STRENGTH AND FAITH
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 « La jeunesse est une fraction de folie. » [PV Hayden, Castello et Théo]

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Castello C. Dornes
Amaury Scherr
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Amaury Scherr

Amaury Scherr


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MessageSujet: Re: « La jeunesse est une fraction de folie. » [PV Hayden, Castello et Théo]   « La jeunesse est une fraction de folie. » [PV Hayden, Castello et Théo] - Page 2 EmptyMar 16 Oct - 19:12

Le pire, ça avait été l'attente. Voir son frère se cambrer sous l'influx électrique sans savoir s'il allait rouvrir les yeux un jour. Hayden et Connor avaient été efficace, très efficace. Si Théo avait une chance de s'en sortir, c'était grâce à eux. Amaury serrait les dents de rage et d'impuissance. Il était en train de regarder son petit frère mourir sous ses yeux, sans pouvoir faire autre chose que d'appuyer sur un foutu bouton. C'était frustrant au possible. Rageant, et le designer se retenait de fracasser la machine, au cas où, juste au cas où elle soit capable de quelque chose pour faire fonctionner normalement le cœur de ce chevalier en toc. Et puis, au moment où il allait arrêter d'y croire, au moment où il se disait que c'était fini, que Théo ne reviendrait pas, il ouvrit les yeux, comme sorti d'une noyade. Il a envie de jurer pour extérioriser la peur insidieuse.

- Tu me refais ça, je t'achèves...

Soulagés, ils le sont, tous. Hayden et lui en tous cas, puisque les autres s'occupent du cas Castello... Le prénom du voyageur est d'ailleurs la première chose que le cardiaque prononce. Ils verraient tout ça après. Pour l'instant, le journaliste devait se reposer, simplement. Son frère le porta jusqu'à son lit, et s'assit à ses côtés. Il resta, même quand le revenant s'endormit. Il resta, immobile, émerveillé de voir cette force qui soulevait son torse, de voir son frère respirer. Il adressa un sourire à Hayden, réagissant à peine. Son regard ne pouvait se détourner du cœur de son frère qui battait, tout simplement. Il ne réagit pas tout de suite à l’affrontement. Lorsqu’il se leva pour aller dans le salon, Castello parlait. Les deux inconnus avaient maîtrisé le renfort ainsi qu’Hayden, et le Fossoyeur était absent, sans doute parti nettoyer. Le designer posa son regard sur la scène avant de parler :

- Aujourd’hui, mon frère et Mr Dornes ont été sauvés de la mort, mort qu’ils ont failli connaître à cause de vous. Savoir qui vous êtes ne m’intéresse pas, je laisse ça aux actifs. Mais vous êtes chez moi, et si je vous dois peut-être la vie de mon frère, ça ne change rien. Je ne veux plus que vous sortiez ces armes tant que vous serez dans cet appartement. Mon frère est en vie, et je ne veux plus d’autres affrontements.

Il fit signe aux recrues de se lever, à Hayden de ne pas sortir une des répliques acerbes qu’elle savait si bien lancer. Il était fatigué de la lutte. Il se servit un verre de scotch qu'il avala d'un trait, avant de retourner poser une main sur l'épaule d'Hayden, protecteur.
Aujourd’hui, Théo vivait. Et rien d’autres n’importait.
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Hayden Moriarty
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MessageSujet: Re: « La jeunesse est une fraction de folie. » [PV Hayden, Castello et Théo]   « La jeunesse est une fraction de folie. » [PV Hayden, Castello et Théo] - Page 2 EmptySam 20 Oct - 18:11

[Bon, je ne suis pas du tout satisfaite de mon post mais comme je n'ai que peu de temps à y consacrer, j'espère qu'il vous suffira :s ]

