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| Le temps des négociations [01 Mars 2100] - CLÔT | |
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Julianne Cherring Acharnée de la résistance
Messages : 1838 Date d'inscription : 02/07/2008 Localisation : Planque
Feuille de personnage Situation: Enceinte Renseigements: Humeur: Excédée
| Sujet: Le temps des négociations [01 Mars 2100] - CLÔT Mar 1 Fév - 3:47 | |
| Planque La capture de Violet Livingstone avait été des plus inattendues et inespérées pour l'organisation rebelle. Un coup du sort, alors que la Cible se remettait à peine de l'état de liesse dans lequel ses membres étaient plongés depuis leur victoire sur le gouvernement lors de la Grande Parade. L'électrochoc qui avait ébranlé l'Empire ainsi que la population : la résistance n'était pas qu'une chimère et la Cible qu'un groupuscule d'activistes taggant quelques affiches de propagande impériale. Ce coup d'éclat avait été mené pour le combat de la liberté, voilà ce que devaient y voir les indécis, les effrayés et tout ceux qui pouvaient haïr la dictature en place depuis de biens trop longues années. La Cible n'était pas qu'une ombre ou une légende mais belle et bien réelle, prête à accueillir dans ses rangs toutes personnes voulant défier le pouvoir. Pour les autres, porteur du pouvoir, hypocrites et profiteurs, il était temps de comprendre que rebelles étaient prêts à se battre, qu'ils n'avaient pas l'intention de narguer le gouvernement mais de bel et bien de le défier encore et encore afin d'y mettre un terme. Le message que la Cible avait délivré à ce monde de pourris était de prendre garde, car, tapit dans l'ombre, elle allait livrer un combat sans merci et qu'il n'était pas bon de sous-estimer sa force de frappe. Et encore une fois, il était temps pour l'Empire de faire face à une nouvelle réalité. Avec la nièce de l'Impératrice comme otage, la rébellion portait un nouveau coup au pouvoir, car si quelqu'un voulait revoir la rejeton de Livingstone en vie, des compromis allaient devoir être fait...
Julianne marchait tranquillement dans le manteau de nuit qui l'enveloppait. A pas silencieux, elle prenait soin d'éviter toute source de lumière et tel un félin, elle se glissait dans les ombres, longeait les mur avec une habileté lié à l'habitude. Détendue, son oreille entrainée lui assurait qu'elle ne risquait rien, la nuit était sa meilleure alliée et braver le couvre-feu lui était moins dangereux que de sortir en pleine journée. Sur le chemin qui la séparait de la planque où elle vivait du QG, elle ne pouvait cesser de penser à ces derniers jours. La GPI, la nièce Livingstone... sur ses lèvres se dessinait un sourire satisfait. Pourtant, ce qui allait suivre n'avait rien de très réjouissant car il s'agirait probablement de longues heures de discours, de débat, d'argumentation et de dispute pour décider du sort de la jeune Violet, mais aussi d'un dessein plus vaste, que pouvait bien valoir que la vie d'une adolescente... Il faudrait se battre et tenter de garder la môme en vie tout en trouvant les compromis qui serviraient leur cause. Alors malgré son état, la rouquine n'aurait en aucun cas pu accepter de ne pas participer à la réunion qui rassemblerait les membres considérés les plus importants de la Cible. Elle même était une des leaders du mouvement, son absence aurait été plus problématique qu'autre chose...
La rebelle réussit à se faufiler en silence dans le bâtiment désaffecté qui servait de QG à l'organisation terroriste. Elle déjoua sans vraiment de mal la sécurité de leurs hommes postés en permanence autour du bâtiment, après tout elle avait aidé à la concevoir, et quelques étages plus tard, elle se trouvait dans une petit salle agrémenté d'une table, quelques chaises miséreuses et un vieux canapé usé. Elle tira une chaise pour se placer autour de la table poussiéreuse. La place était presque entièrement vide, contrairement à l'essor comparable à celui d'une qui s'emparait du lieu la journée. Les gens y entraient, en sortaient, mais ne restait jamais bien longtemps, juste le temps de venir chercher quelques ordres ou encore matériaux pour leur affaires. Julianne, à l'inverse, avait pendant de nombreuses années considérée le building comme sa seconde maison. Elle y apparaissait une fois la nuit tombée et le couvre-feu en place pour passer la nuit à forger les plans qui permettaient à la résistance de survivre et de se montrer comme lors de la GPI. Au matin elle disparaissait sans que presque personne n'ait vu son visage, elle laissait là quelques ordres, quelques idées, quelques plans, juste des particules d'elle-même.
Le fait qu'elle ait passé quelques semaines dans une planque à l'autre bout de la ville était presque passé inaperçu, pourtant, cette nuit, elle devait se montrer, elle devait être là et mener le débat. Elle n'avait aucune idée de ce qu'allait dire Evan à ce propos, ni quel réaction il allait avoir. D'ailleurs, mieux valait pour lui qu'il ne montre rien en public (ce qu'il ne ferait pas, Julianne ne le savait que trop bien), mais, avec leur enfant dans son ventre, il allait probablement lui en vouloir d'être au QG, et ce, qu'importe les circonstances. Les coudes sur la table face à elle, la tête dans les mains, Julianne attendant patiemment l'heure, celle où arriverait les différents membres conviés, celle où arriverait l'artiste surtout....
