Pour s'assurer que tout va bien [Mi Février 2100]

QG de la résistance : Oui, oui elle n'était pas censé venir

Julianne avait fait vite du QG à l'appart' d'Evan, pas qu'elle eu la trouille mais les souvenirs de la veille ne lui plaisaient pas tant. Elle ne s'était même pas arrêté en route pour déchirer une affiche Impériale, pas le temps. De plus il faisait vraiment froids et elle n'avait pas envie de voir apparaitre au coin de la rue les phares d'une voiture de patrouille.

Arriver devant l'immeuble d'Evan celle-ci s'engouffra discrètement à l'intérieur, monta à l'étage où logeait l'artiste et se demanda cinq minutes si elle ne devrait pas mieux passer par l'escalier de dehors, celui de secours pour passer par la fenêtre, plutôt que de passer par la porte.

Précisons que Julianne avait plus l'habitude de passer par la fenêtre, bien qu'elle ne fut pas venu très souvent chez l'artiste, et elle ne voulait pas le surprendre en passant, pour une fois, par la porte.
Porte qui était évidement fermée à clé lorsqu'elle clicha pour ouvrir. Elle sortit donc une épingle pour trafiquer la serrure qui finit par céder.

Elle ouvrit dans le plus grand silence la porte qu'elle referma derrière elle. L'appartement était principalement plongé dans le noir, elle pria alors pour qu'Evan dorme plutôt qu'il ne soit pas rentré de sa visite au palais...

Interview du Ministre de la Communication

Le sommeil s'était emparé d'Evan sans que celui-ci ne puisse lutter contre. Il s'était endormi sur ses notes de l'interview du Minsitre de la Communication et aurait continué à roupiller comme ça jusqu'au matin si un bruit ne l'avait pas réveillé en sursaut. Oui, c'était bien ça. Quelqu'un tentait de rentrer chez lui en forçant la serrure. Ni une ni deux, il éteignit la lumière et alla se caler contre le mur. Ses yeux s'habituaient petit à petit à l'obscurité lorsque la porte s'ouvrit enfin et que l'intrus pénétra dans l'appartement avec empressement. L'artiste jeta un coup d'oeil, mais il ne pu que distinguer une silhouette. Bon, ça n'avait pas l'air d'être un grand gabarit, mais avec un bras en moins, pas sûr qu'Evan fasse le poids. Il prit donc une lourde statuette en bronze particulièrement laide, que son frère lui avait offert, et décida de s'en servir comme arme. Mais pas question d'attendre là que le cambrioleur le trouve, non, il allait attaquer le premier. D'un geste, il alluma la lumière et surgit de derrière le mur, brandissant son arme et tombant nez à nez avec....... Julianne?!

Il resta figé durant quelques secondes avant d'abaisser doucement son bras et de reposer la statuette. Son visage n'exprimait pas franchement la joie de la voir, et il y avait de quoi. Elle n'était pas censée venir et en plus elle pénétrait chez lui par effraction en le réveillant en sursaut!

Il lui tourna le dos et retourna s'asseoir sur son canapé en allumant une cigarette et en parlant d'une voix froide.

- Il me semblait pourtant t'avoir dit de ne pas venir me voir... Je pensais que tu tenais à moi.

Comment ça il essayait de la culpabiliser? Mais oui, tout à fait! Elle les avait mis tout les deux en danger en venant lui rendre cette petite visite, et même si quelque part Evan appréciait qu'elle se fasse autant de souci pour lui, après ce qui c'était passé la veille, il aurait crû qu'elle serait plus prudente.

[HRP : Adam > Et ho, je ne te permets pas de critiquer les cadeaux que je te fais !]

Julianne avança silencieusement dans l’appartement, ses yeux s’habituèrent doucement à l’obscurité et le seul bruit qu’elle pouvait entendre c’était les battements de son propre cœur. Pourquoi n’était-elle décidément pas, mais vraiment pas, rassurée ? Pas le temps de se poser deux fois la question que la lumière s’alluma d’un coup, son cœur fit un bond et elle se retourna brusquement.

Face à elle, Evan, une statuette de bronze à la main. Statuette qu’elle reconnu d’ailleurs comme celle qu'Adam « acheté » pour Evan, pour une raison qui lui échappait à présent. Enfin bref, elle resta sans respirer quelques secondes, se disant qu’un peu de plus elle se retrouvait avec ça sur le crâne... bonjour l’accueil...