L'espace d'un instant, une lueur dans le regard de la mannequin laissa transparaitre toute sa fatigue et son abattement, elle venait à peine de tourner le dos au duo de choc pour faire face au Fossoyeur que sans avoir le temps de finir la phrase qu'elle lui destinait, ni même de comprendre ce qui se passait, il l'avait agrippé violemment par le bras, serrant avec une force qui reflétait la colère qui s'était emparé de lui. Elle étouffa un gémissement de surprise alors que son regard croisait celui du nettoyeur, flamboyant. Le ton de sa voix aussi bien que ses paroles la prirent au dépourvu et son bras douloureux toujours sous la pression de la poigne de l'homme la força à serrer les dents pour recevoir ses paroles cinglantes sans sourciller. Sous la stupeur, mais aussi la dureté des mots qu'il lui avait lancé, elle ne pu rien répondre et déjà il l'avait lâché pour aller s'adresser aux deux inconnus. Ces derniers n'avaient probablement rien loupé de la scène et Connor leur avait donné ordre de rester avant de sortir, la laissant seule face à eux et à une vérité qu'il était bien le seul à lui cracher à la figure.

La jeune femme avait prit deux secondes pour remettre ses idées en place, deux secondes pour ne pas s'effondrer après la soirée horrible qu'elle venait de passer, pour masser inconsciemment son bras encore douloureux et ravaler son amertume. Elle avait fermée les yeux une demi seconde pendant laquelle elle s'était forcée à reconnecter avec le monde. Elle savait pertinemment qu'elle avait fait une erreur stupide, elle en était parfaitement consciente, renvoyer les Stuarts était la dernière chose à faire, mais elle ne pouvait accepter la façon dont Connor lui avait fait passer le message, la brutalité avec laquelle il l'avait traité en droguée irresponsable. Deux secondes pour digérer tout cela, la rebelle n'avait pas plus de temps pour lui en vouloir, ou s'en vouloir de son erreur, car les fauteurs de troubles étaient toujours là. Et ils avaient intérêt à ce tenir tranquille, car même si la mannequin était plus que lucide quant au fait qu'ils la maitriseraient en un tour de main s'ils le désiraient, elle n'avait aucune intention de se laisser faire.
Elle avait donc reprit son arme d'une main, son cellulaire de l'autre avant de composer un numéro qu'elle avait apprit par cœur. La tonalité d'attente résonnait dans son crâne et c'est avec un haussement de sourcil et un « non mais ils plaisantent là ? » intérieur qu'elle avait regardé l'homme se lever de sa chaise pour s'approcher du blessé toujours plongé dans cet état entre le sommeil et le coma. Pourtant, elle ne chercha pas à l'arrêter, mais ne détachait pas son regard de chacun de ses gestes. Elle l'observa alors qu'elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'il était en train de préparer, cependant, seul le fait qu'il s'occupait de son compagnon retenait Hayden de réagir.

Bientôt on lui répondit de l'autre côté du combiné et elle due légèrement s’éloigner, sans pour autant quitter des yeux la pseudo table d'opération et l'homme qui s'affairait autour. En quelques mots précis, presque murmurés, elle avait demandé à son interlocuteur de chercher à savoir tout ce qui était possible de savoir sur ce couple des plus louches qui à coup sur n'avait pas dû passer inaperçu. Elle s'informa également des mesures que Connor avait prises et combien de temps encore elle devrait attendre le renfort. Elle hocha la tête, impassible, lorsque son interlocuteur lui assura qu'ils avaient les choses en main et que le couple suspect n'irait pas bien loin s'il comptait se faire la belle sans l'accord du Fossoyeur.
Deux jeunes recrues seraient envoyées chez Amaury pour « mettre en confiance » les deux inconnus. La Cible, ne sachant pas encore à qui elle avait à faire préférait ne pas placer dans une situation menaçante l'étrange couple qui, de part leurs actes ,mettaient bientrop de gens en danger, avant d'avoir pris une décision quant à leur sort. S'il était possible d'obtenir une coopération, il fallait saisir cette chance, si ce n'était pas le cas, certes ils n'auraient aucun mal à réaliser un autre massacre et à se débarrasser de toutes les personnes encombrantes chez Blackbird, mais Juls' de l'autre côté du portable assura à Hayden qu'ils ne feraient pas un pas dehors sans être abattus.

La conversation rapide fut achevée à peu près au moment même où la jeune comparse se leva à son tour. Désabusée, la modèle serra un peu plus la mâchoire et vint s'adosser contre un siège, non loin du trio improbable, un œil inquisiteur sur la scène, mais parfaitement silencieuse. Elle avait posée son téléphone à portée de main mais tenait toujours fermement son semi-automatique avec la méchante impression qu'ils étaient tout simplement incontrôlables. Elle soupira et secoua la tête. Le retour du fossoyeur allait être long. Très long.