Dernière édition par Julianne Cherring le Dim 26 Juin - 19:41, édité 2 fois | |
| | | Siobhán Mac Mahon Emigré mercenaire/ Danger public/ Folle furieuse
Messages : 360 Date d'inscription : 22/02/2010
Feuille de personnage Situation: Pas trop mauvaise pour l'instant. Renseigements: Humeur:
| Sujet: Re: Le temps des négociations [01 Mars 2100] - CLÔT Dim 6 Mar - 0:04 | |
| Depuis les explosions, le sourire de Siobhán ne la quittait plus. Après avoir été allègrement soulevée par le souffle des bombes, elle avait profité de l'écran de fumée créé par ses petits bijoux, ses bébés, ses créations, ce sur quoi elle s'était épuisée pendant trois semaines juste pour voir trois magistrales explosions et entendre ses oreilles siffler à cause du boucan occasionné. L'écossaise était une fanatique des explosifs, il fallait bien l'avouer. Elle adorait manier la nitroglycérine, fabriquer des bombes artisanales, des cocktail Molotov, assembler des fils ensemble pour fabriquer une bombe électronique. Se dire que tout pouvait péter au dernier moment et la réduire en miette l'excitait au plus haut point. Folle? Non, elle était juste certaine de ne plus rien avoir à perdre. Elle n'avait plus de famille, pas d'ami à part Uriel qui tiendrait le coup sans trop de mal. Mourir au milieu d'une explosion, c'était un de ses petits fantasmes. Se sentir déchiré par la violence des réactifs, ressentir la douleur et puis partir aussi vite... Et si en plus, elle réussissait à faire chier les miliciens une dernière fois, Red ne pourrait qu'être heureuse. Ouais, ça serait une belle mort. Une mort que personne ne comprendrait, mais était-elle à Hegemony pour être comprise? Non, elle était là pour buter cette catin blonde à la tête de l'empire.
Savoir que ses bombes, ses bombes à elle, avaient ravagé la moitié de la place et réussi à plonger la grognasse dans le coma avait été d'une grande satisfaction qui n'avait eu pour conséquence que d'accentuer son sourire; Avec une telle banane à la place de la bouche, valait mieux pour elle qu'elle ne se montre pas en public histoire qu'on ne l'interne pas. Mais son sourire était voué à s'élargir au fil des heures, puisqu'Evan la contacta pour la prévenir que la Cible avait kidnappé la nièce Livingstone. En entendant cette nouvelle, la rousse avait éclaté d'un rire de démente, qu'elle ne pouvait réfréner. Violet Livingstone, en cage! C'était trop drôle, une petite princesse dans son genre aux mains de la résistance! Un otage! Une action d'envergure! Le bonheur total. Red avait un peu déchanté quand elle avait appris que c'était chez Uriel que Connor et les autres l'avaient récupérée. Fallait toujours qu'il gaffe, cet imbécile! Qu'avait-il eu besoin d'héberger Violet Livingstone? Qu'est-ce qui lui était passé par la tête, hein? D'un côté, le connaissant, il n'avait sans doute même pas su de qui il s'agissait. Il avait trouvé une gamine paumée dans la rue, il l'avait ramassé avec sa bonté stupide habituel et voilà, il s'était fait défoncé la gueule parce qu'Evan avait appris par sa colloc à ce qu'elle avait compris, que Violet était chez JunkieMan. Bref. Il avait pris une putain de raclée et elle était passée le voir. Histoire de voir s'il s'en sortirait. Oui, Connor ne l'avait pas non plus trop défoncé, le guitariste était juste un peu amoché, quelques bleus, une lèvre pétée et un putain de malaise parce qu'il n'avait pas réussi a protéger la gamine que Scherr lui avait confié. Elle n'osait pas le réconforter, ne sachant pas si elle avait le droit de dévoiler la véritable identité de la punk qu'il avait accueilli si naïvement chez lui. Elle ne resta d'ailleurs pas longtemps, profitant de la première occasion pour se casser vite fait et éviter les questions gênantes. La soeur de Baken était resté à ses côtés, il n'était donc pas seul, et la jeune femme pouvait donc se tirer sans trop de remords.
Elle avait été conviée, pour elle ne savait trop quelle raison, à la réunion qui allait décider du sort de la gamine. Elle était flattée de cette attention, en fait. Elle, la petite nouvelle, se voyait déjà confier des responsabilités importantes. Ce qui prouvait que soit la Cible lui faisait confiance, soit ils étaient pas mal dans la merde. Ou peut-être que le fait qu'elle soit écossaise ait pas mal joué. Bref peut importait, elle se devait d'être là et d'essayer de faire en sorte que la gamine soit pas tuée simplement par lassitude : s'il y avait bien quelque chose qu'elle haissait, c'était qu'on fasse du mal aux enfants. Et Violet avait beau être une sale môme, elle n'en était pas moins mineure et par conséquent, moins au fait de ce qui se passait, surtout que Joane Livingstone ne l'avait sans doute pas mise au courant de tous ses agissements. Elle se changea : la robe rouge vif dans laquelle elle trainait depuis la veille n'allait décidément pas à une telle occasion. Pantalon de cuir, débardeur, pull, veste de cuir, botte. Cheveux attachés Son uniforme de motarde, en fait. Le plus discret en général, elle était presque invisible, et faisait presque aucun bruit. Elle s'empara de son Glock, vérifia qu'il était chargé, prit deux ou trois trucs et s'enfonça dans l'ombre pour rejoindre le QG de la Cible, ou elle n'avait encore jamais mis les pieds. Il faudrait qu'elle s'identifie ou qu'elle se démerde pour passer par les toits et pas se faire voir, pas sûre que les gardes la laissent passer juste grâce à son joli minois, ça ne marchait pas à tous les coups...
