait l'urgence de la situation. Au lieu de quoi, elle donnait plutôt l'air d'avoir loupé un épisode.Probablement que le rebelle, déjà conscient de l'ébriété de son vis-à-vis, venait à se rendre compte qu'elle devait être bien plus grisée qu'elle ne pouvait le laisser paraître, elle semblait maintenant assaillie par un doute que Gabriel avait du mal à cerner. D'une main passée sur son visage, il la vit tenter d'effacer ces signes. Il n'avait toujours pas bougé, si ce n'était d'un haussement de sourcil discret. Comme si le temps avait décidé de s'arrêter le temps de ce moment parfaitement incongru que lui comme elle auraient voulu voir passer en accéléré. Lorsqu'une lumière éteinte vint éclairer la scène, la jeune femme finit par demander au concerné des explications. De toute la soirée, ils en étaient resté à une forme basique de politesse, mais ce retournement de situation avait imposé chez Siobhan le tutoiement. Expliquer ? Mais expliquer quoi ? Encore fallait-il que lui même comprenne où ça avait pêché. Et aussi, comment ? Le double camp ne demandait qu'à faire la lumière sur les questions de Red mais c'est avec un pincement de lèvre ennuyé qu'il se rendait lamentablement compte que toutes les justifications qu'il avait à donnée, aussi vraies étaient-elle, sonnaient étonnement fausses et peu crédible. Rien de tel pour accentuer le malaise qui s'était imposé entre les protagonistes. L'incongruité de la situation le fit baisser la tête dans un sourire rieur dans lequel se mêlait son malaise et qui voulait presque dire "mais comme je vais me sortir de là moi". Fourant ses mains dans les poches arrière de son jean, il dansait presque d'un pied sur l'autre.-La voiture... tu vas pas me dire... la voiture, tu as vu la voiture n'est-ce pas ? Il releva les yeux sans relever le menton pour capter le regard de l'écossaise. Tu m'aides pas tu sais... Se frottant doucement le front il reprit, tentant d'être le plus clair possible : -La voiture de patrouille... il sembla hésité un instant avant de jeter un regard autour de lui. Les murs avaient des oreilles, c'était ce qu'on disait non ? Surtout qu'ils se trouvaient dans au hall d'immeuble. Pour la seconde fois de la soirée, il se rapprocha de façon un peu trop équivoque de la tueuse à gage. Pourtant, et c'était sa spécialité : il ne jouait que sur les apparences, que sur ce que l'on aurait pu voir si un importun avait débarqué. L'effleurant seulement, il était venu se pencher à son oreille, un bras passant dans le dos à la cambrure délicate de la jeune femme et avait murmuré : -Je crois que je vais te décevoir mais, pour tout te dire, je ne sais pas si je serais réhabilité à reporter le rouge un jour. Et je risque d'être sous surveillance pendant quelques temps, alors je dois avouer que je n'avais pas spécialement envie qu'on me voit ici... Deux amants enlacés, se murmurant des mots doux, voilà se que les importuns auraient vu. Avant de prendre de nouveau ses distances avec la rouquine, il lui avait instinctivement replacé une mèche de cheveux derrière l'oreille pour jouer son rôle jusqu'au bout. En lui lançant un dernier regard empli d'excuse il reprit sur un ton un peu plus normal :-Je devrais vraiment y aller...[HRP : https://www.youtube.com/watch?v=uBENjCPS8LI pour clotûrer en beauté, parce qu'on ne s'en lasse pas !] | |
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| Sujet: Re: Boire pour oublier (suite) - 3 mars 2100 Lun 17 Juin - 4:01 | |
| La voiture! Mais oui! La voiture! Bon sang, mais pourquoi n'y avait-elle pas pensé? C'était une voiture de la milice, et il avait joué un rôle afin de se protéger, pour ne pas qu'on le reconnaisse, pour ne pas qu'on se pose de questions. D'un coup, une énorme pièce du puzzle se mettait en place, pour le plus grand soulagement de Siobhán, qui n'avait plus l'impression d'avoir occulté cinq minutes de sa vie. pour une tueuse, le fait de ne pas se rappeler était frustrant, vraiment. Et pouvoir se reconstituer la scène lui prouvait que son cerveau n'était pas mort, pas totalement. Qu'elle n'était pas encore bonne pour la retraite. Sa colère s'évanouit, laissant place à la bonne humeur de la jeune fille qu'au fond, elle n'avait jamais vraiment cessé d'être, mais qui ne pointait le bout de son nez que quand elle cessait d'être une tueuse... Et pour ça, il fallait au moins de l'alcool, ou alors, une bonne, une énorme dose de confiance. Elle le regarda, un petit sourire aux lèvres, s'excusant du regard quand il lui confiait qu'elle ne l'aidait pas franchement.
