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| Pas de repos pour les braves filles [02 Mars 2100 - CLOS] | |
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Isaline Svensson Une voix de la paix ou une oreille pour la liberté
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| Sujet: Pas de repos pour les braves filles [02 Mars 2100 - CLOS] Ven 4 Fév - 13:16 | |
| Le 02 Mars 2100 Depuis la mise en place du couvre feu mademoiselle Svensson travaillait les samedi matins au palais. Il y avait beaucoup moins de monde pendant le week end. Tout était plus calme et plus tranquille. Les gens étaient plus décontractés et prenaient leur temps. Après tout c’était de leur plein gré qu’ils venaient ici, pendant que tous les autres, profitaient du temps libre. Isaline appréciait particulièrement ces moments. Elle savait qu’aucun diplomate n’allait venir frapper à la porte du bureau. Ces heures volées servaient surtout à finir des dossiers, à envoyer des courriers, à ranger. Chacun faisait son travail sans se préoccuper des collègues. C’était le moment parfait pour avancer dans ses recherches personnelles. C’était une quête de longue halène. Trois années entre les murs de ce palais, lui avait permit d’accumuler quelques informations. Ses parents étaient peut être encore en vie. Certains contrebandiers étaient envoyés en camps de travail. Avant de se rendre jusqu’en Sibérie la suédoise devait savoir si cela en valait la peine. Ce voyage coûterait atrocement cher. Même en économisant assidument, il lui faudrait plus d’un an, pour accumuler la somme nécessaire. L’accès aux archives était sécurisé. Seule une poigné d’employés connaissait les codes. Isaline essayait depuis des semaines de sympathiser avec une jeune femme qui aurait put l’aider au service du tri. Cependant jouer la femme volubile et superficielle était compliqué. Elle ne voulait pas solliciter l’aide de son supérieur. Dolph, avait déjà beaucoup de chose à gérer, en plus de son interprète quasi orpheline. De plus il était déjà surveillé par les hommes de l’Impératrice. La jeune femme se retrouvait dans une impasse. Elle savait, que plus le temps passait, plus ses chances s’amenuisaient. Pourtant l’idée d’abandonner ne lui avait jamais traversé l’esprit. Ils étaient sa famille, sa chair, son sang. Elle était prête à prendre des risques. Mais comment faire ? isaline n’était qu’une goutte d’eau dans une marre de goudron. Voilà ce à quoi elle songeait en rangeant le bureau du représentant. Pendant que les piles s’ordonnaient son esprit voguait vers le grand froid. Dans le fond sonore la chaine hifi laissait la voix Ronstadt bercer son cœur esseulé. Avec cette mélodie qui lui rapellait la vie à Toulouse Malgré le beau temps au dehors une ombre passa dans ses yeux bleus. Ils lui manquaient. Ils lui manquaient tellement. L’église sonna au loin pour annoncer les onze heures. Elle observait la pièce avec un air indifférent. Il était temps de rentrer. Le gilet récupéré et callé dans le creux du bras. Il faisait chaud dans ce bureau.
Dernière édition par Isaline Svensson le Dim 28 Oct - 21:29, édité 2 fois | |
| | | Gabriel Emerson Veut être le parrain de sa futur nièce !
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| Sujet: Re: Pas de repos pour les braves filles [02 Mars 2100 - CLOS] Sam 5 Fév - 0:51 | |
| Les évènements terroristes de la GPI avaient crée un état d'alerte maximal au palais, ainsi que dans toutes les institutions gouvernementales. Il n'avait pas fallut très longtemps pour que toutes personnes travaillant de près ou de loin pour l'Empire soient soupçonnées de collaboration avec les activistes de la Cible, car certaines informations permettant le succès de l'opération terroriste n'avaient pu tomber entre leur mains que grâce à gens de l'intérieur. Du diplomate étranger aux employer des cuisines en passant par la garde et les fonctionnaires de l'état jusqu'aux soubrettes, la Milice avait eu pour ordre d'ouvrir tous les dossiers et de trouver les sujets sensibles, c'était à dire, susceptibles de jouer un double jeu, afin de procéder aux interpellations et aux interrogatoires des-dites personnes aux dossiers particulièrement douteux. Depuis deux semaines déjà, une sorte d'épuration avait commencé au palais, discrète, certes. On pouvait compter sur la milice pour ce genre de chose, il ne fallait surtout pas effrayer qui que ce soit. Les interrogatoires se multipliaient dans les sous-sols mais restaient en partie infructueux. Les hommes en rouge restaient les mains vides... Ce matin là, Gabriel Emerson, milicien respecté par sa hiérarchie avait reçu l'ordre de procéder à l'interrogatoire de Mlle Isaline Svensson, une jeune interprète travaillant pour le ministre suédois et représentant de son pays au palais Impérial. Il n'était pas vraiment surprenant que les ressortissant étrangers furent placés en haut des listes du personnel à sonder et plus précisément lorsqu'il s'agissait des ambassadeurs des pays encore résistant à l'Empire.
Gabriel s'était donc rendu dans l'aile où se trouvait le bureau de la jeune Svensson, le fait qu'on soit un samedi matin importait peu aux hommes de la Milice. Le bruit de ses rangers sur le sol lustré du couloir était rythmé et précis. Sur le passage de l'uniforme rouge sang, les conversations s'arrêtaient et les visages se baissaient, invariablement. Mais l'homme ne croisa pas grand monde. Il arriva quelques minutes plus tard devant ledit bureau et frappa de quelques coups secs à la porte avant de l'ouvrir sans attendre une réponse de la personne qui se trouvait à l'intérieur. Il fit un pas pour rentrer à l'intérieur mais restant cependant relativement sur le seuil de la porte. Son regard neutre se posa instinctivement sur Isaline, elle semblait d'ailleurs sur le point de partir, gilet sous le bras. Il s'éclaira alors la gorge avant de prendre la parole d'un ton froid :
-Mademoiselle Svensson ? Le milicien n'attendit pas la réponse de son interlocutrice, après tout il savait parfaitement à qui il avait à faire et la question n'était que purement rhétorique. Je vous prierais de me suivre, s'il vous plait.
Là non plus, il était loin de s'agir d'une question. Si par quelques formes de politesse, Gabriel avait « invité » la jeune suédoise à l'accompagner, il s'agissait d'un ordre des plus formels. D'ailleurs, tout dans l'attitude de l'homme en rouge montrait à la jeune personne qu'elle n'avait pas le choix et qu'ils n'avaient pas de temps à perdre dans des protestations, Gabriel n'aimait pas avoir recours à des gardes pour emmener les gens de force. Il avait déjà fait demi-tour, reprenant le couloir en sens inverse, espérant qu'Isaline serait sur ses talons. Sans la regarder il ajouta :
-Ne fermez pas votre bureau, deux de mes hommes vont passer pour en vérifier le contenu, vous avez rien à craindre si vous n'avez rien à cacher, il vous sera rendu en ordre... en revanche... il continuait de marcher d'un pas cadencé sans accorder la moindre attention particulière à son interlocutrice, si vous avez en votre possession quoi que ce soit qui pourrait vous inculper pour quelques raisons que ce soit, je vous conseille très fortement de me le dire maintenant. Dans le cas contraire, votre manque de coopération risquerait de m'agacer, je m'en voudrais que cela se répercute sur notre petit entretient à venir....