Elle arriva bientôt devant l'immeuble désaffecté, à l'adresse indiquée par Evan. Comme prévu, plusieurs gardes à l'entrée. Quelques coins d'ombres cependant, et pour une tueuse à gages entrainées, rien de trop insurmontable. Après quelques contorsions et un peu d'escalade, elle réussit à pénétrer dans le bâtiment, puis à trouver la salle. Elle était en avance. Et ne pensait absolument pas trouver quelqu'un dans la petite salle de réunion. Eh bien si, elle avait réussi à tomber sur la seule rouquine du coin, sans doute. Enfin, c'était une drôle de coïncidence de se retrouver dans une salle de réunion avec une rouquine elle aussi en avance. Sans se départir de son calme, Red entra dans la pièce et la regarda, tout en se détachant les cheveux. Elle avait horreur de dompter sa crinière. Et puis elle se présenta, après un petit silence :
- Siobhán Mac Mahon.
Rien de plus. Si cette nana était de la Cible et conviée à la réunion, elle devait être au courant du rôle qu'elle avait joué à la GPI. Ou pas, après tout, mais après, ce n'était plus son problème. Elle n'aurait qu'à poser des questions après tout. | |
| | | Evan Kane Modérateur / Artiste / Baby-sitter à temps partiel
Messages : 1006 Date d'inscription : 28/06/2008 Age : 38
Feuille de personnage Situation: Dans la merde! Renseigements: Humeur: Anxieux mais heureux!
| Sujet: Re: Le temps des négociations [01 Mars 2100] - CLÔT Lun 25 Avr - 23:27 | |
| Gaffe et repos bien méritéLe lendemain de la Grande Parade Impériale, Evan était toujours en effervescence, surtout à présent qu'il savait que la nièce de Livingstone avait été capturée. La Cible venait de cracher à la face de l'Empire, de lui montrer qu'elle avait encore des ressources et un pouvoir que personne ne semblait soupçonner. La répression allait encore s'aggraver avec les derniers évènements, mais ils étaient prêts à en assumer les conséquences, bien qu'il pouvait déjà entendre dans sa tête son frère lui sermonner que les civils allaient encore plus morfler par leur faute. Il en était conscient, il n'était pas stupide, mais parfois il fallait savoir prendre des risques et quitte à ce que la population soit réprimée, autant que ce soit pour une bonne raison non ? Ils venaient de donner des armes, des raisons au gouvernement pour tyranniser les habitants d'Hegemony. Mais ils venaient aussi de porter un grand coup à cette dictature et c'était cela le plus important. Ils étaient en guerre et bien qu'il soit triste que tant de gens en subissent les conséquences, il était parfois nécessaire de prendre les armes et d'aller au front pour se libérer de l'oppresseur. Pour ouvrir les yeux, enlever les œillères et révéler le monde tel qu'il est vraiment et tel qu'il devrait être. La liberté avait un prix qu'ils n'étaient que peu à vouloir payer, cependant ce n'était pas une raison pour arrêter, au contraire, et le résistant espérait sincèrement que leur appel avait été entendu et qu'après les difficiles semaines qui s'annonçaient, de nombreuses personnes rejoindraient leurs rangs.
C'est en pensant à tout cela qu'il s'habilla, prit son petit déjeuner et se rendit au siège du JOP pour une nouvelle journée de comédie. Il avait beau avoir été blessé, il savait qu'il n'était pas le plus mal en point et qu'il se devait de couvrir les évènements, heure par heure, minute par minute. Il était bel et bien un atout pour la Cible, dans ce bâtiment où l'information leur arrivait brute avant d'être modelée, transformée par leurs soins avant d'être vomie dans leurs lignes. Il se devait d'être présent et de faire comme si le coma de la Cinglée provoquait en lui un abattement profond et sincère. Tout autour de lui, il n'y avait que des visages défaits, inquiets, rageurs. Les gens pestaient contre ces satanés rebelles, ces hors-la-loi, ces terroristes qui venaient une fois de plus de prouver qu'ils n'étaient que des illuminés dont le seul but était de détruire l'Empire. Il faut garder ses ennemis plus proches de soi encore que ses amis et Mnémé ne l'oubliait pas. Connaître ainsi les sentiments des gens, y être directement confronté, constater avec quel soin les faits étaient manipulés pour soutenir le gouvernement, c'était ça qui faisait la force de la résistance. Il se devait de faire face à cette pluie de critiques et de haine sans broncher et sans se départir de son masque de bon petit soldat docile. Toute la journée, il resta stoïque, comme à son habitude, travaillant sans relâche avec une ardeur fabriquée de toutes pièces, attendant avec impatience de pouvoir être chez lui et enfin arrêter cette mascarade. Surtout que le soir même, une réunion de la plus haute importance allait avoir lieu et qu'il avait encore des informations à recueillir avant de s'y rendre.