Puis il se rapprocha de nouveau, et la prit dans ses bras. Elle faillit retomber dans le doute, dans l'impression qu'elle avait de nouveau raté un épisode, avant de comprendre qu'il jouait sur les apparences, qu'il donnait le change pour le cas ou quelqu'un rentre dans le hall, afin que cette personne les prenne pour ce qu'ils n'étaient pas : deux amants en train de se susurrer des douceurs à l'oreille. Il lui avoua en chuchotant que sa place de milicien était pour le moment compromise, et que toute cette mascarade avait bel et bien pour but de passer pour un individu lambda flirtant avec sa copine dans le hall d'un immeuble. Sa main effleura son visage pour replacer une mèche de cheveux rebelles derrière son oreille et la tueuse offrit au jeune homme un sourire radieux en échange du regard navré qu'il lui donnait.
Il devrait y aller? De ça, la jeune femme n'était pas sûre. Ayant un peu retrouvés de ses facultés cognitives, elle savait que ce n'était sans doute pas un bonne idée qu'il brave le couvre feu, surtout s'il avait été mis à pied. Il risquait tout autant, voire plus qu'un individu lambda. Dans son cas, les miliciens auraient vite fait de conclure qu'il était venu comploter avec quelque complice, ce qui le mettait non seulement lui, mais aussi les personnes qu'il était venu voir (à savoir elle même si jamais ils avait vu entrer le double camp dans son immeuble, ou tout simplement le quartier ou il se ferait possiblement arrêter).
Elle prit une décision. L'alcool avait décidé de lui laisser un peu de répit. La migraine refluait, la nausée avait disparut. Devait-on remercier pour cela la thérapie de choc par le baiser du jeune homme? Elle n'en avait aucune idée. Revenant vers lui, la rouquine passa ses bras autour de son cou, pour déposer au coin de ses lèvres un baiser. Tout ceci n'avait pas d'autre but que de continuer le "jeu de rôle" qu'avait entamé Gabriel afin de préserver leur réelle conversation. Elle lui glissa, d'une voix douce :
- Tu restes. Si tu pars, tu te mets en danger, toi et les complices que la milice va chercher. Au mieux, ils n'ont aucune idée que tu es ici. Au pire, pour eux, tu passes la soirée avec ta "petite amie". M'obliges pas à te forcer...
Elle recula un peu la tête pour le regarder dans les yeux un sourire aux lèvres. Puis, toujours douce, presque féline au final, pour qui ne savait pas ce qu'elle disait, elle ajouta à son oreille:
- Et si jamais il te prends l'envie de recommencer ce que tu as fait ce soir, je te casse le bras en deux.
La jeune femme faisait bien évidemment référence à ce baiser qui l'avait prit tant au dépourvu. Elle ne voulait pour rien au monde avoir à revivre cette situation, ou elle ne savait même plus si elle pouvait se faire confiance, alors que jusqu'à présent, elle c'était considéré comme la seule sur laquelle elle pourrait jamais compter. Elle reprenait pied dans la réalité. Elle retrouvait son instinct de résistance, ses réflexions logiques, tout. Avec un regard amusé, elle s'éloigna de lui, se dirigeant vers l'escalier, s'attendant à ce qu'il la suive. | |
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| Sujet: Re: Boire pour oublier (suite) - 3 mars 2100 Sam 22 Juin - 4:08 | |
| C'est presque sur le ton de l'invective, malgré la douceur de sa voix, que Siobhan lui demanda de rester. Elle semblait avoir repris ses esprits aussi bien que quelques couleurs tandis qu'elle était rentrée dans son jeu et elle imputa à sa requête (ou cet ordre) la prudence. Elle n'avait pas tort sur le point que cinq minutes plus tard il existait probablement autant de probabilité de se faire remarquer par une patrouille que cinq minutes plus tôt et c'était la dernière chose que Gabriel désirait. Alors qu'elle disait ne pas vouloir avoir à le supplier pour qu'il écoute la voix de la raison -plutôt ironique pour une nana qui avait un taux d'alcool dans le sang à faire pâlir et, à sa grande surprise, il se surprit à penser qu'elle n'aurait pas besoin de le supplier beaucoup non. Si son visage n'en avait rien trahi, il était resté stupéfait intérieurement de la remarque qu'il s'était faite à lui même. Alors certes, il restait un mec, mais il se connaissait plus gentleman et surtout généralement loin de se genre de pensée. Jamais il ne se serait permis d'imaginer quoi que ce soit, mais il préférait mettre sa réflexion sur le compte de l'alcool davantage que sur le compte du baiser qu'il avait innocemment décroché à la jeune femme.
La jeune femme s'était alors légèrement reculé pour le regarder dans les yeux, un sourire radieux sur les lèvres. D'une voix presque aguicheuse elle l'avait, contre toute attente, et de façon la plus contradictoire du monde, susurré clairement à l'oreille qu'elle n'hésiterait pas à faire ce qu'elle n'avait pu faire ce soir lorsqu'il capturait ses lèvres devant sa porte d'entrée : lui casser le bras. Au moins, ça avait le mérite d'être clair. Le double camp sourit alors maladroitement tout en baissant les yeux comme pour lui faire comprendre que le message avait été reçu, écartant au passage doucement ses mains de Red, lui présentant ses paumes en signe de rémission. Certes, il n'aurait jamais eu l'idée de tenter quoi que ce soit envers l'écossaise, encore moins profiter de son état, mais ça elle n'était pas obligée de le savoir, et peut être aussi avait-elle été d'autant plus embarrassée qu'elle avait été prise au dépourvu et en pleine faiblesse, pour une tueuse de sang froid, c'était un peu limite quand même.