Les bases étaient posées. Pour le reste du chemin qui les séparaient des sous-sols, car s'était bien là qu'ils se rendaient, Gabriel resta des plus silencieux. Entré dans le bunker qui servait en temps de paix de salles d'interrogatoire, ils traversèrent quelques couloirs avant que Gabriel n'ouvre une porte qui donnait sur une pièce exigüe et sombre. Au milieu de celle-ci se trouvait un bureau éclairé d'un luminaire à la lumière agressive et de part et d'autre se trouvaient deux chaises face à face. Gabriel, toujours sans un mot, désigna à la jeune femme l'une des deux chaises, l'invitant par ce geste à s'installer. Il l'imita quelques secondes plus tard, s'assaillant sur sa propre chaise. | |
| | | Isaline Svensson Une voix de la paix ou une oreille pour la liberté
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| Sujet: Re: Pas de repos pour les braves filles [02 Mars 2100 - CLOS] Sam 5 Fév - 13:21 | |
| Ses lèvres s’entrouvraient cette fois avec l’idée d’argumenter. Malheureusement le milicien lui ôta toute possibilité d’expression en précisant les enjeux qui étaient entrain d’apparaître. La menace n’était même pas voilée. Ils vivaient dans un système dictatorial. Isaline avait entendu la rumeur sur les dernières arrestations. L’enlèvement de la nièce royale rendait la monarchie nerveuse. L’interprète n’avait que faire du devenir de cette jeune femme. Tout ce qu’elle voulait n’avait aucun intérêt ni pour cet état, ni pour la résistance. -« Puis-je avertir monsieur Lundgren que le gouvernement va fouiller son bureau ? » Une voix calme, sans trace du moindre accent, un anglais poli et tout aussi neutre, que celui de son interlocuteur. Il n’était pas dans son intérêt de le contrarier. Le patron de la jeune femme devait savoir ce qui était entrain de se passer. Sans l’avoir jamais dit à sa subalterne, celui-ci lui avait fait comprendre, qu’il soutenait les idées de la Cible. S’il avait dissimulé quelques documents compromettants elle devait le protéger au mieux. Elle le respectait et l’appréciait beaucoup et ne voulait surtout pas qu’il lui arrive des ennuis. En ce qui la concernait le seul dossier qui pouvait la mettre en danger était celui concernant ses parents. Mais elle avait prit ses précautions. Elle n’était pas idiote. Rechercher des dissidents du royaume n’était pas recommandé. Son enquête pouvait être très mal interprétée. Alors tout avait été compilé, et mit sur cd-rom au fur et à mesure. Isaline n’était pas une informaticienne elle n’avait donc rien put crypter. Cependant elle était très douée en langue, avec le suédois, le français, l’anglais et maintenant l’allemand elle s’était crée un langage. Un code linguistique que seule une personne aussi connaisseuse qu’elle pourrait comprendre. -« Je fais simplement mon travail monsieur. Je comprends votre démarche même si elle est inutile. » Il n’y avait rien de moqueur dans cette remarque. De part son métier la jeune femme avait apprit à manier sa voix comme un instrument. Quand on lui demandait de traduire elle devait être la plus impartial. Ses émotions, ses humeurs, ses opinions, ne devaient jamais interférer avec le discours. Ce matin ce savoir faire allait être un atout précieux. Elle resta silencieuse pendant le trajet. Les sous-sols… Une boule d’inquiétude se nichait dans le creux de son ventre. Les anecdotes de Lucas lui revenaient en mémoire. Il se passait de terribles choses sous la terre. Isaline entrait dans la pièce ombre. Ses yeux bleus étudiaient l’espace avec sérieux. Elle comprit rapidement pourquoi les enquêteurs choisissaient ce genre d’endroit. Elle avança vers le bureau et tira lentement une chaise. Toute cette mise en scène l’intimidait doucement mais sûrement. Pour se rassurer la suédoise prit donc le temps d’étendre son gilet sur le dos de la chaise, ainsi que se délester de son sac. Il avait parlé d’entrevue… elle imaginait déjà le genre de questions. Il fallait qu’elle reste la plus distante possible. Dans ce petit chemisier et cette jupe cintrée elle avait tout de la secrétaire quelconque. Un personnage qu’elle entretenait avec soin depuis trois ans. Alors que pouvait-on réellement lui reprocher ? Très rarement en retard, conciliante, efficace et discrète, mademoiselle Svensson tenait son rôle à la perfection. Parce qu’elle était consciente que le moindre de ses faux pas mettrait ses objectifs en périls. Ses jolis yeux bleus regardaient cet inconnu sans laisser transparaitre le cheminement de sa pensée. | |
| | | Gabriel Emerson Veut être le parrain de sa futur nièce !
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| Sujet: Re: Pas de repos pour les braves filles [02 Mars 2100 - CLOS] Mer 9 Fév - 20:17 | |
| Le milicien avait fait comprendre à Isaline qu’elle n’aurait nullement besoin de prévenir son supérieur de ce qui se tramait, il serait mis au courant en temps et en heure par les hommes en rouge. D’ailleurs quelque chose lui soufflait à l’oreille que le vieil homme était déjà conscient de ce qui était en train de ce passer, et ce, depuis quelques jours. La Milice ne trouverait rien dans le bureau dudit homme. Mais il s’agissait là d’une tout autre histoire…
Gabriel resta silencieux et de marbre lorsque l’interprète lui assura que ce petit tour de force des autorités était bien inutile et que ni son travail, ni sa conduite n’étaient à reprocher. Gabriel n’en aurait presque pas demandé tant. La jeune femme avait parler avec assurance mais aussi avec calme et faisait preuve d’une politesse de rigueur et l’homme décela chez la elle beaucoup de choses qui risquaient bien de l’intéresser, car il n’allait pas réellement s’agir d’un interrogatoire comme les autres, Isaline s’en rendrait compte suffisamment rapidement. Et alors que les deux protagonistes se faisaient face dans la pièce à l’aspect glacial, Gabriel contempla pendant l’espace d’un instant sa vis-à-vis. Les cheveux clairs, les yeux bleus, elle répondait bien au stéréotype des scandinaves que Gabriel avait à l’esprit. Pourtant, dans son regard on pouvait discerner un certain malaise. Étrangement, il n’y avait, pour l’homme, aucune honte à cela. Dans de telles circonstances, alors que tout pouvait arriver derrière cette porte blindée et cette pièce isolant les moindres sons, la crainte prenait souvent le dessus, surtout lorsque l’on avait des choses à se reprocher. Mais Isaline, comme pour palier à l’atmosphère inconfortable de la pièce, prit son temps.
Bientôt, les deux individus se fixèrent dans un silence religieux jusqu’à ce que l’homme en uniforme rouge sang ne prenne la parole :
-Je suis désolé de devoir vous faire subir tout cela, mais il s’agit de la procédure.
Il se tenait les mains croisées posées sur la table, de même qu’un avant-bras. Ses jambes étaient croisées et ses yeux ne quittaient pas le visage de la jeune personne face à lui. Ce qui diffèrerait légèrement de la procédure était ce qui allait ce passer ensuite. Le palais était bien un endroit où les murs avaient des oreilles et où il valait mieux savoir tenir sa langue, même lorsque l’on pouvait avoir confiance en son interlocuteur (ce qui déjà, n’était pas chose commune). Mais s’il y avait bien un endroit d’où rien ne pouvait s’échapper, c’était les sous-sol… ici, dans ce genre de petites pièces confinées et coupées du monde rien ni personne ne pouvait, en dehors des âmes présentes, savoir ce qui pouvait s’y tramer. Rien de très joli la plupart du temps.