Il poussa donc un soupir de soulagement lorsque l'heure de partir arriva et fila sans demander son reste vers les bas-quartiers de la ville. Lorsqu'enfin il sortit de chez lui pour rejoindre le QG, il sentit son cœur battre la chamade comme lors de ses premières sorties. La perspective de se dire qu'il était en danger alors même que Julianne portait leur enfant amenait une toute nouvelle dimension à ses sorties nocturnes, bien qu'il en ait l'habitude depuis les années qu'il défiait le couvre-feu. Il fut donc soulagé en arrivant devant le bâtiment qui semblait littéralement vouloir tomber en ruines à l'instant. Après avoir salué les différents gardes et avoir discuté quelques minutes avec eux, un sourire aux lèvres, dans l'ombre que leur prodiguait la nuit, il monta les étages et arriva dans la pièce où la réunion allait avoir lieu. Et c'est sans grande surprise qu'il constata que la mère de son futur enfant était présente. Un regard légèrement inquiet et quelque peu réprobateur illumina ses yeux alors qu'il les posait sur la rebelle, mais il ne fit aucun commentaire car ils n'étaient pas seuls. L'Ecossaise Red était également déjà présente et c'est sur un ton amusé et un coup d'œil en coin à Ju qu'il prit la parole.- Bonsoir Mesdames. Il va falloir revoir notre système de sécurité Ju, les gars m'ont dit que personne n'était encore arrivé.Un fin sourire traversa son visage alors que son regard passait d'une rouquine à l'autre, s'attardant cependant sur son amie. Un léger pincement aus cœur l'assaillit alors qu'il aurait voulu avoir le droit de la prendre dans ses bras, lui demander des nouvelles d'elle et du bébé, lui faire quelque peu la morale sur sa présence, bien qu'il soit conscient que son absence aurait été pire que tout. Mais il ne ferait rien. Il ne lui dirait rien. Tous deux avaient pris des risques en venant ici après tout, et puis il la raccompagnerait lui-même à la fin de la réunion. Histoire d'être sûr qu'elle arriverait à bon port et pouvoir aussi passer un peu de temps avec elle. Il avait besoin d'elle après toute cette folie qu'ils venaient traverser, autant sur par rapport à la Cible que sur le plan personnel. Il voulait se retrouver seul avec elle, s'occuper d'elle quelques heures avant de revenir à ses activités de journaliste qui l'éloigneraient d'elle un bon moment. Par sécurité. | |
| | | Connor Peek Comique / Psycho
Messages : 1617 Date d'inscription : 25/02/2010
Feuille de personnage Situation: Surbooké ! Renseigements: Humeur: Exténué
| Sujet: Re: Le temps des négociations [01 Mars 2100] - CLÔT Dim 22 Mai - 23:25 | |
| Connor eut le privilège de pouvoir dormir un peu plus longtemps que prévu, ses camarades sachant parfaitement qu'il lui fallait être parfaitement en forme pour affronter une nouvelle journée en compagnie de Violet. Car là était son rôle à présent, celui de pilier, de base, de socle à une relation avec l'adolescente qu'il espérait constructive mais qui prendrait bien du temps à se construire. Il passa donc sa journée à attendre et à s'occuper comme il le pouvait, entre-coupant ses parties de cartes avec une ou deux visites à la nièce de la Cinglée et beaucoup de coups de crayon sur le carnet qu'il n'avait pas manqué d'amener avec lui. C'était sa manière à lui d'analyser la situation, de faire le vide dans sa tête sur les derniers évènements et sur la manière de procéder avec la jeune fille. Il se devait de jouer en finesse, de bluffer tout en acquérant sa confiance, de lui montrer qu'elle n'était pas en position de force malgré son « rang ». Il fallait également qu'il lui ouvre les yeux, petit à petit, sur la réalité de la vie dans la capitale, qu'elle voit de ses propres yeux et qu'elle expérimente le calvaire qu'était le leur dans ces bas-fonds maudits. La chute allait être rude, elle allait déchanter et peut-être même allait-elle les aider! Mais tout cela ne se passerait pas sans heurts, sans sueurs, sans de longues heures de discussion mêlées de preuves de bonnes foi des deux parties. Sans cris ni colère non plus. Oui, le chemin allait être long et ardu, mais il en valait largement la peine! Car si la Cible arrivait à se mettre Violet Livingstone dans la poche, un pas de plus vers la liberté serait accomplit.
