Interview pour le JOP [Début Février 2100]

JOP

Evan était arrivé au palais quelques minutes plus tard, l'air le plus décontracté possible. Après une fouille en règle, histoire de vérifier qu'il n'était pas là pour tuer l'Impératrice (non, pas cette fois-ci... mais si seulement on lui en donnait l'occasion...), on le conduisit dans les Bureaux des Ministres. C'était la première fois qu'il mettait les pieds dans le palais et la seule sensation qu'il éprouva fut le dégoût. Cette femme qui les asservissait depuis tant d'années et avait fait de leur vie un véritable enfer, exposait fièrement à la vue de tous les richesses qu'elle avait accumulé sur le dos de la population. Les meubles et objets les plus précieux, les tissus les plus délicats, tout cela n'émerveillait pas l'artiste. Bien au contraire. Mais il devait se résigner à arborer une expression d'extase au détour de chaque couloir traversé.

Lorsqu'il fut arrivé devant le bureau du Ministre de la Communication, on lui fit savoir que ce dernier n'était pas là. Parti à la recherche de l'Impératrice Suprême pour des affaires de haute importance. Bien, au moins la Cinglée ne serait pas dans les parages tant qu'il serait dans cet endroit. Tout du moins, il l'espérait, car bien qu'il ait appris à vivre en cachant ses réels sentiments face à Livingstone et à son gouvernement, il ne savait pas s'il allait rester maître de lui-même en l'ayant en face de lui.

Pour le moment, il allait devoir attendre qu'elle veuille bien laisser son Ministre vaquer à ses occupations. Et d'après ce qu'il avait pu entendre, ce dernier n'était pas franchement dans ses petits papiers, alors plus elle pourrait l'embêter, plus elle serait ravie. Il sorti donc une feuille et du papier et commença un nouveau dessin pour s'occuper en attendant. Mais il se garda bien de se laisser entraîner par ses sentiments et son inspiration. Dans ces lieux, cela équivaudrait à signer son arrêt de mort. Non, il esquissa un dessin tout ce qu'il y a de plus banal, ne contenant rien de transcendant ni de subversif.

Là où les baffes se perdent

Luc était remonté d'un pas rapide vers son étage, c'était déjà plus respirable dans le coin, même s'il y avait toujours cette impression d'ambiance oppressante, personne n'était réellement à son aise dans ce palais, mis à part l'Impératrice, son frère et un ou deux "favoris", tous les autres, semblaient toujours regarder par-dessus leurs épaules, de peur d'avoir des problèmes.

Il croisa une jeune femme dans le couloir qui le menait à son bureau, qui devait sûrement faire parti de la suite de Joane et la salua d'un léger signe de tête, le regard pourtant quelque peu noir, contre l'Impératrice évidement, il sentait encore un peu la douleur de la gifle qu'elle lui avait mise et rageait de s'être laissé faire sans répliquer, il aurait dû dire quelque chose, mais peut-être que vu son niveau d'énervement, elle aurait pu faire quelque chose de regrettable... ça aurait aussi pu régler un certains nombres de problèmes pour ce pays, mais il n'était pas du genre à vouloir mourir en martyr. Chacun avait ses limites dans l'héroïsme.

Le Ministre arriva près de son bureau et remarqua qu'un homme attendait devant la porte, sûrement celui qu'il devait voir pour un article sur leur gouvernante bien aimée, ironie quand tu nous tiens. L'homme se planta alors devant le plus jeune et l'observa de la tête au pied. Alors que celui-ci dessinait.

- Je vois que vous avez trouvé une occupation en m'attendant.

Le ton de voix était glacial, après tout, il ne pouvait pas se permettre de ce montrer ne serait-ce qu'un peu sociable avec les gens qu'il croisait, s'il savait que certaines rumeurs courraient à son sujet en ce qui concernait ses liens avec Joane, ce n'était pas pour autant que son personnage devait se montrer sympathique aux yeux des autres.