Mais Gabriel n’avait aucune mauvaise intention vis-à-vis de la protégée de Dolph, dont sa position au sein du gouvernement Livingstone et ses idéaux étaient un atout pour la Cible. Qu’Isaline se rassure, il ne risquait rien, l’homme en rouge l’avait lui-même prévenu quelques jours auparavant de prendre garde. Mais Lundgren était très consciencieux et rien qui pourrait le compromettre ne pourrait tomber entre de mauvaises mains. Il avait été également avertis de l’ordre d’interrogation de son interprète personnelle et avait fait part de ses impressions sur la jeune femme à Gabriel, qui s’était débrouiller pour s’occuper lui-même de l’entretien.
Il s’agissait maintenant pour Gabriel de mieux cerner la jeune traductrice ainsi que son potentiel. Il pouvait s’avérer être un tâche délicate pour pouvait causer de gros problèmes au milicien s’il s’avérait qu’Isaline, par éthique ou par peur, ne dénonce ses agissement et sa trahison.
-Mademoiselle Svensson, il se trouve que certaines personnes auraient besoin de vos services. C'est votre supérieur Monsieur Lundgren qui vous a recommander
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| | | Isaline Svensson Une voix de la paix ou une oreille pour la liberté
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| Sujet: Re: Pas de repos pour les braves filles [02 Mars 2100 - CLOS] Ven 11 Fév - 1:32 | |
| Ils n’étaient pas sur un pied d’égalité. Elle ne connaissait même pas le nom de cet individu. Tandis qu’il avait dû se renseigner sur elle. Savait-il qu’elle était enfant de réfractaires, immigrée d’Ecosses, jeune femme inconnue ? Très certainement. A bien y regarder son passé jouait contre elle. Elle le savait. Si au moins, elle avait réellement était une ennemie de l’empire, cela aurait été plus supportable. Mais cette femme était si insignifiante. Une simple fonctionnaire qui ne demandait rien. Le silence ne l’avait jamais dérangée. Isaline aurait put se taire pendant des heures. Ce n’était pas à elle de prendre la parole. Elle n’était pas l’instigatrice de cette … discussion. Le protocole devait être respecté. Plus vite cet homme aurait ce qu’il voulait et plus vite elle sortirait d’ici. C’était aussi simple que cela. La vie était souvent –dramatiquement- simple dans une dictature. Il n’y avait pas d’héros dans cette pièce. Deux subalternes zélés aux désirs individualistes. C’était en effet cela : une procédure. D’un petit hochement de tête la jeune femme marquait son entendement. Bien entendu il était poli. Il suivait les ordres. Elle ne pouvait pas lui reprocher d’être un bon soldat. N’est-ce pas ? Chacun connaissait les risques. Prison, travaux forcés, exécutions, tout était possible. Svensson ne voulait pas finir derrière des barreaux. Son regard suivait discrètement les lignes de ce visage. Une interprète n’interprétait jamais que les mots. Il y avait un sous texte en permanence, celui du corps. Pourtant même attentive Isaline ne pouvait deviner ce qui avait été fait derrière son dos. Que son patron ait été complice de la milice ne pouvait pas lui venir à l’esprit. Il semblait si amer contre ce gouvernement parfois. Comment aurait-il accepté de livrer l’une de ses compatriotes aux fascistes ? Peut être qu’ils en parleraient plus tard. Il lui manquait trop d’élément pour entrevoir la vérité. Cette femme n’avait pas d’attache. Elle n’avait pas d’amis. Personne à appeler au secours en cas de problème. Cela faisait d’elle une cible parfaite. Mais qu’importe elle avait fait ses choix. Depuis la mort de Lucas, sa propre existence, n’avait plus la même saveur. Les pulsions de vie n’étaient plus vraiment là. On avait annihilé son désir de bonheur. Une romantique, une âme mélancolique qui observait la déchéance. Peut être était-ce une chance au fond. Se résigner était beaucoup plus aisé. Eh bien… elle ne s’attendait pas à cela. « Certaines personnes » étaient une dénomination trop générale pour lui indiquer une piste. Elle devait être très prudente. Entendre le nom de son mentor provoquait une petite réaction. Son dos se redressait un peu plus. Comme si on venait de la piquer par surprise. Si on l’avait recommandée auprès d’un policier. Intriguée elle le dévisageait en essayant d’apercevoir un signe de duperie. -« En quoi consisterait ce service ? » C’était le début. Isaline ne s’annoncerait pas sans posséder toutes les informations. Elle n’était pas folle. Dans ce monde le moindre mot pouvait être interprété. Elle était la première à le savoir. Avant de prendre un parti elle devait protéger ses arrières. Pragmatique dans tous les domaines. Organisée et stratégique c’était ce qui assurait sa paix au quotidien. L’inquiétude s’accompagnait maintenant de perplexité. Elle n’était qu’une petite traductrice. Que pouvait-on attendre d’elle ? Falsifier des documents ? Car on n’enfermait pas quelqu’un ici pour lui demander de faire quelque chose de légal. Les jambes penchées sur le côté gauche se reculaient un peu contre la chaise. Ses jolies mains sur la table ne tremblaient pas. Cependant son cœur battait un peu plus vite. Etait-on entrain de la tester ? -« Mais s’il m’a recommandée j'imagine que je peux vous être utile. » Isaline n’avait pas pour habitude de contredire ses supérieurs. Elle était consciente de sa valeur aux yeux de l’ambassadeur. De plus en lui elle avait une véritable confiance. Peut être que tout ceci n’était pas réellement un interrogatoire. Mais dans ce cas qui se trouvait en face d’elle ? Cette question devenait de plus en plus … préoccupante. Elle n’était pourtant pas en position de poser des questions. Glaner les infos était sa meilleure chance de s’en sortir. | |
| | | Gabriel Emerson Veut être le parrain de sa futur nièce !
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| Sujet: Re: Pas de repos pour les braves filles [02 Mars 2100 - CLOS] Jeu 24 Fév - 0:45 | |
| La jeune interprète sembla réagir quelque peu lorsque Gabriel prononça le nom de son supérieur. Voilà ce qu'il cherchait. Provoquer les réactions. Lire les moindres émotions qui pourraient échapper à la demoiselle. Elle savait se contrôler, c'était indéniable, mais sous la surprise il y avait toujours ses petits signes presque imperceptibles qui pouvaient vous guider sur une voie ou une autre. Pour l'instant, le milicien ne pouvait qu'avancer très lentement, la tester tranquillement, sans la brusquer ni s'exposer lui-même au réel danger. Il devait être à l'affut des moindres clignements d'œil, aux moindres soubresauts, qui pourraient lui permettre de cerner son interlocutrice. Son travail, son combat, celui qu'il menait depuis tellement longtemps, était risqué lorsqu'il ne savait pas où ils mettait les pied, pourtant, avec le temps, il avait appris à trouver les méthodes, les travailler, encore et encore, afin de savoir jusqu'où il pouvait aller. Il avait du temps, un des avantages que lui fournissait son uniforme de sang. On ne lui poserait pas de question, il remettrait son dossier dans les mains même de la cheffe de la Milice et tout serait en ordre, comme toujours.
Il était évidement qu'il avait réussit à piquer la curiosité de l'interprète et tandis qu'elle le dévisageait, il la regardait d'un oeil neutre. Il ne cherchait pas à l'impressionner par une quelconque forme de supériorité, même si le fait qu'il était du bon côté de la table et qu'il portait l'uniforme, pouvait lui donner naturellement cette orra de domination de la situation. De même qu'il n'avait aucune intention de lui faire de mal, encore moins de la toucher. Elle lui demanda alors en quoi pouvait-elle servir mais Gabriel laissa planer un silence en guise de répondre. A cela, il ne pouvait pas répondre, pas encore du moins. Bientôt peut-être, et peut-être même accepterait-elle. Il avait certain moyen de la convaincre. Rien n'était moins sûr qu'ils marchent. Mais voilà sur quoi Gabriel se basait. Un tout petit argument, mais qui pourrait être beaucoup pour Isaline. Pourtant, toujours aucune certitude.