A la fin de la journée, Connor était donc épuisé par tous les efforts qu'il avait dû fournir pour toujours être aux aguets et prêt à réagir à la moindre des attaques de l'adolescente, pour lui prouver qu'il ne plaisantait pas mais que, dans cet enfer qui était à présent le sien, il était également son seul allié à présent. Il avait marché sur des œufs et avait joué avec les mots et les phrases afin de toujours lui répondre de manière convaincante, la manipulant parfois en faisant attention à ce qu'elle ne s'en rende pas compte. Il devait semer le doute dans son esprit. Pas sur ses intentions ni sur leurs revendications, mais sur le fait que sa situation était délicate et que le gouvernement de sa tante n'était de loin pas irréprochable, au contraire. Il l'avait donc laissée ainsi, avec ses questions, tandis que la nuit tombait sur Hegemony et qu'il aurait tout donné pour retourner se coucher. Mais cela ne serait pas possible avant une heure avancée de la nuit au moins car une réunion au sommet l'attendait au QG de la résistance. Il n'était pas forcément l'un des piliers de l'organisation, bien qu'il soit très certainement le meilleur nettoyeur et l'un des membres ayant le plus d'expérience et de compétences dans divers domaines. Cependant, il avait été au cœur de l'action la veille durant la Grande Parade Impériale et c'était à présent lui qui était en charge de la gamine Livingstone. On attendait certainement son compte-rendu avec impatience et il devait encore recevoir de nouvelles directives. Il se mit donc en route l'heure venue, le visage fermé, les traits tirés et le corps endolori.
Vêtu d'un jeans sombre, d'une veste en cuir noir et d'un bonnet de même couleur, il sortit dans l'air froid et figé de la nuit, un sourire s'élargissant sur ses lèvres à la seconde où la brise glaçante vint lui fouetter le visage. Rien de mieux pour se réveiller définitivement et être prêt à défier le couvre-feu! Car il fallait bien l'avouer, il avait beau ne pas avoir de problèmes lorsqu'il sortait tard, il était toujours prudent et le fait d'avoir un état qui s'approchait du mort-vivant n'était pas recommandé pour une sortie nocturne! Ses sens à présent aux aguets, il se dirigea d'un pas rapide vers le QG, s'enfonçant un peu plus dans les rues sombres des bas-quartiers à mesure qu'il avançait. Il s'arrêta plusieurs fois pour être sûr de ne pas être suivi avant d'arriver une bonne demie-heure plus tard devant l'immeuble défoncé et au bord d'une chute imminente. Il s'engouffra rapidement dans la pseudo chaleur de la cage d'escalier, salua ses collègues sans plus s'attarder et monta les étages de son pas étonnamment léger pour sa carrure. Il n'était pas en retard, loin de là, mais il avait envie de pouvoir se détendre un peu avant que les discussions houleuses ne commencent. Il s'imaginait déjà s'affaler sur le canapé en entrant dans la pièce, mais il dû bien se résoudre à attendre encore quelques instants avant de se jeter sur les coussins qui l'appelaient littéralement. Avec un large sourire qui contrastait passablement avec les larges cernes noires sous ses yeux, il salua les trois personnes présentes avant de claquer deux bises sur les joues de Julianne en la prenant dans ses bras et de serrer la main à Mnémé en l'attirant à lui pour une accolade. Il était content de le voir en un seul morceau et toujours debout, même s'il n'avait pas non plus l'air très frais. Il ne les avait pas vu depuis la GPI et il avait besoin de partager sa joie sur leur réussite. Il remarqua bien vite la seconde femme qui avait aidé à éviter un drame au Dernier Pétale et lui tendit une main en souriant, n'étant pas assez proche pour d'autres familiarités!
- Content de vous voir tous en pleine forme! Vous m'excuserez, je suis irrépressiblement attiré par le canapé là.
Et sur ces mots, il se dirigea vers le meuble en question et s'affala dessus avec un bruyant soupir de soulagement. Les yeux clos durant quelques secondes, il savoura ce moment de paix et de calme avant d'ouvrir les paupières et de fixer ses iris sur ses compagnons après un rapide coup d'œil à l'horloge murale. Bientôt la pièce grouillerait de monde et une sorte de fièvre s'emparerait des esprits échauffés par les débats. Il savait pertinemment que ce qu'il pourrait dire allait avoir un poids non négligeable, cependant, il n'était pas pressé de se retrouver au milieu des tirs croisés de mots et de différentes opinions. Une bonne petite sieste, voilà tout ce qu'il souhaitait à présent et absolument pas des discussions enflammées.
Dernière édition par Connor Peek le Lun 17 Sep - 14:51, édité 1 fois | |
| | | Amaury Scherr
Messages : 189 Date d'inscription : 06/04/2010
Feuille de personnage Situation: Renseigements: Humeur:
| Sujet: Re: Le temps des négociations [01 Mars 2100] - CLÔT Jeu 9 Juin - 10:21 | |
| Amaury n’était pas parvenu à décolérer depuis l’enlèvement de Violet Livingstone. Dès qu’il avait retrouvé Uriel allongé par terre, le visage défoncé, et plus aucune trace de sa petite protégée dans la pièce, il était entré dans une fureur noire. Pas contre le jeune homme, il ne savait même pas qui était l’adolescente qu’il avait hébergée. Non, contre Mnémé et le reste de la résistance. Il avait envoyé Violet chez le grand frère de son équipière justement pour ne pas qu’elle traîne dans les rues avec l’attentat et les résistants qui arpentaient les alentours. Alors envoyer le Fossoyeur la récupérer, mettant Uriel K.O. au passage, c’était d’un mesquin !