Plus ou moins confortablement adossée au fauteuil qu'elle avait choisi, elle ne quittait pas des yeux tour à tour le gus puis la nana qui s'activaient autour de Castello -dont l'état ne semblait pas évoluer, ni en mal ni en bien. Quelques minutes plus tard, ils retournèrent sagement à leur place et Hayden aurait presque cru qu'il s'agissait d'une blague, mais non, ils faisaient enfin ce qu'on leur avait demandé et sans bouger d'un millimètre en plus. Les minutes semblèrent interminables à la mannequin qui, un bras posé sur le dossier du fauteuil, les tenait plus ou moins en joue. Après de longues minutes qui avaient parues des heures, la porte d'entrée s'ouvrit sur deux silhouettes encagoulées. Pas un mot ne fut échangé, les nouveaux arrivant décrochèrent simplement un signe de tête à Hayden qui le leur rendit, le silence profond qui régnait n'avait été rompu que par la porte qui s'était refermée derrière eux. Le duo semblait en avoir profité pour rouvrir les yeux et dévisager les arrivant et constater que deux nouvelles armes les tenaient en respect. La mannequin comprenait maintenant ce qu'avait voulu dire sa contacte... elle même avait l'impression d'être plus à l'aise avec une arme que les deux gus réunit... mais elle n'eut pas le temps de pousser plus loin sa réflexion que non loin d'elle, Castello était revenu « à la vie » dans un sursaut et une profonde inspiration, sursautant presque elle même, elle s'était tournée vers le mourant, un sentiment de soulagement au coeur. Là encore elle n'eut pas le temps de s'attarder sur cette nouvelle donnée que la paire d'indésirables en avait profiter pour agir, instantanément ses deux mains étaient venues se cramponner sur son pistolet elle se retournait visant l'ainé de la fratrie, pour se retrouver nez à nez avec l'arme de celui-ci, alors qu'au sol gisait, sonné, leur « renfort ». Elle resta plusieurs secondes, le coeur battant, à tenir en joue l'homme tandis que son arme la menaçait sans qu'il ne daigne la regarder.

Il lui adressa alors la parole pour la première fois et sa voix la fit frissonner, et ses yeux s’écarquillèrent légèrement lorsqu'il l'appela par son nom ce qui ne l'empêcha pas de ne louper aucun de ses mots tout en essayant d'en comprendre le sens. A sa dernière question rhétorique, Hayden envisagea de baisser son arme, car si l'autre jeune femme présente pointait elle son arme sur son compagnon, la modèle n'avait pas vraiment de chance de ne pas être abattue d'une façon ou d'une autre si elle tentait quoi que ce soit. Et elle devait reconnaître, de mauvaise grâce, qu'il n'avait pas tord. Doucement, sans détacher son regard de l'homme, elle leva doucement les mains en signe de rémission. Cela fait, il ne s'occupa même plus d'elle et rejoint sa comparse pour qu'un second pistolet rejoigne le premier au cas où ce n'était pas « réellement » Castello qui leur revenait.
Amaury semblait avoir choisi son moment pour revenir et d'un regard semblait avoir appuyer la décision de la modèle de baisser son arme, elle gardait les dents serrées mais tous ses muscles semblaient tendu. Le designer semblait épuisé et avait alors demandé à tout le monde d'arrêter là les frais.

Après un échange de paroles pour le moins incongru auquel Hayden et Amaury était témoin, Castello s'adressa directement à elle. Elle n'avait pas la moindre idée de comment cela était possible mais elle s'en moquait presque. Elle l'écouta faire ses excuses sans rien dire, même si la faute du voyageur était relative dans l'histoire comparé à celle de l'arrivée impromptue des deux fauteurs de trouble, avant qu'il ne lui rappelle une nouvelle fois que c'était bien de la sienne, de faute, alors qu'elle était descendue dans ce parking et s'était inutilement mis en danger, s'il était dans cet là. Son regard s'embrunit légèrement mais elle ne dit toujours rien pendant de longues secondes.

