Raid nocturne [Début Février 2100]

*** Premier Post ***

Cassandra fixait du coin de l'oeil une silhouette sombre qui venait de tourner à l'angle d'une ruelle. Installée dans une voiture, elle attendait avec une certaine impatience les ordres de son supérieur qui lui permettraient d'agir. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait plus eu l'occasion de se dégourdir un peu les jambes et les poings, et franchement, ça la démangeait grandement! Certes la prise de ce soir n'était pas le QG des résistants, mais c'était tout de même une belle prise et elle savait que l'Impératrice serait ravie de savoir que les quelques personnes, qu'elle s'apprétait à arrêter avec ses collègues, allaient enfin voir de plus près les cellules de la Milice. Et ce pour une longue période...

Tout à coup, son talkie-walkie posé sur le tableau de bord grésilla et la voix de son chef se fit entendre. Ils pouvaient y aller, toutes les personnes "attendues" étaient là. Ni une ni deux, Cassandra sortit rapidement de sa voiture et s'avança vers un immeuble d'un pas silencieux, jettant des coups d'oeil autour pour voir que les autres membres de la Milice convergeaient tous vers un même point. Ils entrèrent d'un même mouvement dans le HLM délabré et se divisèrent selon les étages. Elle s'arrêta au 4ème avec deux autres Miliciens qui enfoncèrent la porte sans aucune sommation. Son arme dégaînée, elle entendit des pas précipité, une porte claquer puis une clé tourner. Elle se dirigea vers le fond du misérable appartement et tira sur la serrure avant de pousser la porte d'un mouvement lent, un sourire de démente sur les lèvres.

Assis en boule au milieu d'une petite chambre, un couple se cramponnait l'un à l'autre, le visage innondé de larmes. Cassandra s'avança vers eux d'un pas mesuré et s'agenouilla tout en continuant à sourire, le regard flamboyant.

- Alors comme ça on tente de s'enfuir? Vous êtes d'une stupidité sans bornes dites-moi. Si vous vous êtiez rendu de votre propre chef, il y aurait eu moins de blessés...

Non, il n'y avait pas de blessés. Mais qui avait dit que cela n'allait pas changer? Tandis que ces deux collègues fouillaient l'appartement, elle se releva et après les avoir regardé durant quelques secondes, elle mit un coup de pied d'une grande violence dans la figure de la femme. Celle-ci poussa un hurlement étouffé et se tourna vers Cassandra, le visage en sang, une dent manquante. La Milicienne, elle, gardait toujours sa bonne humeur. Elle lança un regard de dégoût à sa botte tâchée de sang et entreprit de l'essuyer vaguement du bout du pied sur le couvre-lit.

/ First Post \

Aaron avait décidé de se dégourdir un peu les jambes, pas qu'il finissait toujours par s'ennuyer au palais, mais c'était franchement tout comme. La vie de pacha c'était sympas, mais il manquait parfois un peu plus de... distraction. Il savait parfaitement que sa soeur avait les siennes, mais... ça allait aussi un temps ce genre de chose. La, il avait besoin de réellement bouger. Etant assez haut placé dans la hiérarchie, l'homme avait entendu parler d'un raid qui se passerait au soir, il avait donc décidé de leur rendre une... petite visite. Rien de bien méchant, il n'était pas un boulet, mais c'était toujours exaltant de voir les miliciens faire leur job! Parfois, il regrettait presque d'avoir quitté leur rang, mais bon... trop salissant.

Passant des gants noirs, après avoir vérifier que son chapeau tenait correctement, et avec classe, sur sa tête, il sortit de sa propre voiture et marcha d'un pas rapide en direction de l'immeuble, tout en s'allumant une clope. On aurait presque dit un touriste qui allait visiter la nouvelle attraction de DisneyLand, en plus noir, pour sur. Un brassard rouge sur son bras gauche, faisait comprendre aux miliciens qu'il était des leur et ils devraient tous connaître son visage, mais on était jamais trop prudent, un accident était bien trop vite arrivé.