En soi, il n’était pas contre enlever Violet pour la soustraire à la mauvaise influence de sa tante. Mais pas de cette manière-là, et uniquement si l’on était certain de pouvoir s’en faire une alliée ! Elle n’était pas prête à quitter le giron du palais. Pas maintenant, alors qu’il tentait doucement de lui faire découvrir le monde dans lequel elle vivait. S’il lui avait offert l’occasion de sortir du palais en douce, elle aurait accepté. Et lui, en aurait profité pour lui montrer, mine de rien, la vie à Hegemony. Il l’aurait ramenée bien sûr, mais à partir de ce moment, Amaury en était persuadé, Violet aurait commencé à réfléchir. Ce n’était pas une petite sotte, juste une enfant dans un corps trop grand pour elle, une enfant qui avait grandi sans père, avec pour figure maternelle un tyran. Vi était intelligente, elle aurait su se faire une opinion par elle-même… Et au bon moment, il l’aurait écarté de cet environnement nocif.
Mais là, la connaissant, il était certain qu’elle se buterait dans ses opinions. Les résistants l’avaient enlevée par la force, attentant à ses droits, qu’elles considéraient comme primordiaux. De plus, ils avaient fait du mal à Uriel, et le designer savait qu’elle ne les considérerait que plus comme des brutes sans cœur. A moins qu’elle ne soupçonne le dreadeux de complicité, ce qui était aussi fort probable. Jamais elle ne réfléchirait comme il le fallait, elle allait simplement consacrer son énergie et son intelligence à trouver un moyen de contacter sa tante ou, peut-être plus certainement, lui-même. Elle essaierait de corrompre les résistants qui l’entoureraient pour lui faire passer un message, sans succès, sans aucun doute. Le risque étant que la petite découvre qu’il jouait double jeu, et alors là, tout serait fini, elle serait perdue.
L’homme secoua la tête, pestant contre les résistants qui ne voyaient là que l’occasion de faire un grand coup d’éclat. Comme si les explosions et le coma de la tante n’avait pas suffit ! Non, il avait fallu qu’ils ajoutent, tous autant qu’ils étaient, la nièce à leur tableau de chasse. Alors qu’il se tuait à leur répéter qu’il fallait du temps à Violet, et qu’il s’en occuperait. Mais évidemment, lui, il ne servait qu’à apporter le fric à la Cible, hein, il était le designer un peu barge qui leur filait les trois quart de ses recettes et des infos sur la Livingstone family !
C’était le soir même qu’aurait lieu la réunion qui déciderait du sort de Violet et des futures actions de la Cible. Il fallait la laisser partir. Et il fallait que lui soit là pour faire entendre ce point de vue, qui serait très certainement minoritaire. Le couvre-feu était déjà tombé, et il avait un sacré bout de chemin à faire des beaux quartiers au QG… Heureusement que les miliciens n’emmerdaient pas les porteurs de laissez-passer impériaux. Il se gara devant chez Uriel, et rentra dans l’immeuble, avant d’en ressortir par la cour. Il parcourut le reste du chemin à pied, sans se faire voir. Son imperméable noir fermé jusqu’au menton, une écharpe couvrant le bas de son visage, il parvient bientôt au QG. Les gardes le laissèrent passer après un contrôle, et il parvient finalement à la salle de réunion. Des voix lui parvenaient déjà. Sur places, les instigateurs de ce complots : Mnémé et le Fossoyeur, ainsi que Julianne, qui avait sans doute donné son accord, et une rouquine inconnue au bataillon. Il plissa les yeux et fit un signe de tête, jetant un regard noir alentours. Maintenant, il faudrait qu’il garde son calme, ça serait sans doute le plus dur.
Il se cala contre un mur à l’entrée et croisa les bras, dans une totale attitude de désapprobation. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le temps des négociations [01 Mars 2100] - CLÔT Lun 13 Juin - 23:57 | |
| Je n'avais pas réellement participé activement au coup d'éclat de la Cible. Je veux dire, je n'avais pas fabriqué les bombes, je ne les avait pas déclenchées, je n'avais pas récupéré les prisonniers. Parce que les Big Boss de la Cible avaient pensé que j 'attirerais trop l'attention. Parait qu'une blonde à forte poitrine déconcentre. Et que je risquerais d'être emmerdée par plusieurs mecs, dont sans doute des miliciens, qui m'empêcheraient de mener à bien ma tâche, dans le meilleur des cas en me faisant perdre mon temps. De même, si j'avais participé à la recherche d'un cadavre, je me serais faite remarquée : on remarque toujours les filles comme moi. "Vous ne savez pas comme c'est dur d'être une femme qui à mon physique" comme dirait Jessica Rabbit. Je ne veux pas me vanter, mais des fois, j'aimerais faire 1m60, être plate et affreusement défigurée. Au moins on me foutrais la paix. J'étais donc restée au QG, à ma grande frustration. Je savais me battre, moi aussi, je voulais être sur le terrain. Mais je desservirais plus la cause des résistants qu'autre chose. Tant pis, je me rattraperais sur la prochaine mission. J'irais récupérer des informations sur la traque au terroristes en faisant tourner la tête à de vieux politiciens, j'irais convaincre untel d'arrêter de bosser avec l'Empire. J'étais assez efficace sur les mission sur le long terme, dans le rôle de la secrétaire blonde d'un -faux- consultant. La plupart des hommes étaient tellement occupé à me regarder qu'ils en oubliaient de surveiller l'important. Leurs dossiers, par exemple. En fait, dans des proportions moindres évidement, j'étais un peu comme ces résistantes qui utilisent leurs corps pour des informations. sauf que moi, souvent, c'était contre mon gré, et que je n'allais pas aussi loin qu'elles. Et que je disparaissait bien vite. Ambre Le Faucheur ne fréquentait personne.