Gab se demanda l'espace d'un instant de quel droit il pouvait infliger tout cela, la peur de l'interrogatoire, l'uniforme, les sous-sols qui sentaient la mort, à cette jeune femme. Elle n'avait rien à se reprocher, son dossier était des plus formels. Du moins, une partie de son dossier. L'autre, celle qui relatait son enfance, qui décrivait l'activité de ses parents, qui retraçait son chemin jusque Hegemony, pouvait amener à se poser des questions. C'est justement ces questions qu'Emerson s'étaient posés, s'était pour cela qu'Isaline était assise à cette instant sur cette chaise ridicule. Et puis l'homme pensait à la cause qu'il défendait. Elle ne lui donnait pas tous les droits, mais son importance lui permettait de supporter l'idée que tout cela était nécessaire. La traductrice reprit alors la parole et Gabriel hocha la tête un peu distraitement. Elle avait raison sur se point. C'était en effet Lundgren qui avait supposé qu'elle pourrait leur être utile... L'homme n'eut rien à redire sur le sujet.
Il se reconcentra soudainement sur son vis-à-vis en lui demandant d'une voix calme qui montrait l'intonation réel de sa question :
-Savez-vous quels sont les réels opinions de Monsieur Lundgren sur l'Empire ?
Certes, la question était des plus ambiguës, mais la réponse d'Isaline, là encore, permettrait à Gabriel et mieux savoir comment cerner la personne qu'il avait en face de lui.
-C'est pour ces même opinions que vous êtes ici, et qu'il vous recommande. | |
| | | Isaline Svensson Une voix de la paix ou une oreille pour la liberté
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| Sujet: Re: Pas de repos pour les braves filles [02 Mars 2100 - CLOS] Lun 28 Fév - 12:19 | |
| de ses victimes ? C’était bien de cette façon qu’on pouvait empêcher tout un peuple de réfléchir. A surveiller ses propres voisins, on ne pensait plus, à regarder les décisions étatique. Isaline avait comprit cela pendant son séjour en Écosse. Aux côtés des derniers esprits critiques de la planète elle avait -malgré elle- apprit à remettre en question le Pouvoir. Si elle était conscience de l’imperfection de cet Empire elle ne pouvait rien y changer. Ce qui ne signifiait pas que l’idée de pouvoir l’aider la réjouissait … Mais avait-elle vraiment le choix ? Bien sûre que non. Si elle voulait un jour atteindre ses propres buts elle devait rester libre. Elle s’interdisait donc de penser à toutes ces personnes qui avaient un jour combattu les injustices de ce monde pourrissant. Elle n’avait strictement rien à se reprocher. Elle devait se concentrer sur sa propre sécurité un point c’est tout. Sa mâchoire se serrait légèrement. Pourrait-elle faire face à ses propres exactions une fois commises ? La question la prit de court. La demoiselle croyait que son patron était pour l’instant hors de danger. Ce n’était donc pas de l’employée dont on commençait à douter ici. Si cela aurait dû la rassurer, dans une certaine mesure, Isaline sentait une nouvelle angoisse germer. Elle ne voulait pas que l’on s’en prenne à ce brave homme. Elle l’aimait beaucoup. Lui, le seul compatriote, celui qui pouvait lui parler de leur culture et lui rappeler un peu d’où elle venait. Alors contre toute attente elle ressentait le besoin de le protéger. C’était la première fois depuis des années que son cœur prenait les commandes. Cette femme n’était pas une naïve. Il était presque de notoriété publique que l’ambassade de Suède faisait (avec quelques autres) de la résistance. Il était inutile de vouloir dépeindre le vieil homme comme un ami de l’impératrice. Mais pas non plus comme l’un de ses plus obstiné adversaire. -« Je sais qu’il préférait vivre sous un système politique démocratique. Comme toute personne à peu prés censée. Vous ne pensez pas ? » Faire appel à la raison d’un milicien était peut être peine perdue. Cela dit même le plus idiot des soldats pouvait comprendre ce genre d’aspiration. La république avait existé il y a longtemps. Ce n’était donc pas impossible. La suite provoqua soubresaut cardiaque. Comment pouvait-on la recommander pour ce genre d’opinion à un représentant de l’empire. Elle était de plus en plus perdue. Soit cet homme essayait de la manipuler, soit il chercher à lui faire comprendre quelque chose d’impensable… Étrangement elle optait pour la première solution. Alors un sourire désabusé aux lèvres de la traductrice. Bien évidement qu’on pouvait la croire rebelle. Malheureusement pour eux, Isaline, n’était pas la digne fille de Kyle et Julia Svensson. -« Je vois… ma double nationalité fait de moi une dissidente. Navrée de vous décevoir, mais, je ne cherche pas à changer le monde. Ce serait un combat perdu d’avance… Et tout ceux qui s’y sont essayés, m’ont été enlevés. Quelque soit ces « recommandations » elles sont faussées. Je veux juste … vivre en paix. » Elle avait beaucoup de deuil sur ses épaules. Ils lui manquait tous tellement. La honte s’insinuait une nouvelle fois dans ses pensés. Ses parents n’en auraient certainement pas cru leurs oreilles. L’interprète n’avait rien d’une jolie héroïne. Ses yeux un peu gris trahissait quelque peu sa culpabilité. La mettre devant son propre égoïsme n'avait rien de très agréable. Mais au moins prouvait-elle son absence d'engagement. Était-il convaincu ? | |
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| Sujet: Re: Pas de repos pour les braves filles [02 Mars 2100 - CLOS] Jeu 3 Mar - 2:01 | |
| La jeune scandinave avançait prudemment sur un terrain qui devait lui paraître miné. Gabriel ne la jugeait pas mal pour cela, au contraire. Toutes personnes un minimum censée aurait nuancé son discours. Pourtant, cela n'empêcha pas l'interprète de laisser sous entendre son point de vue sous des paroles voilées. La question rhétorique qu'elle glissa à la fin de sa phrase surprit même le milicien, qui la fixa pendant quelques secondes, quittant pour quelques instants son masque d'impassibilité. Une lueur de surprise mais aussi d'espoir éclaira ses yeux jusque là neutres. Il fut comme prit de court et resta parfaitement silencieux un temps. Le danger était constant dans la situation où il se trouvait et faire un quelconque signe d'abrogation aurait pu lui valoir une série d'ennuis qui seraient bien suffisants à le conduire à l'échafaud. Pourtant, il ne pouvait dire pourquoi, mais l'envie de partager son point de vue, constamment ancré au plus profond de son âme, le pris soudainement. Il voulait la confiance d'Isaline, la tâche ne serait pas simple et il ne lui en voudrait pas de douter, ou de ne pas tout comprendre. Mais ils avaient besoin d'elle, d'une façon où d'une autre, comme elle risquait d'avoir besoin d'eux. Il faudrait qu'ils arrivent à instaurer une confiance réciproque. Et Gabriel commença par hocher doucement, presque imperceptiblement, la tête, en signe d'approbation. Il s'agit du combat de sa vie, une lutte acharnée et sanglante pour la démocratie.