Livingstone monta les étages d'un pas on ne peut plus tranquille, tout en écoutant les bruits des différentes arrestations, si un homme arrivait face à lui, il saurait quoi faire, mais non, il semblait que ça bossait bien pour une fois. Arrivé au 4ème étage, il entra dans un appartement dont la porte avait été défoncée et suivit le chemin qu'un des hommes lui avait donné pour rejoindre une femme qui semblait prendre plaisir à s'occuper à sa façon du couple de propriétaire.

Croisant les bras, il s'arrêta dans le cadre de la porte et mit légèrement la tête sur le côté, alors que Cassandra semblait être occupée à nettoyer sa chaussure, il recracha un peu de fumée mais resta on ne peut plus silencieux... pour l'instant. Le couple l'avait bien remarqué et semblait avoir blanchi à vue d'oeil... quoi? Il était si effrayant que cela?

Après avoir enlevé le gros du sang, Cassandra jeta un coup d'oeil au couple qui semblait tout à coup avoir vu un fantôme. Mais pour une fois, elle ne semblait pas être la cause de leur terreur. Ils fixaient un point derrière elle, les yeux exorbités, pâles comme la mort. Doucement, la Milicienne se tourna et fit face à un homme habillé avec une grande classe qui fumait tranquillement une cigarette en regardant la scène. Elle le connaissait bien sûr, le frère de l'Impératrice était connu de tous. Elle lui fit un petit salut sans se départir de son sourire carnassier. Et s'avança vers lui, la mine réjouie.

- Bonsoir Mr Livingstone. Quelle bonne surprise de vous voir parmis nous ce soir. Etes-vous venu superviser l'opération?

Elle doutait que ce soit pour cette raison qu'il se trouve dans cette pièce, après tout, la Milice n'avait jamais eu besoin de supervision, Cassandra encore moins que les autres. Elle faisait toujours son travail, même si elle avait des méthodes peut-être un peu plus extrêmes que la plupart de ses collègues. Et en parlant de méthodes extrêmes, elle entendit un bruissement derrière elle qui lui fit faire un demi-tour instantané. Le mari avait fait glisser un bout de draps vers lui pour pouvoir éponger le sang sur le visage de sa femme. Mauvais idée! Ni une ni deux, Cassandra lui mit une balle dans l'épaule qui lui arracha un cri de douleur. D'un geste machinal, elle s'agenouilla à nouveau, l'air un peu embêtée.

- S'il vous plaît, arrêtez donc de vous faire remarquer. Je ne dois pas vous tuer pour le moment. Toutefois... Elle regarda alternativement le couple et le frère de l'Impératrice. il faudrait que vous saluiez notre invité correctement, ce n'est pas tous les jours que l'on a la chance d'avoir Mr Livingstone devant nous.

Son sourire s'élargit alors encore un peu plus tandis qu'elle prenait un plaisir extrême à humilier et à faire souffrir ces deux personnes effondrées devant elle.

La jeune femme qui lui tournait le dos, termina par lui faire face, enfin aux regards que lançait le couple apeuré, il était quasiment normal que cela intrigue la Milicienne. Et il n'eut aucun mal à la reconnaitre, Cassandra Jones, il n'en avait entendu que du bon. Un bon soldat, totalement dévouée à sa soeur, il n'en faudrait que des comme cela dans ce pays, ça arrangerait bien des choses mais bon. Il lui rendu son salut, avec un petit mouvement de la tête.

- Pas vraiment, je venais me... distraire, nous savons tous, miss Jones, que vous faites parfaitement votre travail.

Avec un petit sourire en coin, se formant doucement, alors que son regard se portait à nouveau sur le couple, alors que Jones logeait une balle bien placée dans l'épaule de l'homme, ne manquant pas de lui tirer une légère moue de compassion presque... presque oui, car au final, ça l'amusait plus qu'autre chose, même si la violence à l'état pur n'était pas non plus son pain quotidien, il vivait parfaitement sans même.

Il reprit une taffe de sa cigarette, tout en la regardant s'agenouiller près du couple, pour leur faire la morale.

- Laissez, je n'en demande pas tant.

Oui, parce qu'à ce niveau, il s'en foutait pas mal, le fait de les avoir vu devenir blanc comme des linges le satisfaisait amplement.