Dans quelques minutes aurait lieu la réunion de la Cible qui déciderait du sort de la nièce de l'Impératrice, kidnappée quelques heures auparavant. IL faudrait régler les détails, et préparer la contre-attaque contre la milice qui allait enclencher une répression sans précédents. Pauvre peuple hegemonien... En même temps, ceux qui aimaient Livingstone ne se plaignaient pas, et les autres n'avaient qu'à rejoindre la résistance. Totalitaire, mais moins que le régime de la blondasse. En tout cas, il y aurait sans aucun doute des discussions houleuses. Je pris mon tarot de Marseille et l'interrogeait : qu'est-ce qui attendait la Cible? pas le temps de faire un gros tirage, trois cartes, juste pour voir. Pour le passé, la Maison-Dieu, la destruction de l'Ego. Symbole en ce qui les concernait du coup contre Livingstone. Pour le présent : le pendu : un choix à faire, oui effectivement. Le futur... L'arcane sans Nom. ça paraissait tellement facile... J'ai cru avoir fait une erreur. Pas le temps pour un autre tirage. Je rassemblais mon jeu et le rangeais soigneusement, avant de m'étirer, puis de me rendre dans la salle ou aurait lieu l'affrontement. Pas le temps de me changer, j'étais encore en débardeur et jean déchirés au genoux. J'attachais vite fait mes cheveux et m'emparai d'une paire de basket, que je mettrais là-bas. L'avantage de vivre au QG : pouvoir partir 2min avant un rendez-vous et être à l'heure.
Je n'étais sans surprise pas la première. Plusieurs résistants, gros bonnets, activistes de terrain ou informateurs étaient déjà là. Je fis un signe de la main à Connor en lui souriant, saluait Amaury qui avait l'air bien renfrogné, enfin ça ne le changeait pas trop, il faisait toujours la gueule dès qu'il était là. Et m'avançait vers Evan et les deux femmes que je ne connaissait pas. Je leur serrai la main en me présentant, puis fit quatre bises (à la française) à Mnémé. Avant de retourner m'écrouler sur le canapé pour mettre mes baskets pour demander en souriant:
- On attends encore beaucoup de gens? |
| | | Julianne Cherring Acharnée de la résistance
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| Sujet: Re: Le temps des négociations [01 Mars 2100] - CLÔT Mer 13 Juil - 1:20 | |
| Perdue dans ses pensées, Julianne contemplait d'un air distrait le mur face à elle tout en réfléchissant au futur. Elle pensait à la Cible dans ce moment crucial ainsi qu'à la nièce Livingstone qu'ils détenaient quelque part, bien cachée, elle pensait aux négociations avec le gouvernement qui seraient loin d'être simples et à la répression qui allait s'en suivre. Elle imaginait alors mes rafles et le fait que chaque membre lié à l'organisation rebelle devrait être plus prudent que jamais, Evan et elle compris. Vagabondant, son esprit venait se fixer sur Evan et sur tout ce qu'il représentait pour elle et pour le petit être en train de s'épanouir dans son ventre. Le dilemme la tiraillait alors plus que jamais car elle savait qu'elle ne pourrait jamais accepter de prendre le risque de vivre comme une vraie famille, ce risque la ramenait à la triste constatation que la résistance était sa vie, sa vie entière. Et la boucle était bouclée. Tel un cercle vicieux qui accaparait toute son attention pour le moment, Julianne ressassait encore et encore les mêmes choses.
Son regard semblait entièrement absorbé par le mur face à elle. Il n'avait d'ailleurs rien d'extraordinaire, si ce n'était sa couleur passablement dégueulasse et les quelques fissures preuve de sa vétuste. Ses yeux ne pouvait se fixer exactement sur un point du mur alors ils restaient quelque part dans le vague. Heureusement pour la rebelle, elle fut bientôt tirée de ses rêveries par l'arriver de quelqu'un dans la pièce. Instinctivement, Julianne tourna la tête vers la porte pour voir dans l'encadrement une jeune femme à la chevelure flamboyante. Elle la dévisagea pendant l'espace de quelques secondes, elle ne l'avait jamais vu auparavant, mais ce n'était pas pour autant qu'elle avait le moindre de doute sur son identité. D'ailleurs, la nouvelle arrivante lui confirma rapidement qu'elle ne se trompait en se présentant à elle. D'un signe de tête, la résistante salua Siobhàn avant de se présenter à son tour :
-Julianne, dit-elle tout en se levant, faisant racler sa chaise alors qu'elle s'éloignait de la table et qu'elle tendait une main vers son interlocutrice. Son visage était pour le moins respectueux, mais complètement neutre.