Alors oui, il suffisait d'un peu de bon sens pour comprendre les enjeux de leur situation. Pourtant, dans ce monde sclérosé et corrompu, le pouvoir n'avait aucun mal à prendre le pas sur la logique des choses. Le milicien dû pourtant se reprendre rapidement car là où il avait pensé pouvoir trouver une faille, un élément qui lui permettrait d'approcher la jeune femme dans la sincérité, il se heurta de nouveau à un mur, à un rôle que la jeune femme semblait se donner pour survivre dans ce monde. Le sourire qui se dessinait sur ses lèvres ressemblaient davantage à un moyen de protéger ses véritables sentiments que d'une réelle provocation. La réponse qu'elle fit à Gabriel se défendait de toutes les accusations muettes qui auraient pu être portées à la jeune femme. Elle avait une nouvelle fois raison, dans l'Empire Livingstone, les antécédents de sa famille étaient un élément suffisant pour la suspecter elle-même d'activités illégales.
Certes, c'était en parti pour lesdits antécédents qu'Isaline se retrouvait à cette tables, mais pour bien d'autres raisons. L'homme en rouge resta muet encore quelques temps. A cette instant il semblait parfaitement comprendre la scandinave. Il tentait de ne pas penser à ses propres parents qu'il n'avait pu connaître, immolés sur l'autel de la liberté dans les premières heures de la résistance.
-Je ne pense pas... répondit Gabriel un peu distraitement, sans vraiment préciser « ce qu'il ne pensait pas » justement. On voudrait tous pouvoir vivre en paix... c'est d'ailleurs ce que nous faisons n'est-ce pas ? Par notre position dans ce gouvernement... les paroles de l'homme se tintèrent d'amertume.
Puis le silence s'installa de nouveau dans la petite pièce morbide, laissant au protagoniste le temps de réfléchir aux enjeux, et à ce qu'il allait dire par la suite Il ne pouvait s'empêcher de fixer la jeune femme, elle qui ne voulait pas d'ennuis comme elle l'avait si bien plaidé. Pourtant, il devait savoir ; serait-elle tout de même prête à se confronter à une toute autre réalité ?
-Seriez-vous pourtant prête à remettre tout cela en cause ? … si vous pouviez retrouver certaines des personnes qui vous ont été enlevé ? | |
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| Sujet: Re: Pas de repos pour les braves filles [02 Mars 2100 - CLOS] Sam 5 Mar - 0:46 | |
| Elle l’avait touché. C’était presque sûr ! Il avait eu un silence significatif. Isaline était habituée à voir les réactions de ce type chez ses interlocuteurs. La diplomatie était faite de surprises et de rebondissements. Elle réclamait une bonne capacité d’adaptation. Elle prenait cela comme une petite victoire. Après tout il l’avait mettait dans une situation périlleuse. Ce n’était que justice de le déstabiliser. Même si ce n’était pas grand-chose. Quoi qu’il… semblait d’accord. Vraiment ? Il n’était peut être pas un sadique sans avenir alors. Ça ne changeait sûrement rien entre eux. Mais ça avait quelque chose de rassurant. Et puis il voyait ainsi qu’elle n’était pas une petite secrétaire qui accepterait n’importe quoi. Qu’on la prenne pour une femme passive ne la dérangeait pas. Mais passer pour une idiote était hors de question. Son intellectuel était une fierté. C’était sa seule arme. Elle voulait d’ailleurs l’aiguiser bientôt. Peut être apprendre une cinquième langue. Ça n’avait pas le panache des projets révolutionnaires de la résistance. C’était parfait pour elle. Elle n’avait pas besoin de plus pour vivre. Alors pourquoi venir la chercher ? Elle était inoffensive. On ne pouvait pas faire employée plus servile. Qu’il aille trouver ses rebelles plus loin. Il y en avait quelque uns dans ce palais sans doute. La Cible avait de plus en plus de sympathisants. Lucas avait été l’un d’entre eux. Sa réponse semblait laisser l’homme pensif. Avait-elle gagné le droit de partir ? A quoi pensait-il ? Une nouvelle mise à l’épreuve de sa victime ? Isaline se sentit visée par la suite. Son corps se tendait contre une attaque imprévue. On venait lui reprocher de ne pas faire de vague maintenant ! C’était fort. Pourquoi un homme en rouge regrettait-il d’être à l’abri des ennuis ? C’était incohérent. En face de qui était-elle ? Il était doué. Peu de personne pouvait se targuer de la sortir de son cocon. Elle serrait ses mains avec forces sur la table. La jeune femme ne voulait pas répondre à ce genre de sous-entendu. C’était une pente trop glissante. Il ne l’aurait pas comme ça. Si la convoquée faisait la muette peut être … Il ne la quittait pas des yeux. Bien. Il découvrirait l’endurance slave. Dans son foyer on pouvait passer des heures sans briser le silence. Elle avait beaucoup surprit pendant ses études par cela. Il allait se lasser. Quand l’ouïe n’était pas sollicitée les autres sens prenaient la relève. Les odeurs en premier venaient l’effleurer. La moisissure, l’humidité, le cuire étaient envahissants. Isaline avait envie de les chasser par le vent frais du printemps. Il mettait fin à un début de rêverie assez brutalement. La phrase sous-entendait qu’il avait une autre idée à venir. « Si » quoi ? Si on lui donnait le pouvoir ? Si on la menaçait à mort ? Qu’on l’emprisonne. Sa vie n’avait de toute façon rien d’entrainant ici. Il venait jouer avec la seule corde sensible de son âme. Elle s’y attendait. C’était un recourt facile. Elle avait cru y être préparée. Pourtant sa poitrine se gonflait déjà d’espoir. Un espoir qu’il fallait réfréner sur le champ. C’était un terrible piège. Consciente de cela la demoiselle ne pouvait se résoudre à mentir. S’il y avait la moindre chance, même infime, de les retrouver. -« Oui. Je vendrais mon âme au diable pour eux. » Ce n’était pas un euphémisme. Monsieur Emerson avait enfin sa clé. Les yeux bleus gris de son interlocutrice se faisaient presque suppliants. Quelque soit l’âge on reste la fille de ses parents. Elle priait pour qu’il lui donne une chance tout en ayant peur de la contrepartie. Son souffle était un peu plus chaotique. Ce jeune homme deviendrait donc son tentateur. Dire qu'elle avait tout fait pour arriver à cette instant précis depuis trois ans. Une piste, une simple piste, qui nourrirait sa vie. | |
| | | Gabriel Emerson Veut être le parrain de sa futur nièce !
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| Sujet: Re: Pas de repos pour les braves filles [02 Mars 2100 - CLOS] Ven 13 Mai - 22:36 | |
| Ses paroles ne furent pas vaines, et le pseudo-milicien le savait parfaitement. Au moment même où le visage de son interlocutrice avait changé il avait su qu'il avait touché au bon endroit. La perspective d'espoir qui luisait dans l’œil nouveau d'Isaline donnait au tournant crucial à leur conversation. La jeune femme ne paraissait pas forcément plus à l'aise face à l'homme habillé de rouge, cependant, le regard qu'elle lui lançait était empli de quelque chose de bien différent de la peur. Les mouvements de sa poitrine sous sa respiration et la façon avec laquelle elle le regardait, trahissait ce que l'homme pensait pouvoir interpréter comme une certaine excitation, mêlée à l'appréhension. Pour sa part, il restait des plus impassible face à sa réponse, bien qu’intérieurement il fut surpris de voir qu'elle y laissait transparaitre bien plus que dans tout ce qu'elle avait pu dire auparavant. Il n'aurait jamais pensé qu'elle fut aussi directe, encore moins qu'elle laisse entrevoir une quelconque émotion. Car la façon dont elle lui avait répondu montrait plus que jamais la passion de ses mots, leur sincérité aussi.