Cassandra se releva rapidement avec un petit rire avant d'encaisser le compliment avec un regard et un sourire adoucis. Que le frère de l'Impératrice connaisse son nom et reconnaisse son travail appliqué, cela faisait un bien fou à son orgueil. Sa loyauté et sa dévotion n'étaient pas passées inapperçues, au contraire. Elle qui avait toujours eu de l'ambition se voyait déjà avoir de l'avancement. Qui sait? Peut-être que cela viendrait plus vite que ce qu'elle avait imaginé en fin de compte. Mais en attendant, elle se devait d'être polie.

- Merci Mr Livingstone, c'est une joie immense que de servir votre famille.

Lèche-cul, elle? Non pas vraiment. Plutôt totalement dévouée à sa cause. Et c'est pour cela qu'elle se retourna vers le couple qui n'avait pas bougé d'un milimètre. Mais en voyant le regard foudroyant que leur lança Cassandra, ils s'inclinèrent sur le sol, innondant la moquette de larmes mêlées de sang. Quelques sanglots se faisaient entendre ce qui eut pour conséquence d'exaspérer un peu plus la Milicienne. Elle se planta devant eux et leur parla d'une voix dure, froide, dénuée de toute compassion.

- Allez! Debout! On ne va pas passer notre soirée ici à vous regarder vous lamenter! Debout!

Sa voix avait claquée dans l'air et quelques instant plus tard, mari et femme se levaient avec peine, lui faisant face. L'un de ses collègues arriva dans la pièce et Cassandra lui montra la femme d'un signe de tête tandis qu'elle-même s'approchait du mari. Elle lui passa les mains derrière le dos et les menotta en faisant bien attention de lui faire le plus de mal possible à l'épaule. Elle sentait l'homme trembler sous ses mains, mais n'y préta aucune attention. Elle se contenta de le pousser vers son collègue qui avait menotté la femme et qui les emmena en-dehors de la pièce.

Aaron garda son sourire à la réponse de la jeune femme, elle savait y faire pour flatter aussi les égos des impériaux, mais bon, si elle était dévouée à leur cause, c'était juste parfait. Il devrait voir à glisser un mot à sa soeur à son avantage, après tout, il n'avait pas une immense confiance en ce... Richard. Quelque chose chez cet homme qui ne lui plaisait guère... mais tant que la frangine l'avait dans l'oeil, il ne pourrait pas faire grand chose contre. Son amusement passait avant le reste parfois, m'enfin, ça ne l'empêchait pas de garder un oeil attentif sur celui-ci, bien qu'il n'ait rien fait pour le moment de suspect.

- Vous me voyez ravi de vous l'entendre dire. Tout en recrachant un peu de fumée, son sourire rivé au coin des lèvres, lui donnant à lui aussi, un air quelque peu... mauvais au final. Ca devait être de famille.

L'homme regarda le couple se prosterner, les pauvres... ils auraient mieux fait de donner une bonne occasion à Cassandra de faire mouche et de les tuer sur place, car il savait de source sur qu'ils allaient méchamment morfler maintenant qu'ils étaient entre leur main... ralala... trop le sens du sacrifice ces rebelles.

Livingstone se déplaça légèrement pour laisser les miliciens faire leur boulot, après tout, il n'était pas là pour entraver leur travail, bien au contraire.

- Tout l'immeuble a déjà été passé au peigne fin?

Autant se rendre réellement utile si ça n'était pas encore le cas... oui oui, je l'avais dit, il avait besoin de se dégourdir les jambes. Rien de mieux que de courir après la vermine pour cela!

Cassandra regarda les prisonniers s'éloigner avec un petit sourire satisfait sur son visage. Voilà qui était une bonne chose de faite! Deux rebelles terroristes en moins, plus tout ceux qui étaient en train de se faire arrêter dans les étages inférieurs et supérieurs. D'ailleurs, la question de Mr Livingstone lui rappella qu'il allait falloir qu'elle se renseigne sur le déroulement des opérations dans le reste de l'immeuble. Elle sorti son talkie sans un mot et appella ses collègues qui lui confirmèrent bien vite que tout avait été nettoyé sauf le dernier étage dans lequel ils rencontraient des résistances. Cassandra leva ses yeux vers Aaron qui avait entendu par lui-même les nouvelles et lui fit un signe pour qu'il passe devant elle.