Après avoir baissé son arme de fortune, Evan tourna le dos à Julianne, sans décrocher un mot. Il s’installa dans le canapé et s’alluma une cigarette. Ju, elle, regarda le sol, elle savait qu’elle aurait droit à l’ «engueulade » qui lui était due, mais bon elle s’en serait passée.

Evan ne semblait pas ravis de la voir. Oui bon, elle n’était pas censée venir et elle savait parfaitement qu’elle avait pris des risques etc. etc. mais bon fallait pas exagérer non plus. Et puis elle savait qu’Evan aurait fait pareil si ça avait été elle alors bon il pouvait se les garder ses réprimandes à deux sous.

Le ton de la voix d’Evan la mis mal à l’aise. Elle aurait voulu lui répondre aussi sèchement que oui, elle savait qu’elle n’était pas sourde mais la suite de la phrase lui resta en travers de la gorge et la coupa dans tout élan. Pff, s’il voulait la faire culpabiliser il avait réussit, et bien en plus... Evidement qu’elle tenait à lui... la question ne se posait même pas. Mais pourquoi il ne voulait pas comprendre qu’elle se rendait malade de tout ça !

Elle n’ajouta pas un mot et tourna les talons, il n’avait pas intérêt de la surprendre avec une larme au coin de l’œil ! Elle se demanda un instant si elle n’allait pas franchir la porte dans l’autre sens pour retourner au QG, elle n’était plus à ça près, après tout.

Raa ! A l’instant elle avait limite juste envie de lui en coller une pour ce qu’il venait de dire...

Evan n'avait pas réellement prêté attention à Julianne après l'avoir vu. Il était resté assis sur son canapé à fumer sa cigarette, attendant une réplique de la part de la jeune femme, mais apparemment, il avait fait mouche. Pour que Julianne reste muette ainsi, c'est qu'il y avait peut-être été un peu trop fort. Là pour le coup, ça l'emmerdait un peu, même s'il ne décollerait pas de savoir qu'elle avait pris autant de risque pour venir le voir. Bien sûr, il aurait fait pareil si les rôles avaient été inversé, mais elle aussi l'aurait engueulé, ça il pouvait en être sûr et certain!

Il écrasa sa cigarette et s'approcha doucement de Ju qui lui tournait toujours le dos. Il posa ses mains sur ses épaules et lui fit un petit bisou sur le haut du crâne.

- Espèce de tête de mule!

Son ton n'avait plus grand chose de froid, mais plutôt contrarié. Comme un parent qui réalise que son enfant a fait une bêtise, mais qui sait très bien qu'il l'aime quand même.

- Je vais bien, regarde, je pête la forme! Allez, viens t'asseoir. Déjà que tu es venue ici après le couvre-feu, je vais pas en plus te laisser repartir maintenant.

Et sur ce, il la prit gentiment par les épaules pour qu'elle se retourne et lui fasse face. Est-ce qu'elle allait rester? Sûrement oui, et puis de toute façon, elle n'aurait pas le choix. Maintenant qu'elle était là, il n'allait pas la laisser repartir, et s'il le fallait, il l'assomerait avec la statuette en bronze.

Julianne ne pu s’empêcher de frissonner légèrement lorsqu’Evan vint poser ses mains sur ses épaules. Elle tâcha de faire comme si de rien, mais bon plutôt dur de passer inaperçu. Elle ferma les yeux lorsqu’il posa un baiser sur sa tête et fit en guise de réponse un petit « hum ». Oui, elle ne lui apprenait rien après tout, il la connaissait assez bien pour savoir qu’elle faisait un peu ce qu’elle avait envie...

Il lui assura qu’il allait bien, ce qu’elle ne demandait qu’à croire. Puis il lui assura qu’il ne la laisserait pas repartir et elle n’osa pas le contrarier sachant qu’il serait prêt à faire beaucoup de chose pour l’en empêcher, et elle s’avait qu’il ne manquait pas de ressources.

Elle se retrouva ensuite face à lui, n’arrivant pas à le regarder dans les yeux, ça y est il avait réussi à la faire culpabiliser pour le reste de l’année XD !

Elle le suivit jusqu’au canapé ou ils s’installèrent, là Julianne posa la question fatidique :

-Alors tu as appris quelque chose d’intéressant ?

Balayées, les questions inutiles du genre « c’était comment ? », autant passer directement à l’essentiel.