Mais déjà, elle le quittait pour rejoindre l'escalier et monter à grand pas souples les marches qui la séparait de son appartement. Le pseudo milicien lui avait emboîté le pas, tentant de ne pas regarder ses courbes au cas où la demoiselle avait des yeux dans le dos et qu'elle ne mette par la même occasion ses menaces à exécution Certes, elle n'avait jamais parlé de ne pas regarder, mais il valait mieux être prudent. Gabriel hallucinait de ses propres pensées. Il ne savait si elles étaient une simple plaisanterie faite à lui même, ou s'il le pensait sérieusement. Quoi qu'il en soit, la fatigue et la boisson l'avait rattrapé et si Siobhan avait d'avoir partiellement retrouvé une dynamique, son cerveau à lui commençait à partir en vrille et il était temps qu'il se pose dans un coin pour dormir.
Arrivé au dernière étage du vieille immeuble, Siobhan lui ouvrit son modeste appartement et sans un mot il pénétra au sein de l'intimité de la jeune femme (wééééééééééééé gros sous entendu : check *est dehors*). Il découvrait sous un oeil réservé l'endroit. Il resta planté un moment sur le seuil, n'osant trop bouger dans ce lieu inconnu, les yeux dans le vague, observant le linge propre sécher sur des grands fils tendus dans l'appartement exiguë. | |
| | | Siobhán Mac Mahon Emigré mercenaire/ Danger public/ Folle furieuse
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| Sujet: Re: Boire pour oublier (suite) - 3 mars 2100 Ven 28 Juin - 2:33 | |
| Il s’était rendu sans opposer de résistance. C’était une bonne chose. Red n’aurais pas aimé devoir lui faire du mal. Il était sympa et… Soyons francs, elle s’en était voulu de se laisser surprendre, d’où sa réaction un tantinet démesurée. Si elle s’y était attendu, si elle avait vu elle aussi la voiture de la milice, elle aurait haussé les épaules et tourné les talons, rien de plus. Mais là. Son orgueil en avait pris un méchant coup, et elle se cachait derrière sa répartie. Mais Gabriel s’était écarté, et elle s’était contentée de lui sourire, presque charmeuse, avant de monter les escaliers, soulagée de l’entendre monter à sa suite. Une fois les 4 étages avalés, la mercenaire le fit entrer dans son appartement, sans se poser de questions, tombant en arrêt devant sa lessive qui séchait. Elle avait totalement oublié.
Elle aurait rougit si elle n’avait pas été qui elle était. Elle se contenta de marmonner un vague « désolée » avant de ranger à la va vite ses vêtements dans le placard, essayant d'oublier que bien en évidence, il y avait sa lingerie. Il ne s’était rien passé, il n’avait rien vu, tout allait bien. Elle ôta ses chaussures et les rangea de suite avec les autres. Sa veste fut déposée sur un cintre, et elle alla se servir un verre d’eau, traversant l’appartement comme si de rien n’était. Revenant sur ses pas, elle en tendit un à Gabriel.
- Je pense que ça ne peut pas te faire de mal. Assieds-toi, reste pas planté là.
Elle lui désigna le canapé du doigt, avant de lui mettre le verre dans les mains. Ce fut seulement à cet instant qu’elle se souvint du holster et du Glock bien en vue désormais sur sa robe de printemps. Elle posa le pistolet sur la table et ôta l’accessoire qu’elle rangea immédiatement. Elle en profita pour ôter son holster de cuisse ou reposait une lame de douze centimètres. Cette lame lui avait sauvé la vie pendant cette soirée au Dernier Pétale. Plus question de s’en séparer, même si Siobhán était bien plus à l’aise avec une arme à feu, de préférence un fusil de précision.
Après une hésitation, elle se rendit quelques instants dans la salle de bains ou elle prit un médicament pour la migraine, en proposant un à Gabriel par la même occasion. Elle finit par revenir avec une bassine. Si elle ne tenait pas l’alcool et qu’il lui montait vite à la tête, il redescendait passablement vite aussi. Elle n’était bien sûr pas tout à fait sobre, loin de là, même, mais avait retrouvé ses capacités de réflexions. Et son côté maniaque reprenait le dessus. Avec un sourire qui voulait dire « On sait jamais », elle la posa à côté du canapé, avant de récupérer des vêtements pour aller se changer. Elle agissait presque comme si Gabriel n’était pas là. Comme si au fond, elle voulait lui montrer que cette situation était tout ce qu’il y avait de plus normal, alors qu’au fond, elle était perturbée. Personne n’avait jamais mis les pieds dans son appart. Même pas Uriel, qui pourtant était son ami. Le double camp était un être très important pour la rouquine : elle lui devait son actuelle appartenance à la Cible, et pour ça, il pourrait lui demander ce qu’elle voulait, vu la taille de la dette qu’elle avait contracté. Mais le faire entrer chez elle, non, elle n’y aurait pas songé si la situation n’avait pas été si délicate.