- Si vous voulez m'accompagner Mr Livingstone. Je vais aller en renfort au 9ème. Il semblerait que ces habitants soient de plus en plus stupides à mesure que l'on monte dans les étages. Faire opposition, franchement...

Elle avait dit cette dernière phrase d'un ton exaspéré, comme si ne pas résister était un signe évident de bon sens. Et à ses yeux, il s'agissait bien de cela. Les prisonniers ne seraient pas mieux traités après, non, il ne fallait pas rêver non plus. Simplement ils arriveraient "en meilleur état" à la Milice. Leur interrogatoire serait donc moins pénible pour eux. Y avait-il donc quelque part, cachée au plus profond, une once d'humanité chez cette femme? Absolument pas! Simple question pratique. Un témoin en pleine santé n'allait pas s'évanouir toutes les 30 secondes ou saigner partout dans la salle. Les informations ne seraient peut-être pas retirées plus vite, mais disons, plus proprement. Et puis on pouvait jouer avec eux plus longtemps s'ils n'étaient pas trop abîmés...

Ah... le talkie, quelle belle invention quand même. Il regarda Cassandra demander des nouvelles des autres arrestations, tout à fait silencieux et attentif aux diverses réponses qui étaient données par les collègues de la jeune femme. Un nid semblait vouloir tenir tête à l'Empire... à ses hommes en tous les cas... ralala, c'était bien beau d'être suicidaire, mais ça n'amenait sérieusement à rien, après tout, être mort n'aiderait pas le peuple. Les martyrs, tout le monde s'en foutait.

Elle le laissait passer devant, il ne se priva pas de le faire.

- Et bien, allons leur prêtez main forte, puisque c'est ainsi.

Aaron était bien au fait que ça risquait d'en intriguer plus d'un que de voir le frère de l'impératrice dans une situation telle que celle-ci, mais c'était oublier qu'il avait fait l'armée et passé quelques temps dans la milice, l'action était donc bien loin de lui faire peur. Passant une main dans son dos, il en sortit un glock. Tout con, certes, mais tellement efficace! Mais arrivé à l'étage où certains posaient encore quelques problèmes, il laissa d'abord l'équipe d'assaut faire son entrée, c'est qu'il commençait à se faire vieux pour défoncer une porte à coup d'épaule!

Précisons quand même que pour l'instant... sa clope il l'avait toujours au bec... incorrigible.

Livingstone passa devant elle et ils montèrent ensemble au 9ème étage où presque tout les membres de cette mission étaient rassemblés. Deux gorilles à l'air patibulaires défoncèrent la porte et laissèrent entrer leurs collègues. Cassandra fut l'une des premières à l'intérieur et vit toute une bande de rebelles, debouts devant eux, certains les braquant avec des armes. Tiens, tiens, ils voulaient jouer à ça hein? Et bien ils n'allaient pas être déçu! La jeune femme braqua également son arme sur le résistant le plus proche, un garçon qui ne devait pas avoir plus de 19ans.

- L'un de vous joue au héros, et au revoir le petit chéri, compris?

Mais apparemment, cela ne leur faisait pas peur car ils gardèrent leurs armes braquées sur les membres de la Milice. Quelle manie ils avaient de vouloir mourir en héros aussi ceux-là! En attendant que la situation se débloque, un long silence s'installa soudain interrompu par des bruits venant de dehors, plus précisément de l'échelle à incendie. Ses idiots faisaient barrage pour couvrir leurs petits copains qui tentaient de s'échapper. Mais trop tard, ils venaient de signer leur arrêt de mort. Elle cria vers la porte restée ouverte aux Miliciens restés dans les étages inférieurs.

- L'escalier de secours! Vite!

A ce moment-là, le jeune rebelle qu'elle avait tenu en joug profita de cette fraction de seconde d'inattention pour se jeter sur elle. Avant même que les autres aient pur réagir, Cassandra lui tira une balle en pleine tête. Le garçon tomba raide mort sur le sol dans un bruit mat, le reste de ses compagnons le regardant avec des larmes au coin des yeux. La jeune femme pointa son arme sur le reste du groupe, son sourire de sadique accroché aux lèvres.