Evan fut soulagé de voir que sa collègue n'avait pas l'intention de partir. Ouf! Il ne pensait pas avoir assez récupéré pour la retenir de force, parce que mine de rien, il était sacrément diminué (mais pas à tout les niveaux bien sûr ). Il s'installa à ses côtés et ralluma une cigarette alors qu'elle le questionnait sur son entretien au palais. Bon, au moins ils allaient avoir une conversation productive. L'artiste s'imaginait très bien ce que la nouvelle qu'il allait annoncer à Julianne allait provoquer chez elle. Il prit donc un malin plaisir à tirer lentement sur sa clope et à expirer la fumée sans se presser, un petit sourire en coin sur les lèvres. Elle allait tomber des nues.

- Notre chère amie la Cinglée a réussi une nouvelle alliance. Et pas n'importe laquelle. Elle va la rendre publique durant la Grande Parade. Il fit une petite pause avant de continuer. C'est l'Islande.

Il n'avait pas besoin d'ajouter quoique ce soit. Ju était bien assez intelligente pour comprendre tout ce que cela impliquait. Un pays en plus sous l'emprise de Livingstone qui possédait de plus une situation géographique idéale pour attaquer les pays qui ne la cautionnaient pas. Et puis pour la Parade, cela allait poser bien d'autres soucis plus pratiques. La sécurité allait être redoublée pour prévenir toute bavure devant le nouvel allié. La mission se corsait et les chances de réussir à allumer ne serait-ce qu'un pétard, devenaient de plus en plus minces.

Evan s’alluma une deuxième clope et Julianne le fusilla du regard, ’tain mais il voulait mourir d’un cancer ou quoi ! Bref, elle se garda bien tout commentaire. Elle remarqua ensuite qu’il prit tout son temps pour lui annoncer ce qu’il avait à dire...

Elle le regarda, ahurie, une alliance rendue publique à la parade ? Oulalala ça allait vraiment devenir chaud leur histoire !!! L’Islande ! Bonté divine, heureusement que Julianne était assise parce qu’elle serait probablement tombée si ça n’avait pas été le cas...

La résistance avait quelques cheveux blancs à se faire... si l’Islande entrait dans le jeu elle pouvait parfaitement devenir une base militaire parfaite pour s’attaquer à leur alliés. Julianne resta pensive un temps :

-Ils sont au courant déjà ?... nos contacts... il faut leur dire, qu’ils se préparent...

Ce n’était décidément vraiment pas une bonne nouvelle.

-Evan... c’est la galère...oui bon elle n’avait pas besoin de le dire, il le savait déjà, mais ça lui faisait du bien... depuis combien de temps était-il dans la résistance ? Depuis combien de temps ils se battaient ? Combien de camarades avaient-ils déjà perdu ? Julianne se blottit un peu plus contre Evan.

Evan scruta le visage de la jeune femme assise à côté de lui, attendant sa réaction qui ne se fit pas attendre. Comme il l'avait prévu, la nouvelle l'avait scotchée et elle resta d'ailleurs sans voix durant quelques instants. Elle avait dû comprendre en un instant ce qui allait se passer dans un futur plus ou moins proche et les conséquences que cela aurait sur eux, sur leur vie, sur leur lutte. L'avenir ne se présentait pas sous les meilleurs auspices, loin de là...

- Non pas encore. Je pensais les prévenir depuis le QG demain. D'ici c'est trop dangereux, surtout que ça ne m'étonnerait pas qu'on enquête un coup sur moi.

Il ne développa pas plus, ne voulant pas inquiéter Julianne d'une part et l'heure n'était pas réellement propice à se lamenter sur son sort. Il se tut donc et passa son bras autour des épaules de la jeune femme lorsque celle-ci se rapprocha. Il l'attira un peu plus contre lui dans une attitude qui se voulait protectrice et réconfortante. Ce n'était pas le moment de baisser les bras après tout ce qu'ils avaient fait et tout ce qu'ils avaient vécu. Ils ne pouvaient pas se permettre de se décourager, pas maintenant qu'ils arrivaient à un tournant important de l'histoire de l'Empire. Cette alliance pouvait tout changer et il était de leur devoir de faire de leur possible pour l'empêcher. La Cible allait devoir faire ses preuves et la lutte devait continuer coûte que coûte pour le bien de tous.

Julianne approuva de la tête, elle espérait sincèrement que toute cette histoire se passerait sans trop de vague... toute l’histoire, surtout le passage nocturne... Ils avaient été vraiment trop imprudents pour le coup... Ils ne pouvaient se permettre de perdre personne dans les sous-sols du palais.