Elle revint en jean et débardeur, et s’assit à ses côtés, en tailleur, fixant un point invisible sur le mur blanc face à elle. Elle ne savait pas quoi faire. Quoi dire. Que ferait Red et son assurance, en ce moment ? Elle nettoirait son arme sans doute, ou bien le séduirait, pour s’amuser. Mais Siobhán était fragile aujourd’hui, tant à cause de ses souvenirs qu’à cause de l’alcool. Elle baissa un peu la tête et dit à voix basse :
- Désolée pour tout ça.
Sa tête s’appuya contre le dossier du canapé. Elle avait envie de lui poser plein de questions. Comme avec Nero, avant, quand ils passaient des soirées tous les deux. Mais Gabriel n’était pas Nero. Nero n’était plus là, et elle devait arrêter de projeter son fantôme. Elle poussa un soupir.
- Mon meilleur ami est mort il y a un an.
Pourquoi elle lui avait dit ça ? Il n'avait pas besoin de savoir. Personne n'avait besoin de savoir. Personne n'aurait dû savoir. | |
| | | Gabriel Emerson Veut être le parrain de sa futur nièce !
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| Sujet: Re: Boire pour oublier (suite) - 3 mars 2100 Lun 1 Juil - 23:39 | |
| Ni une ni deux, l'écossaise avait rangé le linge qui séchait à droite et à gauche, exposant aux yeux du pseudo milicien des choses qu'elle aurait préféré qu'il ne voit pas. L'homme avait d'ailleurs détourné le regard, par politesse, préférant feindre un intérêt soudain pour le bout de ses chaussures. Se faisant, il n'avait pu s'empêcher de laisser glisser sur ses lèvres un petit sourire amusé alors que la jeune femme s'affairait à faire promptement disparaître les preuves qui témoignaient d'une lingerie fine presque affriolante, mais en soit très proche du personnage que Gabriel s'imaginait. Celui de la femme fatale, implacable sous tous les angles. En règle général, l'adjudant mis-à-pied n'aurait rien laissé paraître de son amusement, mais la situations étant, c'était principalement la gène que cherchait à masquer ce sourire en coin et ses yeux malicieux... à défaut de rougir. Les yeux toujours rivés sur la moquette, il releva la tête lorsque la chevelure flamboyante de la jeune femme revint vers lui, un verre d'eau à la main tandis que l'autre -main- lui désignait le canapé.
Il s'était alors assit, docilement, portant son verre à ses lèvres à défaut de faire autre chose. Ses yeux étaient venues se porter sur la robe légère de son hôte, qui sans sa veste laissait apercevoir son attirail. Une veste, ça pouvait en cacher des choses... Et pas que des armes d'ailleurs. Il la regarda ensuite virevolter dans son petit appartement, allant d'une pièce à l'autre avec une grâce presque féline et suivi par sa crinière de feu. Il la fixait sans vraiment sans rendre compte, probablement parce qu'elle était la seule chose mouvante dans la pièce et que son regard un peu fatigué et ralentit par les verres pouvait encore s'y accrocher. Il souriait doucement. Il aurait pu légèrement avoir l'air d'un imbécile heureux, mais c'était sa façon à lui de laisser son estomac et ses cellules digérer l'alcool. Elle lui proposa ensuite un médicament en prévention du contre coup de leur soirée de beuverie (si on pouvait dire les choses ainsi), qu'il accepta avec gratitude tandis qu'il sortait de la torpeur dans laquelle il s'était retrouvé plongé sans même sans rendre compte. Une bassine au pied du canapé plus tard, Siobhan était repartie et le pseudo milicien n'arrivait pas vraiment à cerner le comportement de la jeune femme, elle semblait presque tourner démesurément dans son appartement rien que pour se donner l'air d'être occuper, à croire qu'elle n'était pas aussi à l'aise qu'elle voulait le laisser croire alors que c'était elle-même qui l'avait invité.
Lorsqu'elle vint enfin s’asseoir en tailleur à ses côtés, ayant délaissé la robe pour une tenue plus confortable, le silence tomba un instant dans la pièce, accentuant un peu plus le degré d'étrangeté de la situation. Gabriel allait faire un petit commentaire sans conséquence pour relancer la conversation lorsqu'elle se dit désolée, d'une petite voix qui trahissait un malaise sur lequel l'homme n'arrivait pas vraiment à mettre le doigt. Un soupire de la part de l'écossaise plus tard, elle formula tout haut ce qu'elle semblait ressasser depuis le début de la soirée, alors qu'il l'avait trouvé seule devant son verre, assise sur la chaise haute d'un bar, quelques heures auparavant. Une date anniversaire dont on se passerait bien. La perte d'un proche un an plus tôt. Une journée souvent lourde de souvenir, difficile à assumer. Gabriel était désolé de l'apprendre. Peut être comprenait-il davantage la jeune femme. Peut-être n'avait-il pas eu besoin de ça pour la comprendre. Il pouvait simplement imaginer se qu'elle devait ressentir. Malheureusement, pour les gens comme eux, comme pour beaucoup d'innocents, ces dates ponctuaient leur vie avec une régularité épouvantable. Anniversaires de mort, dates de disparition, toujours là pour vous rappeler à quel point les gens qu'on aime nous manque.