- Quelqu'un veut aller rejoindre petit chéri?

Non parce que là, vu comme elle était lancée, ça n'allait pas la déranger de régler son compte à d'autres pourritures dans leur genre, bien au contraire. Mais le silence qui s'installa lui fit bien comprendre qu'ils avaient retenu la petite leçon qu'elle venait de leur enseigner...

Quelle efficacité cette milice, ça faisait réellement plaisir à voir, par contre l'accueil qui leur était réservé de l'autre côté de la porte, beaucoup moins déjà. Comme tout ceux de son groupe, Aaron ne manqua pas de pointer directement quelqu'un, autant ne pas prendre le risque de se manger une balle mal placée. Arf... ces rebelles, une vraie plaie, il regarda faire, tout en essayant de prédire la suite des événements qui comme de bien entendu, n'allait pas être des plus réjouissant pour ces hommes et femmes qui tentaient tant bien que mal d'emmerder le pouvoir.

Le jeune homme que tenait Cassandra en joue termina avec une balle dans la tête à vouloir jouer les héros, tous les autres terminèrent avec la tête écrasée dans le plancher tandis qu'on les menottait, alors qu'une autre partie de la troupe était redescendue au galop pour choper les fuyards qui s'enfuyaient par les escaliers de secours. L'homme lui, préféra aller se coller contre le cadre de la fenêtre et observa ceux qui terminaient leur descente de l'escalier... oh... un accident était si vite arrivé... ça serait dommage qu'ils manquent un ou deux échelons et qu'ils finissent leur course en s'écrasant au sol non?

Il prit alors son temps pour viser un des mecs qui se trouvaient le plus haut, sachant pertinemment que s'il chutait, il pouvait toujours entraîner ceux qui étaient sous lui... sa soeur ne lui en voudrait sûrement pas tant que cela s'ils perdaient quelques prisonniers en court de route non? Les risques du métier quoi...

- Pull! Murmura-t-il plus pour lui même, avant d'appuyer sur la gâchette. Et merde... raté. Attentionnel? Sûrement. Les rebs' se rendirent compte qu'ils étaient peut-être plutôt mal barré et descendirent alors encore plus vite à l'échelle, ce qui ne manqua pas de tirer un sourire amusé au frère de Joane. Courrez mes loulous... ce ne sera que plus simple de vous attraper. Alors qu'il se remettait à viser, tout en remarquant du coin de l'oeil qu'une partie de la milice était prêt à tous les cueillir un peu plus loin.

Pfffiuuu trop facile!

Cassandra rangea son arme alors que les prisonniers étaient emmenés hors de la pièce. Elle ne fit pas un geste pour descendre aider ses compagnons, sachant pertinemment que cela ne servirait à rien. Elle n'allait pas arriver avant eux pour cueillir ceux qui tentaient de s'échapper. Elle resta donc dans la pièce avec Aaron, le suivant du regard lorsqu'il se dirigea vers la fenêtre. Elle le laissa tirer mais n'entendit pas le bruit caractéristique d'une chute, il devait avoir manqué son coup. Dommage. Mais à entendre les échos de voix qui lui parvenaient les autres membres de la Milice étaient arrivés à rattraper les rebelles. Tant mieux! Il aurait été très déplaisant qu'ils aient réussis à s'échapper, surtout sous le nez du frère de l'Impératrice. Mais tout était finalement sous contrôle.

La jeune femme s'approcha d'une autre fenêtre pour en être sûre, puis elle se tourna et alla s'agenouiller devant le corps du gamin. Elle le retourna préalablement avec le bout du pied, puis elle entreprit de fouiller ses poches, histoire de savoir qui il était. Il était toujours bon d'avoir ce genre d'informations, cela permettait de dresser des listes, de créer des liens entre des personnes, de rayer des noms. Elle trouva un vieux porte-feuille usé et en sortit une carte d'identité.

- Victor Williams. Enfin, si c'est son véritable nom. Il faudra vérifier ça.

Elle regarda le corps inerte avec une expression de profond dégoût affichée sur le visage. Elle fouilla toutes les poches mais ne trouva pas d'autres pièces d'identité. Elle se releva donc la carte à la main sans décrocher son regard du cadavre.