Evan dessinait toujours en attendant avec une petite boule au ventre que le Ministre arrive. Pas qu'il n'aimait pas rester planté dans un couloir du palais, entouré d'ennemis, mais c'était tout comme. Quiconque le connaissait pouvait aisément remarquer que ce qu'il était en train de faire ne le passionnait nullement. Le crayon ne faisait pas d'allers et venues frénétiques sur la feuille, son regard était éteint, et non pas allumé par l'inspiration. En gros, il s'embêtait ferme et aurait bien aimé pouvoir dessiner autre chose.

Il attendait depuis une vingtaine de minutes environ lorsqu'une voix, dont le ton n'avait rien d'aimable, se fit entendre. Il leva la tête pour jeter un coup d'oeil au nouvel arrivant. Ouhla! Les affaires de la Cinglée ne devaient pas se passer tout à fait comme elle le voulait, à voir la grande marque rouge sur la joue de l'homme. Il rangea crayon et papier dans son sac avant de se lever, ne répondant rien à la remarque de l'homme. Il lui tendit simplement la main et se présenta.

- Evan Kane, journaliste au JOP.

L'homme n'avait pas l'air des plus aimables. Mais quiconque venait de s'en manger une dans la gueule n'aurait pas eu envie de jouer au sociable. Et puis il travaillait pour le gouvernement de la Cinglée, à ses côtés, rien que ça dissuadait d'être souriant et engageant, pour l'artiste s'entend. Ce dernier espérait que l'homme n'allait pas lui poser trop de questions sur son bras immobile, en tout cas pas avant qu'ils ne soient entrés dans le bureau. Bien que ce soit la première fois qu'il mette les pieds dans ce palais, il savait pertinemment que des oreilles indiscrètes pouvaient se cacher n'importe où. Mais maintenant qu'il avait l'homme en face de lui, la curiosité remplaçait l'appréhension. Qu'est-ce que le tyran pouvait bien vouloir d'un article dans le JOP? Que voulait-elle dire, réveler ou imposer? Pour le savoir, pas d'autres choix que de suivre le Ministre dans son bureau.

Luc ne fit pas cas du regard que lança le journaliste quand il remarqua sa joue, ouais, ça devait être bien rouge, il se leva alors rapidement, pour lui tendre la main, avant de se présenter. Le Ministre baissa une demi-seconde son regard sur cette main tendue, avant de replonger son regard dans celui du dénommé Kane.

- Parfait.

Avant de se détourner et d'aller ouvrir sa porte, non il ne lui avait pas serré la main et oui il semblait être le dernier des enfoirés, mais quand on jouait un rôle pour le commun des mortels, fallait le jouer à fond et jusqu'au bout. Ils se seraient rencontré dans un autre contexte, dans un autre pays, il aurait été sûrement beaucoup plus chaleureux, ici il ne le pouvait pas. Et au pire, Evan pouvait mettre ça sur le compte de la baffe qu'il c'était prise quelques minutes avant.

S'approchant de son bureau, De Guise déposa ses papiers sur son bureau, il n'avait pas non plus prit la peine de se présenter, mais l'homme devait connaître son nom, après tout, les Ministres, dans cet empire, y en avait pas non plus des masses. Montrant d'un léger signe de la main, un siège qui se trouvait face au meuble, il lui fit comprendre qu'il pouvait s'asseoir.

N'attendant pas que son invité se soit assis, Luc l'était déjà et fouillait dans un tiroir pour sortir le communiqué que l'Impératrice lui avait fait apporté, pour le JOP, ça parlait d'une nouvelle alliance avec un pays voisin et de la parade annuelle, qui serait cette année, riche en surprise. Il avait remis ses lunettes sur le nez pour le relire en biais, avant de reporter toute son attention sur Kane.

- Une nouvelle alliance vient d'être signée avec nos voisins (je sais pas lesquels, j'laisse décidé ça à qui de droit) et l'Impératrice Suprême souhaite que toute la population soit au courant. Le Monarque sera invité pour la parade annuelle et Sa Majesté souhaite pouvoir montrer à cet allié comment son peuple est prêt à mettre la main à la patte pour faire de cet événement, une journée inoubliable pour celui-ci.