A cet instant, Gabriel avait l'impression de pouvoir la comprendre comme jamais. «Vendre son âme au diable » pour les gens qu'on aime, l'homme en rouge aurait été également capable de le faire, seulement, pour lui, il n'y avait plus aucun espoir de retrouver sa famille perdue, disloquée, détruite par l'empire. Ses parents avaient péri et rien ne pourrait les ramener d'entre les morts. Quant à sa sœur, il y avait de trop nombreux arguments négatifs pour l'instant pour pouvoir envisager la chose trop rapidement. Quoi qu'il en soit, il avait l'impression de pouvoir ressentir à l'instant l'espoir qui emplissait l'interprète dans son propre coeur. Il n'y avait rien de désintéressé dans la démarche de l'homme, encore moins dans celle de ses « supérieurs », il pouvait s'agir d'un marcher comme un autre. Et pourtant, l'homme désirait vraiment pouvoir faire quelque chose pour cette jeune femme. Certes, il était conscient qu'il ne devait surtout pas commencer à prendre tout cela trop à cœur, le danger de la situation était trop grand et la Cible ferait ce qu'il y avait à faire si Isaline venait à accepter le deal, il estimait simplement que chacun avait le droit de savoir, où était sa famille, ou au moins avoir la terrible confirmation qui pourrait permettre de faire enfin un deuil.
Encore fallait-il qu'une confiance se tisse, qu'une prise de risque aussi, aucun des deux n'avait la certitude de ne pas être dénoncer par l'autre au final. Voilà quel était le risque à prendre, mais c'était le seul moyen de construire quelque chose de l'intérieur, c'était toujours le risque, risque qu'il fallait prendre pour faire avancer les choses. Scléroser toujours un peu plus le pouvoir et éveiller les consciences.
-C'est énorme, vendre son âme... constata-t-il un peu distrait. Personne ne vous demandera d'aller jusque là.
Sa voix était devenu douce et posée. Il la regardait dans les yeux avec un air des plus assuré. Il devait tout de même prendre garde à ne pas brûler les étapes mais il ne pouvait pas non plus laisser plus longtemps son interlocutrice dans l'expectative.
-Et si les personnes qui ont besoin de vos services pouvaient vous aider dans vos recherches...
Il laissa planer sa phrase dans l'air jusqu'à ce qu'elle ne s’efface pour ne plus résonner que dans leur inconscient.
-... est-ce que vous accepteriez davantage ?
Gabriel ne lui tendait pas sur un plateau quoi que ce soit de concret, pas encore. D'ailleurs, aujourd'hui rien de très concret ne s'échangerait, la prudence et le temps de laisser réfléchir la demoiselle, le but était de lui faire faire le second pas. Elle devait elle même faire le geste qui entamerait le début d'un compromis. | |
| | | Isaline Svensson Une voix de la paix ou une oreille pour la liberté
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| Sujet: Re: Pas de repos pour les braves filles [02 Mars 2100 - CLOS] Sam 25 Juin - 1:10 | |
| Son interlocuteur était resté aussi stoïque qu’elle pouvait s’y attendre. Isaline n’en avait cure. La porte qu’il venait de pousser accaparait toute son attention. C’était tout ce qui comptait. Elle n’avait même plus peur de la prison. Des mois acharnés de recherches n’avaient menés qu’à des pistes sans fondements. Cet espoir inattendu ranimait un peu d’elle-même. Sans aide elle ne pourrait pas les retrouver. Le gouvernement savait très bien comment cacher ses … esclaves. Mais cet homme, qui travaillait pour l’ennemi, avait sûrement accès à des informations. Il pouvait trouver où un couple de rebelles avaient été emmené. Cela changeait la teneur de leur échange. La jeune femme ne voulait plus seulement être tranquille. Elle voulait des réponses. Ce nouvel objectif lui redonnait un semblant d’assurance. Elle se permit même un sourire ironique. -« C’est vrai. Parce qu’ ici on ne peut pas la vendre. On se la fait voler. » C’était la vérité. L’empire avait tous les droits. Elle n’inventait rien. Il devait bien être placé pour le savoir. Lui qui exécutait les basses œuvres de la tyrannie. Le sarcasme ne venait pas naturellement aux lèvres de cette employée. Il fallait un stimulus extérieur pour éveiller la rhétorique moqueuse. En avançant sur un terrain aussi intime l’inconnu la poussait à révéler un peu de son être. Isaline était quelqu’un de très sage. Mais loin d’être épargnée par la lucidité elle en était parfois l’exécutante. Le vieil ambassadeur l’avait perçu, à son insu, et avait probablement aimé cela. Était-ce pour cela qu’il avait parlé d’elle ? Elle avait anticipé. On essayait de l’attirée. Quel meilleur appât que la famille ? Se pouvait-il que ce soit vrai ? Lundgren aurait été plus loin que les discours utopiques. Il n’avait jamais fait la moindre allusion à un engagement illégal. Jamais en trois ans il n’avait ne serait-ce qu’évoquer la résistance. Isaline devait en avoir le cœur net ou elle risquait de le regretter tout le reste de sa vie. -« Oui. Je ne plaisantais pas. Je suis prête à toutes les compromissions pour retrouver ceux que j’ai perdus. Je me moque des risques ou de l’éthique. Parce que tôt ou tard je finirai comme les autres mangée par les vers. Mes motivations sont aussi simples que cela. » Son regard était étrangement calme. Son cœur battait à nouveau normalement. La donne avait changée. Isaline ne se sentait plus assez menacée pour avoir peur. Une émotion plus forte et précieuse la maintenait. Elle était même reconnaissante à cet homme de lui avoir rappelé pourquoi elle était là. La raison de ses actes, de cette vie morne, de tout ce qui suivrait peut être après cet « interrogatoire ». Elle n’essayait même pas de spéculer sur le genre de services qu’on pouvait lui demander. Mieux valait l’ignorer pour l’instant au risque d’éveiller sa conscience. Ses doigts blancs, lissaient distraitement une zone, de la table qui les séparait. Tout cela pour en arriver à ce point de non retour. L’interprète était déjà engagée. Elle l’était depuis ce jour où on lui avait arraché son bonheur. -« En fin de compte… c’est un peu ce que je suis entrain de faire, « vendre mon âme ». Mais lequel des diables êtes-vous ? Je viens de reconnaitre, devant vous, que je suis prête à trahir l’Empire pour mes parents. Nous savons vous et moi, que mon supérieur ne m’aurait jamais jeté volontairement dans la gueule du loup, sans être lui-même menacé. Alors dites moi, est-ce que monsieur Lundgren sera à son bureau lundi matin ? » N'oublions pas que mademoiselle Svensson n'était ni crédule, ni stupide. Elle connaissait tout les arcades de la négociation. Elle ne plongerait pas sans un minimum de garantie sur sa survie. Si elle devait aller en enfer autant que cela avec le "bon camp" n'est-ce pas ? | |
| | | Gabriel Emerson Veut être le parrain de sa futur nièce !