Elle ne pu que répondre très doucement, presque comme si quelqu'un d'autre avait répondu par l’intermédiaire de ces lèvres :

-Ne vous inquiétez pas, tout vas bien, reposez-vous.

Amaury était entre temps allé se chercher un whisky et était revenu se placer aux côtés de son amie qui sentie une main rassurante se poser sur son épaule. Les deux recrues étaient de nouveau sur le pied même s'il n'en menait pas large et qu'il n'avait pas vraiment la moindre idée de ce qu'ils devaient faire, sur les « ordres » d'Amaury, ils se tenaient tranquilles. Et Connor venait à peine de remonter de nettoyer le parking.
La pression semblait être retombée d'un coup. Les épaules d'Hayden s'étaient affaissées et si son visage était parfaitement neutre, deux larmes de fatigue roulèrent sur ses joues, les yeux fixer à la fois sur un point dans le vide et sur le corps du jeune homme de retour à un état de repos physique et mental. Elle secoua alors doucement la tête et essuya discrètement ses larmes d'un revers de main pour se retourner vers Amaury, Connor et les compagnons du voyageur. Elle devait tenir encore un peu. Le plus sérieusement du monde, se maitrisant comme jamais elle demanda placidement :


-Et maintenant, on fait quoi ?
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Castello C. Dornes
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MessageSujet: Re: « La jeunesse est une fraction de folie. » [PV Hayden, Castello et Théo]   « La jeunesse est une fraction de folie. » [PV Hayden, Castello et Théo] - Page 2 EmptySam 24 Nov - 2:22

[Je me permets de répondre, étant donné que Mr. Peek ne se manifeste pas sur le sujet. J’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur.]

**Transposition Temporelle**


Une respiration lente et contrôlée. Des battements de cœur pratiquement imperceptibles. Des muscles relâchés et abstenus de toute tension inutile. Une position d’observation idéale surplombant les rues à peine éclairées de la Capitale. L’œil rivé sur la lunette à fort grossissement de son fusil de précision, il attendait patiemment de voir sa cible apparaitre dans le réticule. Le bipied de son arme était confortablement placé sur le rebord du bâtiment, tandis qu’assis en tailleur et camouflé dans l’environnement urbain par sa longue cape de voyage, le quadrillage du Centre Ville ne pouvait plus se dérober à son regard. Des lampadaires lumineux, clignotant par intermittence, aux chats sauvages, se déplaçant silencieusement et tâchant de rester dans l’ombre, il voyait absolument tout. Mais ce soir, les chats et les lampadaires n’étaient pas son souci principal. Ce soir, c’était une voiture, qu’il cherchait : une Berline qui avait tendance à ne pas respecter les limitations de vitesses imposées par l’Empire. Plusieurs minutes passèrent avant qu’il ne finisse par la repérer, plusieurs dizaines de mètres plus bas, empruntant astucieusement des routes qui n’attireraient pas trop l’attention. La soirée aurait pu se finir ainsi, sans effusion de sang intempestive, ni coups de feu perturbateurs. Ce fut sans compter le contrôle de routine, effectué par deux Miliciens sans galons, qui se termina aussi rapidement qu’il avait débuté lorsque le chauffeur montra son laissez-passer Impérial, tandis que le réticule de visée s’était lentement placé de façon à abattre les deux jeunes Uniformes Rouges d’une simple pression de la détente au moindre geste suspect. La berline pénétra dans le parking souterrain et le tireur resta à sa place, ne rangeant son matériel qu’au moment où il vit apparaître le nomade à la fenêtre du 9ème étage, sain et sauf.