L'homme marqua une pause, voir si celui qui était en face de lui avait bien tout enregistré, avant qu'il ne continue. A l'observer comme cela, il remarqua bien vite que le journaliste n'était pas tout à fait à son aise... ce qu'il comprenait aisément pour la peine. Ce n’était jamais très agréable de se retrouver dans ce palais.

Evan resta quelques secondes la main en l'air avant de l'abaisser, comprenant que l'homme en face de lui n'avait pas l'intention de la serrer. Et bien, ça commençait fort! Il espérait simplement que tout l'entretien n'allait pas se dérouler dans cette ambiance pesante. Il suivit le Ministre dans son bureau et s'assit devant lui, sortant stylo et bloc-note. Maintenant, il était Evan Kane, journaliste pour le JOP. Et il allait devoir faire très attention de ne pas laisser Mnémé sortir et mettre sa vie en danger. Depuis le temps, il avait l'habitude de jouer son rôle de citoyen pro-Impératrice, cependant, il sentait que cette fois-ci les choses allaient être plus difficiles à gérer. Etait-ce le fait qu'il était au palais, dans le lieu même où se trouvait Livingstone? Sûrement. De plus, les nouvelles que lui annonçait De Guise n'avait rien de réjouissant, pour les résistants tout du moins. Mais il prit garde d'afficher un air plus que ravi et d'écrire frénétiquement ce que le Ministre lui confiait.

La position qu'il avait n'était pas la meilleure pour prendre des notes. En effet, ne pouvant bouger son bras gauche, il écrivait et tentait de retenir son bloc-note, tout ça avec sa main droite. Pas très pratique. Son membre blessé, lui, reposait le long de son corps, comme mort. Le Ministre n'était pas bête, il allait sûrement remarquer quelque chose, mais pour le moment, il ne disait rien à ce sujet. L'artiste se contenta donc de relever la tête alors que l'homme d'état faisait une pause dans son discours. Evan lui signifiait par là qu'il pouvait continuer. Pour l'instant, il n'avait pas de questions à lui poser, il écoutait simplement.

Un autre allié pour la Cinglée! Ca ce n'était vraiment pas une bonne nouvelle. Et en plus, il serait présent à la Grande Parade Impériale, ce qui signifiait une sécurité renforcée. La Cible allait avoir encore plus de mal pour élaborer leurs plans. Tout allait devoir être repensé et recalculé. Il s'agissait de ne pas commettre d'erreur et de réussir leur coup, mais s'ils y arrivaient, la présence d'un hôte pourrait même se révéler bénéfique. La honte serait jetée sur Livingstone devant un allié, celui-ci verrait bien que toute la population n'acceptait pas sans broncher le système imposé. Oui, il y avait certes des inconvénients, mais les avantages étaient présents eux aussi.

L'homme semblait ne pas avoir de question à lui poser, parfait, il était tombé sur un esprit vif, c'était aidant. Comment ça il ne pensait que du mal des journalistes? Oui bien sur que c'était le cas, il ne leur faisait absolument pas confiance, mais ça, ce n'était pas du fait d'être dans l'empire, son aversion pour ce métier datait. Après tout, puisqu'il était entré tôt dans la politique, il avait du se coltiner ces rats depuis un certain temps et en général... ils étaient loin d'être agréable.

Même si pour le coup, être le Ministre de la Communication dans une dictature avait quelques points positifs, il pouvait imposer ce qu'il fallait écrire dans ces torchons, c'était plutôt agréable et au moins, il ne risquait pas d'avoir des clashs. Mais... bon... c'était un manque à la liberté d'expression monstrueux, il le savait aussi parfaitement. Evan le pria de continuer, mais Luc continuait de l'observer, remarquant bien vite que le journaliste semblait avoir quelques soucis avec l'un de ses bras.

S'entrecroisant les mains sur son bureau, De Guise, changea radicalement le sujet de conversation.

- Vous voulez peut-être prendre appui sur mon bureau pour écrire... une mauvaise chute?