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| Sujet: Re: Pas de repos pour les braves filles [02 Mars 2100 - CLOS] Dim 26 Juin - 18:42 | |
| Après la passion, l'ironie. Gabriel avait du mal à ne pas être surpris par la personnalité qui se révélait doucement devant ses yeux au fil de la conversation. Au premier abord, le pseudo-milicien avait vu en Isaline une jeune femme renfermée, qui se cachait derrière le masque des bonnes manières et de la retenue. Certes, il avait également prévu que le sujet de sa famille la faisait réagir, mais il n'avait pas imaginer qu'elle dévoilerait une partie tout à fait inattendue d'elle-même. Pas de doute que l'interprète était une jeune femme intelligente, mais elle était également entière. A l'entendre, Isaline avait également des idées bien arrêtée et n'était, au moins dans son coeur, pas aussi neutre qu'elle ne pouvait le laisser prétendre dans sa vie de tout les jours. Elle portait un jugement tranché sur l'Empire, qui n'était pas si loin des idées que l'homme en rouge avait lui-même du monde, mais également extrêmement lucide. Elle était loin de faire partie de toute ses personnes impressionnées par le faste et les apparences, bercée par l'illusion que s'évertuait de créer l'Impératrice pour mieux piéger le monde. Mais ce n'était pas tant le fait que l'étrangère nourrice une certaine vérité ironique vis-à-vis du pouvoir qui surprenait Emerson, car après tout, le fait d'avoir perdu les siens était souvent bien suffisant pour rompre le charme de l'Empire Livingstone, de plus, elle était étrangère, d'une nationalité qui tenait encore tête aujourd'hui à cette tyran qui dirigeait l'Europe. Non, ce qui l'étonnait le plus était sa détermination soudaine, la façon dont elle avait tombé le masque. Ce qu'elle osait dire en sa présence, dans les murs même du palais alors qu'elle réitérait son aspiration à faire tout ce qu'elle pouvait pour retrouver sa famille.
Gabriel observait tranquillement la jeune femme que l'espoir avait littéralement transformé. L'appréhension dont elle avait pu faire preuve, sa posture raide, la peur, tout cela semblait s'être envolé. Au contraire, elle affichait maintenant un air calme et sûre d'elle, comme guidé par quelque chose de plus fort. Elle avait mis le doigt sur une réalité inaliénable, le fait que l'homme était poussière et retournerait à la poussière, que personne ne pourrait échapper à la mort et que tant que l'on était en vie, c'était le seul moment où l'on pouvait agir. L'homme en rouge resta pensif l'espace d'un instant, fixant d'un regard énigmatique son interlocutrice. Dans son esprit défilait toute une série de pensées, sur ses propres motivations et sur la mort, Isaline n'imaginait pas combien l'homme face à elle était proche des ses idées... Il fut couper dans sa réflexion lorsque l'interprète reprit la parole, il plongea son regard dans ses yeux bleus et l'écouta attentivement en restant parfaitement silencieux alors qu'elle disait des choses qui lui aurait largement valu la peine de mort s'il avait été un milicien tout ce qu'il y avait de plus ordinaire.
Un des diables ? Oui, surement, il n'avait rien de tout blanc ni de pur, pouvait-on le voir comme un tentateur infernal ? Très probablement, alors qu'il avait utiliser un point sensible de sa vie pour obtenir de la jeune femme son attention et peut-être sa collaboration... Gabriel n'eut pas réellement le temps de se poser plus de question que déjà la scandinave lui posait une question qui le laissa un instant perplexe et profondément silencieux. Il dévisagea l'espace de quelque seconde le visage d'Isaline, scrutant son regard et ses traits. Son analyse le laissa interdit mais il n'en montra rien. Il prit une inspiration, toujours guidé par le calme. Il se devait d'être sincère envers cette femme, s'il voulait espérer qu'elle le soit en retour. A vrai dire, Dolph Lundgren était parfaitement au courant de ce qui se tramait en ce moment même de le palais, les purges qui y avaient lieu et les interrogatoires à la chaine. Il serait lui-même convoqué si cela n'avait pas été déjà fait, mais la Milice ne trouverait rien sur son compte. Le diplomate était un homme consciencieux et prudent qui avait eu le temps de faire disparaître toutes les choses qui auraient pu paraître compromettantes. Quand à la question s'il serait lundi matin dans son bureau, Gabriel n'avait aucune certitude. Il lui avait été recommander de quitter son poste pour quelque temps, de rentrer dans son pays pour éviter la colère du gouvernement qui pouvait très bien être près à chercher des prétextes, falsifier des documents, pour inculper des innocents dans le seul but d'avoir des résultats, mais également d'évincer quelques diplomates trop encombrant. Mais Dolph était resté égal à lui même, alors oui, il serait très probablement encore là lundi.
-Je pense que vous n'êtes pas sans savoir qu'il se trame des choses dans le palais, mais pas seulement, dans le pays entier depuis que les terroristes ont ébranlé le pouvoir. Votre supérieur en est également extrêmement conscient et je pense que vous n'avez pas besoin de vous faire de soucis à son sujet, je peux donc pouvoir vous dire que vous le verrez comme tous les lundis matins.
Sa voix posée se voulait rassurante. Il pouvait imaginer les doutes qui s'emparaient de la jeune femme et il devait lui faire comprendre que si elle s'engageait, elle ne serait pas seule. Dolph ne l'aurait jamais recommandé s'il n'était pas certain qu'il pouvait veiller sur elle, mais que la Cible prendrait également soin de la surveiller et de la protéger en cas de besoin. Bon cela, le pseudo-milicien n'allait pas lui dire de vive voix, mais pourrait toujours l'insinuer.
-Je me doute également que vous vous posez beaucoup de question, il est difficile de tout vous parler maintenant, l'homme jeta au même moment un coup d’œil à sa montre, mais si vous acceptez, sachez que vous ne serez pas seule, que nous vous aiderons dans votre quête. Si vous refuser, j'oublierais cette conversation et vous retrouverait votre vie.
Il referma le dossier d'Isaline, il n'avait pas besoin de le lire, ni même d'y chercher quoi que se soit. Il écrirait ce soir son rapport qui la laverait définitivement de tous soupçons, elle n'avait aucune crainte à se faire à ce sujet. Il ajouta finalement d'une voix un peu plus sombre : -En revanche, je pense que vous êtes suffisamment intelligente pour savoir ce qui se passerait si vous veniez à parler de cet entretient à qui que ce soit. Il n'est d'ailleurs pas recommandé que vous en parliez avec monsieur Lundgren.
Gabriel fixa une dernière fois Isaline avec intensité, comme pour lui faire comprendre qu'il ne plaisantait pas. Il se releva alors déposant un petit papier sur la table ainsi qu'un briquet.
-Je vous conseil de mémoriser ce numéro, une fois fait, brûler ce papier. Vous pouvez m'y joindre et nous pourrons reparler de tout ceci dans un endroit encore plus sûr qu'ici. Si vous ne le faite pas d'ici deux semaines, je considèrerais que nous n'avons jamais parlé de tout ça.
Il fit une pause de quelque instant avant de conclure.
-Je suis désolé pour le dérangement, il ouvrit la porte et reprit soudainement un air très froid et distant, vous pouvez retourner à votre poste, si la Milice a besoin de nouveau de vos services, nous vous feront mander, restez à disposition de nos hommes.