Si Siobhan avait la tête contre le dossier, Emerson avait brièvement baissé les yeux le temps d'une pensée, d'un nuage noir sur ses yeux. Il avait relevé le visage vers sa voisine de canapé. D'un air profondément navré il lui sourit tristement comme s'il avait espéré qu'une étincelle lui mettrait un peu de baume au cœur :
-Je suis désolé de l'apprendre. Il pinça ses lèvres une seconde avant de reprendre en secouant la tête. Sans sans rendre compte, il avait l'espace de quelques instant eu l'envie de poser une main réconfortante sur son bras, mais s'en était sagement abstenue.
-Non, vraiment, je le pense, il plongea son regard dans l'azur de ceux de Red. Ce ne sont pas des mots en l'air, je suis vraiment désolé. Et écœuré. Voir que ce monde est le notre et que des événements aussi déchirant ponctuent nos vies aussi facilement... tout ça parce que...
Il ne se donna même pas la peine de finir sa phrase qui resta en suspend dans l'air comme si, de tout façon, il n'y avait pas besoin de mot pour exprimer ce qu'il avait sur le cœur.
Dernière édition par Gabriel Emerson le Jeu 11 Juil - 11:52, édité 1 fois | |
| | | Siobhán Mac Mahon Emigré mercenaire/ Danger public/ Folle furieuse
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| Sujet: Re: Boire pour oublier (suite) - 3 mars 2100 Mer 10 Juil - 23:04 | |
| Siobhán reçut les mots de Gabriel avec un sourire triste. Les yeux du pseudo miliciens étaient plantés dans les siens, et elle ne parvenait pas à détourner le regard, alors qu'elle aurait simplement voulu se cacher, se terrer quelque part dans un trou et pleurer cet ami partit trop jeune. Mais à la mort de ses parents, la jeune femme avait été brisé. Son coeur avait séché, puis s'était effrité, laissant des miettes de lui un peu partout. Elle était devenue une machine, un robot obéissant qui n'avait été programmé que pour une chose, tuer l'Impératrice et détruire l'Empire. Ce robot ne savait pas ce qu'étaient amour et affection, et il ne pouvait pas pleurer, rien éprouver. C'était le mécanisme que la rouquine avait mis en place pour protéger ce qu'il restait de ses souvenirs. Mais ce soir, l’alcool et les mots de ce jeune homme qu’au final elle n’aurait jamais dû approcher pour le bien de toute une cause, avaient tout foutu en l’air.
Elle s’était confiée. Depuis la première fois depuis la mort de ses parents, elle avait ouvert son cœur. Nero lui manquait. Vivre lui manquait. Ça lui passerait une fois la nuit terminée, une fois l’alcool éliminé. Mais la Siobhán d’avant, l’étudiante qui riait sans arrêt, qui lisait beaucoup, qui voulait devenir professeur, cette jeune femme là se battait farouchement pour ne pas disparaître totalement, pour que ce soir, on la laisse exister. Red la combattante avait toute une vie devant elle, même si son espérance de vie était nettement réduite, alors qu’elle n’était plus que des bribes de vie, de souvenirs, des morceaux d’un passé nié par sa propriétaire. Et ce soir, sans doute pour la dernière fois, ou parce que le jour était trop funeste pour continuer à être un robot, ce fut Siobhán qui gagna.
Les larmes montèrent aux yeux de la jeune femme, qui s’entoura de ses bras, et se blottit contre le canapé :
- Je l’ai trouvé mort dans sa salle de bain. J’ai juré que je les tuerais tous jusqu’au dernier. Qu’ils paieront... Mais moi, ma dette est trop importante, et rien ne pourra l’effacer...
Elle essuya rageusement une larme qui coulait sur sa joue.
- C’est ma faute. C’est à cause de moi s’il est venu dans la capitale. Sans moi, il serait en vie, et...
Sa voix se brise. Red est reléguée à une minuscule part de cerveau. Ce soir, c’est Siobhán qui exprime ses remords, son regrets, ses craintes. Elle entoure de ses bras ses genoux qu’elle a ramassé sous son menton et laisse les larmes glisser librement. D’une toute petite voix, elle jette un regard en biais à l’homme assis à ses côtés, et lui glisse :
- Je suis une idiote. Je crois que je t’ai pas fait monter juste par sécurité... Je crois que j’avais pas envie de passer la nuit seule dans ce putain d’appartement...