« On décampe. »

Une réponse affirmative se fit entendre par son oreillette. Plaçant ses deux énormes sacs de matériel militaire sur ses larges épaules, il entreprit de descendre les dizaines de volées de marches qui le séparaient de la rue où il retrouva sa partenaire, adossée contre le mur d’une ruelle sombre entre ses deux propres paquetages posés au sol. Un signe de tête silencieux de la part de l’aîné, et le couple reprit lentement son chemin, sous le couvert des ombres qui séparaient le Centre Ville illuminé des Quartiers Pauvres mal éclairés. Ils ne montraient absolument aucune émotion, ni n’échangeaient de paroles alors que le couvre-feu venait d’être sonné et qu’ils observaient avec neutralité les citoyens rentrer précipitamment chez eux, effrayés qu’ils étaient par la Milice dont les patrouilles commençaient tout juste leur ronde respective. Ils devaient maintenant agir avec prudence, se déplacer le plus rapidement possible et atteindre leur point de repli sans être repérés, tandis que de chaque côté de l’étroite ruelle, ils voyaient passer des vestes écarlates se déplaçant au trot. Ils espéraient avant tout qu’il se passerait un temps avant que les corps laissés par leur frère d’arme et son compère justicier ne soient trouvés, au moins assez longtemps pour que le passage du styliste dans sa Berline ne soit pris en compte comme un élément particulièrement suspect dans le meurtre de deux hommes et la mutilation d’un troisième. Malheureusement, les sifflets se mirent à retentir, au loin, à la grande déception du couple d’Assassins qui soupirèrent à la pensée d’une soirée tranquille et sans bavure. Les pas se firent saccadés, de même que les cris des Miliciens qui se précipitaient sur les lieux du crime ou communiquaient à leurs supérieurs, ces derniers leur hurlant l’ordre de retrouver les coupables de cette boucherie. Pas une minute n’était passée qu’au travers de leur oreillette, ils entendirent la voix d’un jeune homme parler sur le canal général des Uniformes Rouges.

« Caporal Allen, Milicien Kent au rapport. Je suis pas sûr que ça a quoi que ce soit à voir mais… Euh… On a contrôlé un véhicule, tout à l’heure, avec le Milicien Wayne. Le type avait un laissez-passer, mais y avait des gens un peu bizarres avec lui, dans sa voiture… »

Ils n’eurent pas besoin d’en entendre davantage qu’ils se dirigeaient déjà vers la rue éclairée à la recherche d’une voiture rapide, alors que l’ordre était donné à deux escouades de se rendre sur le lieu de résidence du Tailleur Impérial : Amaury Scherr. Forcer la portière fut une partie de plaisir pour les deux acolytes, qui considéraient le délit non plus comme une formalité, mais comme une part intégrante de leur travail sur le terrain. Toujours branchés sur les fréquences Miliciennes, ils prirent rapidement place à l’intérieur du véhicule de tourisme, l’aîné sur le siège passager et la cadette derrière le volant. Il fallait dire que si la conduite de l’homme était beaucoup plus académique, l’impulsivité de la cadette était un atout de choix lorsqu’il fallait faire diversion en percutant des Uniformes Rouges. Les câbles furent mis à nus et le contact fur forcé avant que le moteur ne se mette à hurler sous la semelle renforcée qui écrasait sans vergogne la pédale d’accélération. Les pneus crissèrent un moment sur le béton de la chaussée avant de mettre en marche l’armature de tôle. Les rues défilaient à toute vitesse à travers les fenêtres. Le bruit du moteur saturait l’espace confiné. Sans échanger un mot, ils continuèrent d’écouter les discussions au travers de leur oreillette, captant au passage les noms des Miliciens envoyés appréhender le groupuscule de résistance… Ainsi que leur ami nomade. L’aîné ouvrit son paquetage et en sortit un énorme dossier rempli de feuilles volantes qu’il survola en s’arrêtant par moments, glanant un maximum d’informations sur les cibles à éliminer. Le Caporal Allen et le Sergent Jordan étaient prioritaires dans l’ordre de neutralisation, ensuite de quoi la demi-douzaine de Miliciens standards ne serait plus qu’une part de tarte. Du moins, c’était là ce qui constituait l’idée de base.