Il plongea son regard un dernière fois dans les yeux de la jeune femme. La lueur qui y brillait contrastait violemment avec son attitude, il ne se permit pas de lui dire au revoir, ce genre de parole pouvait être déplacer dans un tel contexte, mais ses yeux se chargèrent de le faire à sa place. | |
| | | Isaline Svensson Une voix de la paix ou une oreille pour la liberté
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| Sujet: Re: Pas de repos pour les braves filles [02 Mars 2100 - CLOS] Lun 27 Juin - 23:53 | |
| Isaline prenait le risque. Parce qu’elle le voulait bien. C’était simple. Elle n’avait pas grand-chose à perdre. Aucun enfant à rendre orphelin. Aucune fratrie à abandonner. Sa mort ne bouleverserait personne. Un nom dans la rubrique nécrologie. C’était une femme seule. Cette solitude lui donnait la liberté. Elle pouvait choisir sa fin. Etait-ce un appel au suicide ? Non. Malgré tout ses deuils elle gardait un certain respect pour la vie. Mais si son heure était venue eh bien elle ne lutterait pas. Comportement désabusé similaire à celui des romantiques, des nostalgiques. Elle ne cherchait pas à impressionner cet homme. Ce n’était pas non plus du défi. Une sorte de sincérité lui donnait envie de parler. Parce que depuis dix ans elle gardait le silence. Elle donnait sa voix à d’autres. Des inconnus livraient leurs croyances et leurs espoirs à travers ses lèvres. Jeune réceptacle de discours qu’elle n’écrirait jamais. Mais ce matin, dans cette salle fermée à double tour, c’était bien elle à qui l’on s’adressait. Un mot en entrainait un autre. C’était comme un mur invisible entrain de céder sous un coup imprévu. Quelque chose d’inscriptible l’encourageait à dire les choses. Cela venait peut être de lui. Il n’avait rien dit. Il ne montrait aucune émotion. Un pur exemple de calme et d’écoute. Il pouvait tout aussi bien la prendre pour une folle ou pour une idiote. Il avait de toute façon tout pouvoir sur son avenir. Avant toute sentence la demoiselle devait rendre hommage à ses morts. Ces personnes qui s’étaient levée pour dire « non ». Isaline ne pouvait pas couper la tête du minotaure mais elle pouvait apaiser sa conscience. -« Merci. » De l’avoir rassurée. D’avoir confirmé une étrange intuition. La trame se dessinait entre eux. La discussion qui avait commencé à couvert se révélait de plus en plus. Isaline comprenait ce qu’il était entrain de lui dire. Ce dialogue codé éveillait un vieux mécanisme. Elle se souvenait des discussions à demie teinte entre ses parents et leurs amis. La façon qu’ils avaient de baisser la voix, d’observer les autres, d’écouter les silences. C’était cet atmosphère qui lui avait donné envie d’analyser le langage et de le comprendre grâce aux études. Voilà qu’elle se retrouvait enfin dans cet ambiance. -« Je comprend oui. » Ses mains cessaient de bouger. Ses yeux bleus le dévisageaient sans aucune gêne. Avait-elle raison de lui faire confiance ? Impossible à dire. Il était de toute façon trop tard pour le regretter. Isaline avait mit son âme à nue. Lucas l’aurait traité d’inconsciente. Mais Luca n’était plus là. Il ne pouvait plus la protéger. Le dossier lui paraissait trop épais, trop lisse. Qu’avait-on consigné sur elle ? La mise en garde était très claire. La demoiselle se contenta d’un hochement de tête. De toute façon elle ne parlait à personne. Le papier attirait immédiatement son attention. Le briquet suffisait en lui-même pour expliquer la démarche. C’était donc vrai ? Ou était-ce un piège malicieux… dans le but de la confondre encore plus. Quinze jours pour prendre une décision. Cela lui donnait tout le loisir de peser les pour et les contre. La possibilité de mettre tout cela au passé était tentante. Isaline n’était pas faite pour la rébellion. Elle était toujours assise. Le papier n’avait pas bougé. Elle avait déjà mémorisé le numéro. L’avantage d’avoir une mémoire exercée et un œil vif. La suite de chiffre était enfouie quelque part dans son esprit. Ses jolis yeux allaient lentement jusqu’au jeune homme. C’était tout ? Les excuses la prenaient de court. Un délicat sourire les acceptait. On ne s’excusait pas souvent devant elle. Les traits de son visage se faisaient un rien plus avenants. On pouvait y deviner l’ombre d’une jeune fille qui avait été heureuse. Elle repoussait sa chaise et se levait sans hâte. -« « Ils » savaient où me trouver. » De qui parlait-elle au juste ? Pour le moment même elle l’ignorait. Cette conversation était trop inouïe. Cette fille de résistant avait fait en sorte qu’on ne s’intéresse pas à elle. Elle avait cru réussir. Maintenant qu’on la sollicitait elle ne savait plus ce qu’il fallait faire. Pourtant même sans être des leurs elle les admirait. Une lueur complice, à peine esquissée, apparue le temps d’un dernier regard. Un lien infime qui cristallisait cette révolution personnelle. Mais rapidement la belle se détournait pour prendre ses affaires. Quelques secondes plus tard les cendres laissaient une trace noire sur la table. | |
| | | Gabriel Emerson Veut être le parrain de sa futur nièce !
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| Sujet: Re: Pas de repos pour les braves filles [02 Mars 2100 - CLOS] Mer 29 Juin - 0:49 | |
| Le pseudo-milicien sembla remarquer que son comportement avait dérouté quelque peu la jeune interprète. Était-ce à cause de ses méthodes qui avait pu peut-être la surprendre ? Il était vrai qu'aborder un inconnu pour lui proposer de collaborer avec la Cible n'était des plus fréquent, tout comme la situation inverse d'ailleurs, Isaline semblait n'avoir jamais rien demander à personne, pourtant, le rebelle sentait en elle quelque chose qui le poussait à penser qu'ils viendraient à se revoir tôt ou tard. Ou peut-être avait-elle été déconcerté par la conversation en elle-même, qui au final avait été des plus succinctes. Gabriel n'avait pu en dire plus pour un premier contact, d'une part car il ne connaissait pas suffisamment Isaline et qu'il avait besoin de savoir qu'elle était sa prise de position, d'autre part, parce qu'il n'était pas non plus certain qu'il pouvait lui faire confiance et qu'elle n'irait pas parler.
C'était principalement pour cela qu'il lui avait donné ce numéro de téléphone. Tel une sorte de test, Gabriel serait très rapidement au courant si elle décider d'alerter quelqu'un, ensuite, la jeune femme possédait maintenant toutes les cartes en mains, elle avait le choix de contacter la Cible, de les aider et d'être aidé en retour, comme elle pouvait très bien choisir de tout oublier et alors rien de tout cela ne se serait jamais passer. Gabriel n'était pas là pour forcer la main à qui que ce soit, au contraire, mais si elle appelait d'ici les deux semaines à venir, c'était la preuve qu'elle voulait vraiment agir.
Quoi qu'il en soit, l'homme fut ravi de voir qu'un petit sourire s'était dessiné sur les lèvres de la scandinave pour un court instant. Il avait éclairé son visage, certes, de façon furtive, mais Isaline apparaissait devant le résistant avec un visage nouveau comme il n'avait pas encore eu l'occasion de la voir. Pouvait-il le prendre comme un bon signe, c'était peut-être un peu tôt pour le dire, mais Isaline avait tranquillement récupéré ses affaires et quitté la pièce. Il l'avait regardé quelques instants alors qu'elle prenait le chemin pour quitter le bunker. D'un coup d’œil dans la salle d'interrogatoire, il pu voir sur la table les cendres noires et d'un geste de main il balaya le tout avant de sortir lui même de la pièce exigüe et glacial. Au final, il était satisfait de cet entretien, même si pour le moment rien n'était encore joué. Pour l'instant il devait retourner travailler, depuis que la répression était en place, les interrogatoire se suivaient et une longue journée encore s'annonçait... | |
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