Aucune invitation, aucun sous entendu dans ses mots. Seulement l’hésitation d’une âme qui n’a plus l’habitude de se confier. Demain, tout aura disparu. | |
| | | Gabriel Emerson Veut être le parrain de sa futur nièce !
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| Sujet: Re: Boire pour oublier (suite) - 3 mars 2100 Jeu 11 Juil - 13:39 | |
| Gabriel ne pouvait détacher son regard de la jeune femme à ces côtés. Il la voyait changer sous ses yeux. Lors de leur première rencontre, il avait vu une femme dont la lueur de détermination et la dureté du regard en faisait une individu dangereuse, sûre d'elle et redoutable. Mais à présent, alors qu'elle se blottissait dans ses propres bras, entourant ses genoux et recroquevillée sur un petit bout de canapé en laissant difficilement sortir des mots plus pénibles que d'ordinaire et qui ne reflétaient qu'une petite partie des souvenirs douloureux qu'ils portaient, il semblait la voir pour de vraie. Les traits de son visage semblaient moins résolus, son corps lui paraissait plus fragile et surtout, il lui semblait qu'elle avait rajeuni. Il n'avait aucune idée de son âge, à la revoir pointer son arme sur lui avec un feu assassin dans les yeux, en tueuse de sang froid ou en femme fatale alors qu'elle lui murmurait d'une voix suave des menaces quelques minutes plus tôt, il lui aurait donné une petite trentaine d'année. Maintenant, il la voyait comme une jeune femme, hantée par le passé et les remords, dont la voix brisée et les larmes perlant aux coins des yeux laissait apparaître quelqu'un de beaucoup plus jeune, vingt cinq, vingt six ans tout au plus. L'homme se surprit de ne jamais l'avoir remarqué. Qu'aurait-elle été en d'autres circonstances ? Une étudiante, une jeune travailleuse ? Elle n'en était pas moins redoutable aux yeux du pseudo-milicien, mais seulement il avait l'impression de pouvoir voir au travers de la carapace qu'elle s'était forgée qu'elle était encore une femme, une jeune femme, autrefois probablement pleine de vie et d'entrain, d’insouciance aussi.
Gabriel était désolée de voir qu'elle se tenait pour responsable du décès de son ami. Elle se blâmait comme souvent dans le cas de la perte d'un proche, se disant qu'il aurait pu en être autrement. Il pouvait toujours en être autrement à bien y réfléchir, mais les choses étaient ainsi et ne pourraient changer. Il comprenait aussi son désir de vengeance.
-Seules les personnes qui ont pris la vie de votre ami sont coupables...
Il faudrait qu'elle se le rentre dans la tête, qu'elle veulent le croire ou non. Certes, elle n'était plus une innocente, elle avait tuer sans scrupule des hommes, des femmes aussi peut-être, mais il fallait qu'elle apprenne à ne porter que la culpabilité des crimes qu'elle avait réellement commis. Les temps et le monde dans lesquels ils vivaient étaient loin d'être simples, même les plus belles idées les poussaient à commettre les actions les plus viles et leur culpabilité était grande, parfois même il semblait à Gabriel que leurs actes ne leur permettaient plus de se distinguer de ceux qu'ils cherchaient à renverser. Pourtant, ils fallaient se forcer à arrêter d'y penser et garder la foi.
Cependant, l'adjudant s'était encore moins attendu à l’aveu qu'elle lui fit quelques secondes plus tard, relevant ses deux azurs embrumés vers lui. Il avait levé un sourcil de surprise avant de lui sourire doucement. D'une voix douce, il lui répondit sans aucune arrière pensée :
-On va dire que c'est un échange de bon procédé...
Elle lui avait offert le gite par commodité, il s'engagerait à ne pas la laisser seule en cette nuit difficile. Un revers d'un pouce, il était venu essuyer une larme qui roulaient sur la joue humide de la rouquine avant de passer un bras réconfortant autour de son épaule pour la prendre contre lui. Il semblait avoir oublié les menaces et fixait un point quelconque dans l'appartement. Sa respiration était calme tandis que son esprit vagabondait sur les grandes questions qui les avaient poussé à prendre les chemins et les décisions qu'ils avaient prises. Doucement, il lui avait recommander, tout en passant doucement une main dans ces cheveux :
-Essayez de dormir, vous avez besoin de repos et l'alcool n'aide en rien.
S'il avait encore un peu du mal à la tutoyer, probablement parce qu'il ne voulait pas qu'elle pense qu'il prenait ses aises, il ne disait pas non plus ça pour la faire taire. Si elle voulait se confier et rester la nuit éveillée, il serait là pour l'écouter, la rassurer, partager son point de vu. Il mettait un point d'honneur à être là pour les gens qui lui demandait de l'aide, leur vie était déjà compliquée dans leur lutte, solitaire bien souvent, les oreilles attentives étaient rares car la confiance et la sécurité l'était tout autant. Mais il ne voulait pas non plus que Siobhan regrette une fois que Red serait de retour. Il ne pouvait se targuer de la connaitre, mais il ne voulait pas qu'elle s'en veuille après coup d'avoir fait preuve d'une pseudo faiblesse face à quelqu'un.