Heureusement pour Kane, que Luc n'avait pas accès aux rapports de la milice, sinon... il pourrait faire le lien entre le rebelle blessé qui avait taggué les affiches de l'Impératrice et l'homme qui se trouvait en ce moment face à lui.

[Dsl de m'incruster dans le post XD *mode parasite On XD*, juste pour en revenir au communiqué de presse, pour le pays j'avais pensée à la Suisse LOL *est dehors* non petite boutade, bref bah sinon euhhhhhhh *fait de la fumée en réfléchissant* bah quand quelqu'un aura un idée de pays il fera signe hein ! XD]

Evan remarqua très vite le changement d'attitude du Ministre et son regard insistant sur son bras. Et voilà, il s'était fait repérer. Quoique ce n'était pas réellement une surprise, il fallait bien l'avouer. Cependant, il aurait préféré que l'homme assis derrière son bureau ne prenne pas note de ce membre blessé. Là, il allait devoir mentir effrontément et avec assurance s'il ne voulait pas se retrouver quelques étages plus bas en salle d'interrogatoire avec ses amis, qui plus est sous le regard de la Cinglée qui se ferait très certainement une joie de punir elle-même ce rebelle. Il sourit donc avec conviction à De Guise et après avoir remis son bloc-note, qui avait tendance à glisser de ses genoux, en place, il prit la parole avec une voix assurée.

- Je vais me débrouiller comme ça, merci Monsieur le Ministre.

Il fit une petite pause et regarda son bras avec une mine désolée.

- Oh, rien de très grave. Une petite blessure que je me suis faite il y a quelques jours. Je devais me reposer chez moi, mais je ne pouvais pas me permettre d'ignorer la volonté de son Altesse Suprême.

Il avait réussi à dire cela avec conviction. Oui, même la dernière partie de sa phrase où il jouait le véritable fayot envers Livingstone. Incroyable ce que la peur d'être torturé pouvait faire dire. Pas qu'il soit peureux de nature, ça non. On sait très bien que dès qu'il y a un risque à prendre, l'artiste le prend, même si sa vie est en jeu. Il n'y avait qu'à voir les événements de la nuit précédente. Cependant, il savait être raisonné, et le fait de ne pas être convaincant dans ce bureau signerait son arrêt de mort, sans aucune contrepartie bénéfique pour la Cible. Il n'y avait donc aucun intérêt à se faire remarquer pour Evan, il devait adopter un profil bas s'il voulait rentrer chez lui ce soir... et revoir Julianne qui l'attendrait très certainement, malgré son interdiction. Et oui, il commençait à la connaître, mais il espérait sincèrement que, pour une fois, elle allait l'écouter et attendre le lendemain avant de prendre de ses nouvelles.

[HRP:

Joane arrête de pourrir mes postes! XD!]

Le journaliste ne semblait pas plus... dérangé que cela de sa blessure au bras. Il semblait en tous les cas, aux yeux de Luc, que son devoir semblait être sa motivation pour venir jusqu'au palais, alors que son bras semblait presque mort. En tous les cas, le journaliste avait un mal de chien à le bouger, c'était certain.

- Si vous le dite.

Il n'était pas homme à insister quand quelqu'un ne voulait pas de son aide. Dans cet empire, il ne valait mieux pas se montrer trop altruiste. Bref, le Ministre repartit dans le communiqué que voulait l'Impératrice dans la prochaine sortie du JOP, puis quand il donna à son interlocuteur tout ce dont il avait besoin de savoir, il s'enquit de savoir si par le plus grand hasard, il fallait éclairé certains points, qui n'aurait pas été clair.

- Des questions?