Elle ferma les yeux pour faire un peu de tri dans sa tête, ranger les idées... entre la soirée, la blessure, la Cible, cette Impératrice à la noix... et cette envie de prendre un flingue pour aller la descendre dans son propre palais... mais il y aurait toujours quelqu’un pour reprendre le flambeau... Un acte désespéré de terrorisme ne servirait à rien, sauf à gâcher une vie humaine... non il fallait quelque chose de plus fort.

Sauf que pour l’instant le seul truc le plus fort auquel elle pensait c’était un bon verre de Whiskey, Evan devait bien en avoir quelque part cher lui non ? Elle se releva péniblement et parti en quête de deux verres et d’une bouteille au liquide ambré.
Bon oui elle faisait comme chez elle... parc contre il devait sacrément bien être caché...
Bref, après avoir déniché ce qu’elle avait voulu, non sans quelques protestation du journaliste, elle avait du le laisser, elle avait quand même quelque chose de bouillant sur le feu là... comme préparer une petite visite à l’improviste chez son présentateur télé préféré...

En effet, il faisait parti du plan pour récupérer des infos sur la Grand Parade, dont la date se rapprochait à grand pas, et elle allait se charger personnellement du cas de ce gus. Pas qu’elle en était réjouit mais presque, en tout cas elle était de bonne humeur rien que d’aller lui rendre une petite visite. Elle avait ensuite d’autres plans, un peu plus compliqué impliquant un ministre... mais cela, ça serait probablement pour plus tard.

Elle du donc laisser son ami pour la soirée, de tout façon ils n’auraient pas pu faire grand-chose, et Evan avant besoin de repos pour reprendre des forces. Bref chacun avait ses devoirs... Elle lui souhaita une bonne soirée avec un ton un brin ironique, mais il savait qu’au fond d’elle, elle s’inquiétait beaucoup trop pour lui et elle avait finit par le laisser.

> Là où on se prend la tête avec des cons en puissance

Evan se contenta de regarder Julianne vider son whisky sans prendre en compte ses protestations. De toute façon, il allait sûrement se faire ravitailler dans les plus brefs délais. Parce qu'avec le merdier qui s'annonçait pour les prochains jours, il aurait bien besoin d'un remontant de temps à autres! D'ailleurs en parlant de cela, sa collègue pris congé pour aller s'occuper d'affaires importantes pour l'avenir de l'Empire. Après lui avoir également souhaité une bonne soirée et lui avoir fait promettre qu'elle ne prendrait pas trop de risques, l'artiste la laissa s'en aller. Il sentit immédiatement une boule au ventre qui ne le lâchait plus, car outre l'inquiétude qu'il pouvait éprouver pour les membres de la Cible, et la jeune femme en particulier, il enrageait de ne pas pouvoir assister à cette soirée qui s'annonçait mouvementée. Il n'était pas suicidaire, certes, mais qu'est-ce qu'il aurait aimé se charger personnellement de Ward et De Guise! Un arriviste prétentieux et un lâche servis sur un plateau d'argent! Et il n'allait pas pouvoir être là pour en profiter et aider à la réussite de la mission.

Tentant tant bien que mal de se calmer un peu, il alla s'allonger sur son canapé histoire de dormir un peu. Etrangement, il ne mit pas longtemps à trouver le sommeil. La fatigue et le stress accumulés avaient réussis à complètement l'assommer durant quelques heures. Cependant, était-ce son inconscient qui travaillait trop, il se réveilla à l'aube, alors que le soleil ne faisait que teinter le ciel d'une couleur rouge sang. Malgré ses efforts, il ne parvint pas à se rendormir, et c'est résigné qu'il décida de se lever. S'allumant une cigarette, il contempla le travail qui l'attendait sur sa table basse. Impossible pour lui de s'y mettre, il avait toujours trop de choses en tête. Est-ce que la nuit c'était bien passée pour tous ses collègues notamment. De plus, il devait toujours prévenir leurs alliés de l'annonce qui serait faite à la Grande Parade. Il se décida donc à prendre le risque de prendre la direction du QG. Le couvre-feu était toujours en vigueur à cette heure-ci, mais il savait pertinemment que le gros de la nuit étant passé, la Milice devait déjà avoir emporté (malheureusement) son lot de prisonniers. Il ne risquait pas grand chose à sortir. Après une rapide douche et un changement d'habits en quatrième vitesse, il prit la porte et sorti de son appartement en silence.

QG

» La fin de tout (OS) [20 mars 2100]