[God, j'ai l'impression que Gab se met lui même dans la friendzone... -__-''] | |
| | | Siobhán Mac Mahon Emigré mercenaire/ Danger public/ Folle furieuse
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| Sujet: Re: Boire pour oublier (suite) - 3 mars 2100 Dim 18 Aoû - 1:14 | |
| Être ainsi blottie dans les bras d'un homme qui jusqu'à présent n'avait été qu'un contact, qu'une... "connaissance", aurait dérangé Red. Enfin, pour être franc, il y avait très peu de chances pour que cette situation ce soit présentée si c'était Red, la tueuse de sang-froid, la mercenaire, la résistance, qui avait eu les commande du corps de la jeune femme. Cela ne dérangeait pas Siobhán. Elle cherchait en Gabriel un soutien qu'elle ne pouvait demander à personne d'autre, et elle lui était reconnaissante d'accepter de le lui apporter. A son conseil, elle hocha la tête, doucement, la gorge encore prise par l'émotion qu'elle ressentait. Dormir? Comment pourrait-elle dormir? Comment trouver l'oubli, l'absolution, alors qu'elle s'en voulait de ce qui était arrivé à son ami d'enfance? Se levant presque mécaniquement, elle s'enferma dans la salle de bain.
Debout face au miroir, elle eut envie de le briser pour ne plus se voir. A la place, elle se passa de l'eau sur le visage, résistant à l'envie de se noyer dans les quelques centimètres de profondeur de son lavabo. Elle se déshabilla pour enfiler son "pyjama". Contrairement à l'idée qu'on aurait pu se faire, pas de nuisettes de dentelle, pas de déshabillé voluptueux. Elle ne portait pas ce genre de choses, et puis, jamais elle n'aurait osé mettre ça alors que Gabriel dormait dans la même pièce. Elle n'était pas dans son état normal, mais tout de même : contrairement à Red, Siobhán avait de la pudeur. Elle enfila un débardeur et un short en coton, s'attacha vaguement les cheveux en un semblant de queue de cheval puis sortit, la tête ailleurs. Gabriel n'avait pas bougé. Ou serait-il allé de toute manière? Machinalement, elle lui prêta un de ses oreillers, lui sortit des draps, des couvertures. Puis, lui laissant le loisir de s'installer comme il le voulait sur le canapé, et d'éteindre la lumière, elle se blottit sous ses draps, se mordant les lèvres pour ne pas se laisser aller plus. Il fallait qu'elle se repose, oui. Mais les yeux fixés sur le plafond, illuminé par intermittence par la lueur faiblarde d'un lampadaire quasi défectueux , elle ne pouvait pas s'empêcher de ressasser de bien sombres images.
- C'est Visconti qui l'a tué.
C'était sorti tout seul. L'image du corps sans vie de Nero derrière ses paupières qu'elle avait fermées avec force lui donnait la nausée. C'était le Sergent Visconti qui avait appuyé sur la détente, si l'on se fiait aux aveux arrachés par la force aux deux miliciens que l'écossaise avait déjà supprimés.
- Merde, il méritait pas ça...
Les larmes recommencèrent à couler. Elle n'y pouvait rien. Elle ne faisait rien non plus pour les éviter. Malheureusement pour Gabriel, c'était lui qui devait supporter cet état presque dépressif. Les yeux de nouveau ouvert, la rouquine demanda d'une voix timide, presque inaudible :
- Gabriel... Est-ce que je peux venir dormir avec toi..?
Elle avait besoin d'une présence. Elle ne voulait pas le séduire, pas se coller à lui. Simplement sentir que quelque part, a portée de main, il y avait quelqu'un qui était là pour elle, au moins pour ce soir. Cette réfléxion égoïste aurait tiré une grimace dégoûtée à Red. Mais Siobhán, elle, espérait juste qu'il accepte. D'écouter. Dans le cas contraire, tant pis. Il ne serait de toute façon pas là à chacun des anniversaires des morts de l'écossaise. | |
| | | Gabriel Emerson Veut être le parrain de sa futur nièce !