[hrp : pourquoi je savais pas que mes intrusions te dérangeaient Laughing

]

Evan poussa un imperceptible soupir alors que De Guise lâchait l'affaire. Soit l'homme politique s'en foutait royalement, ce qui serait une bénédiction pour l'artiste, soit il n'avait pas le temps de s'épancher mais ménerait sa petite enquête plus tard, ce qui était déjà beaucoup moins arrangeant. En tout cas, pour le moment, le Minsitre revint à son communiqué de presse et à la nouvelle alliance qui venait de se créer entre l'Empire et l'Islande (HRP je sais pas pourquoi, c'est le truc qui m'est venu en premier mdr si ça joue pas, j'éditerai Joane). Evan écoutait avec attention et écrivait le plus rapidement possible. C'est vrai qu'il aurait pu s'appuyer sur le bureau, mais cela aurait dénoté, dans son esprit s'entend, une faiblesse qu'il ne pouvait pas se permettre de laisser échapper. Pas dans cet endroit tout du moins. C'est donc en souffrant en silence qu'il réussi tant bien que mal à suivre le débit de parole de l'homme assis en face de lui. Lorsque ce dernier eut fini, le journaliste continua d'écrire encore quelques secondes avant de poser son stylo et de relever la tête. Maintenant, il allait pouvoir poser toutes les questions qu'il voulait. Enfin presque.

- Cette alliance semble revêtir une grande importance pour l'Empire. Si son Altesse l'Impératrice décidait d'envahir l'Ecosse, le soutien de l'Islande se montrerait être un atout indéniable du point de vue stratégique, non? Et par extension, pour l'invasion de la Suède?

Heureusement, ses questions pouvaient passer pour un simple intérêt pour les projets d'expansion de l'Empire. Mais c'était surtout un moyen de savoir si la Cinglée avait prévu d'engager une guerre contre ces deux pays qui lui résistaient depuis tout ce temps. Avec un peu de chance, la Cible pourrait prévenir les bonnes personnes et mettre en place une action pour contrer celle du gouvernement.

Luc voyait bien que le journaliste avait pas mal de peine à écrire ce qu'il lui dictait, mais bon, il n'avait pas voulu de son aide, il se demerdait maintenant. Tant pis pour lui, le ministre n'était pas du genre à faire une proposition pareille deux fois.
Et quand il lui demanda s'il avait des questions, ça ne manqua, elles tombèrent sans aucun problème.

L'homme entrecroisa ses doigts et planta son regard dans celui de son interlocuteur, rien de très agréable dans le regard de De Guise, mais bon, il devait bien se montrer peu avenant, pour qu'on lui foute aussi un minimum la paix.

- Je ne fais pas parti du conseil privé de l'Impératrice et même si c'était le cas, je ne crois pas que cela vous regarde ou regarde le peuple pour l'instant, Monsieur Kane.... le ton avait été on ne peut plus froid, après tout, c'était vrai quoi, tant que ce n'était pas officialisé, on ne parlait pas de ce genre de chose. Il ne fallait pas non plus mettre la puce à l'oreille aux ennemis, sait-on jamais. Bien qu'il était évident qu'ils devaient s'en douter. D'autres questions?

Qu'il espérait cette fois un peu moins... pertinentes ou gênantes pour le coup. Parce que mine de rien, c'était sur lui que tomberait les foudres si certaines informations qui ne devaient pas être dévoilées passaient dans la presse.

Dès qu'Evan eut fini de poser sa question, il savait qu'il avait fait mouche. De Guise le regarda froidement et lui répondit avec la même chaleur que ce n'était pas ses affaires. Il était donc sûr que la Cinglée, à plus ou moins court terme, avait l'intention de mettre en place une invasion de l'Ecosse et plus tard de la Suède. Voilà une information qui allait beaucoup faire parler au sein de la Cible! Et qui allait rajouter du travail, indéniablement. Ils devaient déjà préparer leur "attentat" pour la Grande Parade, et maintenant ils allaient devoir prendre contact avec des rebelles exilés dans ces deux pays.

Mais l'heure n'était pas à échaffauder un plan. Pour le moment, Evan devait encore poser 2-3 questions un peu plus conventionnelles qui ne le feraient pas remarquer. Autant ne pas mettre la puce à l'oreille du Ministre de la Communication, même s'il n'était pas tout à fait du côté de Livingstone.

- Je suppose que cette alliance sera dévoilée le jour de la Grande Parade Impériale, histoire de créer une réelle surprise et une vraie joie chez le peuple. Pouvez-vous me confier à quelles sortes de réjouissances nous aurons droit cette année?