« On arrive. Accélère. »

La jeune sœur appuya plus fortement sur l’accélérateur, changeant de vitesse au passage, tandis qu’elle observait du coin de l’œil son frère se préparer à amorcer la diversion. L’analyse de la situation était terminée, il fallait maintenant passer à l’action et faire preuve d’initiative. Il troqua allègrement ses fiches informatives contre un pistolet semi automatique de modèle Sig Sauer P2022 et une seconde arme de poing de type Walther P99 : deux armes de choix qui avaient fait leur preuve dans l’histoire teintée de violence de l’espèce humaine. Il vérifia le nombre de cartouches dont il disposait, ôta les crans de sûreté, posa ses index contre les pontets de détente, et attendit patiemment le bout de la rue. Déjà, il voyait sur le sol, au loin, les phares lumineux des véhicules Miliciens. Alors qu’ils arrivaient à la jonction à toute vitesse, la cadette Stewart braqua violemment en actionnant le frein à main, faisant déraper la voiture dérobée sur le parterre mouillé par la pluie fine qui s’écoulait du ciel nocturne. Reprenant le contrôle de son quatre-roues, tournant frénétiquement le volant, elle se mit en marche arrière et accéléra, maintenant face à deux paires de feux menaçants. L’Assassin du siège passager tendit ses bras armés, observant le regard incrédule de ses adversaires qui comprenaient à peine ce qui venait de se passer. Il prit une grande inspiration, conscient qu’il lui fallait être précis et ne surtout pas faire le moindre faux mouvement. Ses paupières se fermèrent une microseconde pour se rouvrir sur des pupilles témoignant d’une détermination sans faille. De ses lèvres s’échappa un mince filet d’air. Le temps sembla comme ralenti. Ses index pressèrent les détentes. Les projectiles traversèrent le pare-brise et vinrent se loger dans le capot des Miliciens, dans leurs rétroviseurs extérieurs, firent voler les essuie-glaces, mais ne touchèrent pas un seul combattant. Il fallait qu’ils restent en vie assez longtemps, qu’ils oublient leur ordre de mission et se focalisent sur eux, avant qu’ils ne soient finalement acculés et exécutés froidement. C’était chose faite. Les deux chargeurs étaient vidés et les armes furent mises de côté alors que la jeune femme braquait de nouveau pour se remettre dans le sens de la poursuite. Quelques dizaines de mètres plus loin se trouvait l’entrée du parking souterrain où ils s’engouffrèrent, éraflant leurs portières contre les murs en béton. Arrivés sur l’espace de rangement, la femme exécuta une dernière manœuvre, dérapant sur le sol et renversant la voiture sur le côté avant de sortir par la portière du côté passager et de récupérer les sacs de matériel en attendant que les Miliciens les rejoignent. L’aîné sortit de sa poche un téléphone cellulaire sur lequel il pianota une série de chiffres avant de le porter à son oreille, tandis que les véhicules des Miliciens déboulaient à toute vitesse. Les coups de feu commencèrent à retentir alors qu’à l’autre bout de la ligne, son interlocuteur décrochait.

« Cas’ ? On a un souci. Les Miliciens on trouvé les cadavres et sont remontés jusqu’à vous. On a fait diversion : ils sont concentrés sur nous, mais ça n’empêche qu’on est toujours dans le parking de ton hôte. Tu peux descendre pour qu’on finisse ça en vitesse ? Il faudra aussi qu’on parle d’un truc important… A tout de suite ! »

La suite, vous la connaissez…

**Fin de la Transposition Temporelle**

Dans l’appartement d’Amaury Scherr, le calme était retombé. Castello enlaçait Morphée d’une étreinte amoureuse, de même que le journaliste Français, tandis que leur hôte intervenait parmi le groupe composé d’une mannequine encore légèrement sous cocaïne, deux invités indésirables et armés, deux recrues à moitié sonnées et se relevant tant bien que mal, et enfin un homme encagoulé qui passa la porte d’entrée du loft après avoir, apparemment, terminé sa besogne quelques dix étages plus bas. En silence, le couple obtempéra aux demandes du tailleur, rangeant leur pistolet respectif dans leur holster de cuisse et posant sur le meuble le plus proche les armes subtilisées aux deux jeunes combattants, non sans les avoir neutralisées au préalable en retirant les chargeurs et en faisant sauter les balles encore présentes dans la chambre de tir. Il fallait toujours être prudents, quelles que soient les situations dans lesquelles on pouvait se trouver, c’était là l’une des règles fondamentales qu’ils avaient appris auprès de leurs géniteurs et mentors. Ils ne prononcèrent pas un mot face aux diverses accusations du chauve à leur encontre, se contentant de se lancer mutuellement un regard, puis de jeter un coup d’œil rapide, presque imperceptible, sur la jeune femme blonde. Aucune remarque, aucun commentaire : ils n’étaient pas là pour cela, ils n’étaient pas là pour porter le moindre jugement, d’autant plus qu’ils étaient bien conscients qu’ils étaient tous responsables de leurs propres actes. C’était Castello, qui avait décidé de risquer sa vie pour défendre celle de Hayden Moriarty, de même qu’il s’agissait de la décision de Théo Scherr de foncer tête baissée dans la bataille alors même qu’il était sujet à des faiblesses cardiaques. Personne n’avait forcé qui que ce soit, et quand bien même la mannequine était à la source de ce désagrément, en prenant le risque de se promener seule dans les Quartiers Pauvres une fois la nuit tombée, il y avait toujours possibilité de trouver une raison la déculpabilisant, en creusant un peu plus loin.