Bon, au final, il n'avait pas beaucoup bougé, mais ça valait toujours la peine de voir la milice au travail, ça permettait de se faire une idée personnelle de la compagnie et ça lui allait parfaitement, en tous les cas, leur chef faisait du bon boulot à ce niveau, il ne pouvait pas nier ce fait... bien qu'il n'appréciait pas le reste. Aaron regarda les hommes se faire coincer en contrebas, avant que son attention ne soit attiré à nouveau dans la pièce, alors que la jeune femme fouillait le cadavre.

L'homme quitta le cadre de la fenêtre pour s'approcher et rangea son arme dans son holster, sans oublier d'y mettre le cran de sureté, ça serait con de se tirer une balle dans le dos quand même. Il arqua un sourcil, tout en la regardant faire, elle cherchait des infos, bon point, bien qu'il doutait sérieusement que le nom qu'elle venait de citer pouvait être la véritable identité du gamin.

Il cracha un peu de fumée, avant de regarder autour de lui.

- C'est peu probable en effet, mais oui, vérifier est toujours une bonne chose.

Revenant sur la jeune femme, toujours avec son petit sourire.

- Beau travail, Miss Jones, je pense que l'Impératrice en sera ravie.

Quoique... elle s'en foutait aussi pas mal au final, mais bon, elle appréciait toujours de savoir qu'on coupait dans les pattes de ses ennemis, ça... c'était certain.

Cassandra fourra la carte d'identité dans sa poche et appella quelqu'un avec son talkie, histoire qu'ils viennent faire le ménage. Maintenant, quelques Miliciens allaient tout fouiller de fond en comble tandis qu'elle allait passer à la suite des opérations : les interrogatoires. Et ça, c'était quelque chose qui lui plaisait tout autant que les descentes qu'elle pouvait faire. Elle sourit largement au compliment d'Aaron et fit un léger signe de tête en guise de remerciement avant de reposer son regard sur le corps qui gisait à ses pieds.

- Ses petits copains nous dirons bien vite qui était ce morveux.

Et pour ça, elle ne se faisait pas trop de soucis. Ils avaient tendance à parler assez vite, selon les moyens de pressions utilisés. Avant toutes choses, Cassandra devrait savoir qui ils étaient vraiment et s'ils avaient de la famille. Ensuite quelle place il tenait dans la résistance et s'ils connaissaient les hauts dignitaires et l'emplacement du QG. Généralement, à ce moment de la conversation, les rebelles restaient figés, comme frappés de mutisme. Elle devait alors faire preuve d'une grands persuasion pour en tirer encore quelque chose, mais rares étaient ceux qui avaient lâché une info précieuse avant de succomber.

En tout cas, elle devait se bouger, et rapidement. Elle fit donc un signe pour que Livingstone lui passe devant, puis elle lui emboîta le pas pour sortir de l'immeuble.

Bureau du Chef de la Milice

Cassandra semblait on ne peut plus sûre d’elle, c’était parfait, son sourire n’ayant pas encore quitté ses lèvres, il resta donc avec cet air un peu plus enjoué.

- Je n'en doute pas une seule seconde.

Car oui, il connaissait la Milice pour savoir qu'ils savaient comment faire parler même les plus récalcitrants, en tous les cas, les langues se déliaient facilement sur certains points et moins sur d'autres, mais c'était la régle du jeu, et on ne pouvait pas non plus gagner à tous les coups, malheureusement.

Bref, c'était déjà l'heure de rentrer, ballot, mais il s'exécuta, enfin il était évident que s'il voulait encore traîner dehors il le ferait, mais bon... il ne fallait pas qu'il soit trop loin du palais trop longtemps, surtout quand personne ne savait où il avait bien pu passer, car il était assez grand pour ne pas dire quand il sortait ou pas. Emboitant le pas à la jeune femme, Aaron redescendit les escaliers d'un pas tranquille, tout en terminant sa clope. Arrivé en bas, il salua tout ce petit monde, tout en les félicitant légèrement, autant que quelqu’un de la famille le fasse, puis repartit vers son propre véhicule pour faire un tout droit jusqu'à chez lui, enfin... chez eux plutôt.

Bureau de la frangine