Comment ça il ne faisait pas profil bas? Oui bon, d'accord. Il essayait de savoir à peu près ce à quoi La Cible devait s'attendre pour pouvoir contrer un maximum de choses. Mais la question était tout à fait bénine en soit. Après tout, le programme ne filtrait vraiment jamais, mais des rumeurs couraient un peu partout dans la ville et tout le monde tentait de savoir ce qui pourrait bien se passer. Il allait simplement passer pour un journaliste curieux.. Mais il fallait bien avoir une pointe de curiosité pour faire ce job, non? Même si ça avait tendance à agacer les interlocuteurs et que les petits fouineurs n'étaient pas réellement récompensés dans cet Empire...

Bon, il semblait lui avoir cloué le bec au niveau des questions sur l'alliance, mais voilà que les questions portaient sur la Grande Parade, il était au courant, bien évidement, d'une partie du programme, mais pas de tout non plus. De toute façon, réellement, ça ne l'intéressait guère, alors il était plus qu'heureux de ne pas être au centre de l'organisation de cet énorme événement. Observant quelques secondes Evan, qui tentait d'en savoir trop, il fit un petit sourire en coin, à faire froid dans le dos.

- Il y aura notamment quelques exécutions de gens un peu trop curieux.

Le ton avait été quelque peu glacial, mais avec une pointe d'amusement, très malsain quand même.

Au final, à trop traîner avec Joane, qu'il le veuille ou non, son caractère déteignait sur le sien et puis quand ça concernait des journalistes, fallait bien l'avouer, il ne pouvait pas s'en empêcher et laisser son mauvais côté ressortir, un plaisir ce non droit de liberté à la presse quand même. Maintenant, fallait juste que Kane tilt la menace sous-jacente, mais il devait quand même bien s'en douter, il semblait assez intelligeant pour cela.

- Je crois que nous avons terminé, Monsieur Kane, si vous n'avez pas d'autres questions pertinentes...

Oui, il mettait fin abruptement à la rencontre, mais les questions que lui posaient le journaliste, ne lui plaisait guère, il y avait anguille sous roche et il risquait bien de faire un suivit de ce qui venait de se passer, juste pour en savoir un peu plus sur celui qu'il avait en face de lui.

Conversation avec Joane

La réponse du Ministre aurait pu arracher un sourire à Evan dans d'autres circonstances, mais là, il s'agissait de ne pas montrer une quelconque moquerie ou du dédain envers un personnage du gouvernement. Il resta donc impassible, réalisant bien que De Guise le mettait gentiment en garde. Peut-être avait-il été trop curieux? En tout cas, ses questions auraient pu passer pour anodines, et c'est ce qu'il espérait, bien qu'il en doutait.

Heureusement pour lui, le Ministre mettait fin à l'interview. Pas qu'il était content de quitter cet endroit, mais c'était tout comme. Il espérait seulement qu'il aurait assez de matériel pour sortir un article qui plaise à La Cinglée, sinon, il ne donnait pas cher de sa tête! Pour De Guise, il savait pertinemment que ça n'aurait pas d'importance, vu la protection dont il jouissait. Bon, okay, c'était pas le meilleur des jobs, mais au moins, il avait beaucoup plus de chance de garder sa tête soudée à son corps, ce qui était déjà un exploit en soi.

- Non, je pense que j'ai tout pour écrire mon papier.

Et sur ce, il se leva et tendit sa main vers le Ministre. Il y avait peu de chance que ce dernier ne la serre, mais ne pas faire ce geste aurait dénoté un manque de politesse, genre de choses qu'il fallait éviter. L'artiste tourna ensuite les talons, sorti calmement du bureau et suivi un garde qui le conduisit en-dehors du palais.

Il continua à marcher jusqu'à ce qu'il ne soit plus visible avant de s'arrêter, de s'appuyer contre un mur et de respirer un grand coup. Il resta ainsi quelques minutes avant de héler un taxi qui le ramena chez lui. Pas besoin de faire un tour par le JOP, il pourrait travailler chez lui et reposer son bras en toute tranquilité.

Pour s'assurer que tout va bien