Ils parcoururent tranquillement la pièce des yeux, s’attardant plus ou moins longtemps sur tel ou tel visage, nu ou encagoulé. Ils terminèrent par leur aide-chirurgien, celui qui venait de revenir, et ils pouvaient dire rien qu’en observant le tissu noir sur sa figure qu’il était particulièrement mécontent. Ils ignoraient si ce sentiment était né du fait qu’ils avaient pris ses menaces à la légère, ou du fait que ses recrues s’étaient faites désarmées et maîtrisées en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, voire même, et c’était sans doute plus probable, les deux. En tout cas, une chose était sûre, il espérait bien pouvoir le leur faire payer. Du moins, c’était ce que le couple supposait, à en juger par ce qu’ils avaient pu voir du personnage… Et ce qu’ils savaient de lui à la base. La demoiselle devait l’avoir remarqué plus tôt : l’aîné l’avait appelée par son nom, alors même qu’il s’adressait à elle pour la première fois. De cette façon, en toute subtilité, ils posaient leurs pions, les faisaient avancer progressivement et les plaçaient à des endroits stratégiques, jusqu’à arriver à la situation voulue : instaurer un climat de malaise léger, contrebalancé par un sentiment d’indispensabilité non-avouée à leur égard. En bref, ils devaient à la fois inspirer crainte et nécessité. De par leur position et la nature de leur profession, si l’on pouvait qualifier ainsi leur façon de vivre, ils représentaient un pivot d’équilibre, à mi-chemin entre les deux extrêmes, à la fois innocents et coupables, inutiles et indispensables, danger mortel et bénédiction. L’Épée de la Providence et ses deux tranchants.
Sur cette pensée, l’aîné regarda distraitement sa vieille montre à gousset et sembla tout à coup perplexe : ses sourcils se froncèrent et ses pupilles avaient l’air de suivre avec précision l’aiguille sur le cadran. Sans réfléchir plus longtemps, il remit sa montre dans sa poche et ouvrit son premier sac, dans lequel, au milieu de toutes les armes qui s’y trouvaient, il prit un dossier beige, celui-là même qu’il avait parcourut quelques heures auparavant. En première page, la photographie en uniforme écarlate d’un homme d’une trentaine d’années, ainsi que toutes les informations disponibles sur le sujet. Il saisit vivement un émetteur-récepteur radio portatif noir qu’il cala sur la fréquence de la Milice.


« Central, ici le Sergent Jordan : matricule 75313477, en charge de la patrouille 203-71. Nous venons d’interroger le suspect, Amaury Scherr, concernant les corps retrouvés dans les Quartiers Pauvres plus tôt dans la soirée. Le suspect a obtempéré sans poser de problème, de même que ses trois invités. Leur alibi, les préparatifs d’un défilé de haute-couture à venir, a pu être vérifié malgré un certain délai dont je m’excuse sincèrement. Nous retournons maintenant à notre ronde, de même que le Caporal Allen et ses hommes. Sergent Jordan, Terminé. »