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| Sujet: Re: Boire pour oublier (suite) - 3 mars 2100 Dim 18 Aoû - 16:55 | |
| La jeune femme blottit dans ses bras accepta semblait-il sans brocher ses conseils et, en silence, l'abandonna quelques instant pour rejoindre la petite salle d'eau. Laissé seul pour quelques minutes, Gabriel ferma les yeux, la tête reposé sur le haut du canapé, légèrement renversée en arrière. Même ainsi immobile, il se sentait encore légèrement tanguer. Quelle idée les avait prit de boire autant, c'était insensé. Mais bon, le mal avait été fait et il n'avait plus qu'à se forcer à se tirer de l'état un peu cotonneux dans lequel il se trouvait encore. Tout en jetant des coups d’œil distrait aux alentours en attendant le retour de la jeune femme probablement en train de se changer, il pensait à ce qu'elle lui avait dit, à cette histoire sordide, à cet ami qu'elle avait perdu, mais aussi aux hommes et aux femmes qu'il avait vu agoniser devant lui. Qui l'avaient supplier d'arrêter, qui auraient vendu père et mère pour ça. A ceux qui malgré la douleur gardait ce silence de marbre dans leur force de volonté. Ceux qu'il avait aider à faire partir avant que ça ne devienne insupportable. Combien... il en avait perdu le compte. Il en serait devenu probablement fou. Cet homme, l'ami de l'écossaise, aurait très bien pu faire parti du nombre, sous l'ordre d'un supérieur il n'avait jamais eu le choix -mais n'avait-on pas toujours le choix ?- il n'en serait pas où il en était aujourd'hui... mais où en était-il aujourd'hui, puisqu'il n'avait même plus le droit de porter l'uniforme rouge. Tout celà ne signifiait plus rien, tous ces sacrifices et ces sacrifiés... il avait beau se répéter qu'il n'aurait pu tous les sauver, quinze autres auraient effectué la même tâche sans sourciller voire même en prenant certain plaisir. Inconnus, vague connaissances, anonymes, frère de combat, défenseurs de la liberté ou innocents, leurs visages se mélangeaient bien souvent, ils devenaient un tout. Il devenait sa hantise. Mais pas un jour ne passait sans que l'homme n'ait une pensée pour eux, chacun d'eux s'il l'avait pu, un hommage, une demande silencieuse de pardon à ses hommes et ses femmes. Il répétait parfois comme une litanie étrange les noms des gens qu'il avait connu, ceux qu'il avait retenu, une suite de noms comme gravés dans son âme au couteau dans une plaie qui ne se refermerait jamais, mais qui au contraire ne faisait que s'agrandir régulièrement.
La nausée qui le prit n'avait plus rien à voir avec son taux d'alcoolémie. L'homme se passa une main sur le visage comme pour y effacer les traces de ses préoccupations. Se redressant, Siobhàn sortait de la salle de bain. Sa crinière flamboyante avait été contenue qui dégageait le visage parfait de la jeune femme, son corps pâle mais parfaitement entraîné se dévoilait sous des vêtements plus léger et plus court. Il avait posé son verre qu'il avait vidé d'un trait dans un coin avant de prendre l'oreiller que lui tendait son hôte ainsi que draps et couverture. Il la remercia d'un signe de tête avant qu'elle n'aille rejoindre son propre lit. Il était content qu'elle est accepter de se reposer, ça ne laverait pas le chagrin ni les souvenirs, mais elle en aurait les idées plus claires au réveil. Silencieusement, il mis un drap sur le divan, l'oreiller sur l’accoudoir, la couverture un peu plus loin au cas où il aurait froid. Il retira sa veste avant de s'allonger sur ledit canapé entièrement habillé. Sur le dos, les mains croisées sur son buste, il fixa le plafond dans l'obscurité, le même plafond que fixait Red au même moment, mais ça il ne le savait pas.
Il ne s'attendait pas à ce que le silence soit brisé de nouveau, dans l'obscurité partiel de l'appartement. La jeune femme ne semblait donc pas dormir plus que lui. Elle avait lâché le nom de Visconti. Avait-elle donné l'ordre de faire tuer son ami ou avait-elle appuyé elle-même sur la détente, la jeune femme n'avait pas précisé mais en tout cas elle tenait l'italienne pour responsable de la mort de l'être cher qui lui manquait tant. Il connaissait ladite Visconti, Selena de son prénom, elle était Sergente et il ne savait pas vraiment pas quoi pensée d'elle, si ce n'était qu'il la connaissait particulièrement pour son agressivité et sa folie lors des interrogatoires. Siobhàn était amer et la douleur transperçait dans l'âpreté de ses paroles. Mais voilà que dans une sorte de murmure pleins de larme elle prononça quelques mots qui laissèrent Gabriel figé. Il était aussi surpris qu'incertain d'avoir bien compris. Il pouvait comprendre le besoin de la jeune femme, enfin, il imaginait, il imaginait sa détresse et sa solitude. L'homme resta silencieusement un instant avant de doucement se relever. Sans rien dire, il s'était dirigé vers le lit de la jeune femme. Dans la semi obscurité, il distinguait sa forme sous la couette grâce aux zébrures de lumière venait de l'extérieur.
Il vint alors s’asseoir sur le bord du lit, adossé au mur, posant sur le haut du crâne de Siobhàn une main réconfortante. Caressant doucement ses cheveux, il aurait voulu trouver des mots efficaces. Il se demandait alors s'il aurait moyen de lui servir Visconti sur un plateau un jour, qu'elle est sa vengeance... mais c'était stupide, le sang ne ramènerait jamais l'être qu'elle avait perdu. Perdu dans ses pensées, la tête appuyé contre le mur froid, il savait que les blessures étaient bien souvent longues à guérir. | |
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