Maintenant, le loft du styliste serait laissé en dehors des investigations Miliciennes pour la nuit, et la disparition des deux escouades d’Uniformes Rouges précédemment éliminées ne serait pas remarquée trop rapidement. De ce qu’ils en savaient, Jordan, Allen et tous leurs subordonnés étaient encore en vie et en pleine forme, parcourant les rues de la Capitale. La question qui risquait de se poser, désormais, était de savoir ce qu’il allait advenir des Rebelles autour d’eux. Ils avaient pu voir que le couple d’Assassins, en plus d’être particulièrement doués dans leur domaine d’expertise, avaient plusieurs as dans leur manche qui leur permettaient d’être un atout de taille. Ce qu’ils ignoraient, en revanche, était qu’ils ne prendraient aucunement part dans le conflit, ni du côté de la Cible, ni de celui de l’Empire Livingstone. Mais il y avait bien quelque chose, qui pouvait être fait et qui, loin de causer un déséquilibre, permettrait peut-être de rétablir quelque peu l’équilibre des forces : une information des plus cruciales, celle-là même qu’ils comptaient divulguer à leur frère d’armes. Était-ce là une bonne idée, cependant ? L’aîné ne pouvait que se le demander. Les gens qui les entouraient, lui et sa sœur, pouvaient être particulièrement imprévisibles, ils en avaient été les témoins privilégiés quelques temps plus tôt, dans le parking souterrain. Au lieu d’une seule personne, trois s’étaient présentées, et deux d’entre elles avaient failli trouver la mort. Les choses devenaient compliquées, et l’on pouvait sentir que la tension augmentait, dans la pièce où le voyageur reprenait paisiblement ses forces. Trop de variables à prendre en compte, trop d’inconnues dans l’équation, et trop de risques en cas de désastre. Il posa un regard bienveillant sur son ami, avant de s’approcher tout doucement du corps.

« Je te fais confiance, mon Ami. J’espère ne pas avoir à le regretter. »

Il leva la tête et fit face aux quelques visages qui le dévisageaient. Il prit la parole lentement, sans la moindre once d’animosité, mais avec un sérieux tout à fait réel et une lueur étrange dans son regard qui mettait particulièrement mal à l’aise ceux qui avaient l’audace de le croiser.

« En avant-propos, et pour vous éviter d’avoir à attendre inutilement de quelconques informations à notre sujet de la part de vos amis Rebelles, sachez que vous ne trouverez rien sur nous. Nous sommes nés dans l’ombre, avons grandi dans l’ombre, et nous mourrons dans l’ombre avant de disparaitre des mémoires. Ma sœur et moi-même ne figurons sur aucun dossier sur lesquels vous pourriez mettre la main, ne possédons aucune empreinte fichée, et ne sommes référencés sur aucun document, actuel ou d’archive. Aussi je vous conseille de prévenir vos informateurs, qu’ils puissent utiliser leur temps et leurs maigres ressources sur des choses plus cruciales et plus importantes, à l’heure actuelle.

Ceci étant dit, je pense que nous avons beaucoup de choses à nous dire, et lorsque je dis nous, je ne parle pas de ces deux zigotos sortis de nulle part. Messieurs Winkle et Fowler, je vous prierai de bien vouloir quitter les lieux. Monsieur Scherr, je suis bien conscient d’abuser de votre hospitalité, mais serait-il possible de mettre à disposition une pièce où nous aurons la possibilité de parler de sujets importants en compagnie de Monsieur Peek et Mademoiselle… Andersen, je vous prie ?
»

[Je dois avouer que cette réponse est plus longue que ce à quoi je m’attendais. Avant toute remarque, je tiens à préciser que, lors de l’édition du dernier message, j’ai fait part à l’Administrateur Principal de mon désir de faire des Stewart des personnages qui mettent mal à l’aise et disparaissent tout de suite après. Ceci explique donc le nombre important d’informations qu’ils possèdent, étant donné qu’ils n’apparaitront que très peu souvent et, surtout, ne divulgueront jamais d’informations sur un camp aux membres du camp opposé, afin de garder un équilibre des forces. J’espère que ces quelques détails ne vous perturberont pas trop, sinon quoi j’éditerai mon message sur votre demande.

Soit dit en passant, j’ai eu le plaisir de glisser ici et là une ou deux références que je vous laisse trouver et apprécier comme il vous plaira. Bonne lecture, mes Chères ! <3]
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