Le silence n'eut pas le temps de s'installer qu'on passait déjà de nouveau la porte. Evan. Julianne retint son souffle quelques secondes, ses yeux croisèrent immédiatement ceux du journaliste et elle pu y lire toute son inquiétude. Il ne lui dit pourtant pas le moindre mot posant maintenant son regard sur l'autre rouquine de la pièce, avant de les saluer et, sur un ton amusé, de lui faire remarquer que Siobhan comme elle-même semblaient être passées inaperçues. Étrangement, l'homme semblait de bonne humeur et Julianne répondit à ses sourires. Pour sa part, elle aurait voulu pouvoir avoir quelques minutes en sa simple compagnie, ne serait-ce que pour mettre légèrement au point la discussion qui allait suivre. Et puis, au fond d'elle-même, elle était parfaitement consciente qu'ils ne pourraient plus se voir comme ils l'entendaient dans les temps à venir et elle aurait donné n'importe quoi pour passer quelques minutes supplémentaire en sa simple présence.
Comme à son habitude en présence d'autres personne, Julianne ne montrait cependant rien de son état d'esprit, paraissant parfaitement confiante et sûre d'elle. Elle n'eut d'ailleurs pas réellement le temps de se laisser aller à ses états d'âmes puisque cette fois, ce fut Connor qui passa le seuil de la pièce. Elle remarqua instantanément les traits tirés de son visage qui reflétaient une fatigue accumulée mais contrastait violemment avec le large sourire campé sur ses lèvres. Il salua tout le monde avant de venir enlacer la rebelle et de lui faire la bise, Julianne le salua chaleureusement à son tour avant de se tourner vers Evan et la nouvelle, pour ensuite s'approprier le canapé. Julianne lui sourit tout en le regard s'effondrer sur ledit divan :
-Hum, bien, je garderais mes questions pour lorsque tout le monde sera là alors, je te laisse encore quelques minutes de répit malgré ma curiosité dévorante.
Et heureusement pour Julianne qui n'en pouvait plus de l'attende et de la mise au point, la salle commença à se remplir des individus fondamentaux pour ce qui allait suivre. Amaury ne tarda pas à arriver et comme Julianne l'avait imaginé, il semblait d'une humeur des plus massacrante, il s'était posé dans un coin mais la jeune femme s'était abstenue de tout commentaire pour éviter de le mettre dans des dispositions encore plus mauvaises qu'il ne l'était déjà. Finalement, la jeune Ambre compléta le tableau de son arrivée, saluant à son tour les personnes présentes et claquant la bise à Evan. Julianne ne pu réprimer sa surprise ainsi qui bref regard noir à la dernière arrivée. Celui-ci s'effaça cependant bien rapidement lorsqu'elle demanda s'ils étaient tous au complet, ce qui semblait être le cas.
Julianne prit alors le temps de s'assoir à nouveau avant de faire signe aux autres de l'imiter dans la limite des chaises. Autant ce mettre à l'aise car la discussion qui allait s'en suivre risquait bien d'être mouvementée et compliquée. Elle réfléchit alors l'espace d'une seconde. A vrai dire, elle n'avait pas besoin de beaucoup plus, elle avait tellement réfléchit à ce moment que ses mots semblaient préparés depuis un certain temps. Elle finit donc par prendre la parole d'une fois extrêmement assurée et implacable :
-Bien, je crois que nous n'avons pas de temps à perdre ce soir. Nous savons tous quelle est la situation au moment même où nous sommes réunit ici et que le gouvernement ne tardera pas tout faire pour retrouver Violet Livingtone. Mais nous avons besoin de cette enfant pour faire pression sur le pouvoir. La GPI a été une preuve de plus au monde que la rébellion est belle et bien présente et que nous sommes prêt à défier le régime, mais nous devons également montrer que nous n'allons pas accepter passivement la répression...
Julianne laissa planer quelques secondes de silence, le temps de scruter les visages tout autour d'elle.
-... et la détention de Violet Livingstone sera l'un de nos points forts dans les jours sombres à venir. Livingstone est dans le coma et je ne doute pas que c'est son frère qui va reprendre les rênes du pouvoir en son absence. Je suis davantage persuader qu'il voudra récupérer sa nièce... du moins tant que Joane ne lui aura pas donner un ordre contraire, ce qu'elle ne pourra faire tant qu'elle sera hors jeu... car je n'ai qu'une seule crainte, que la Cinglée sacrifie sa propre nièce...
Julianne y avait longuement pensée et elle ne devait pas être la seule. Le tyran était prêt à tout pour conserver son pouvoir et céder aux exigences des rebelles n'étaient pas dans ses habitudes. La Cible avait eu la chance de mettre la main sur Violet, car Julianne était profondément convaincu que s'il y avait une personne qui pouvait faire pression sur la monarque, c'était bien elle. Mais s'il s'avérait que ce n'était pas le cas, que Violet se révélait n'être pas suffisamment importante aux yeux de Joane, alors la résistance n'aurait aucun moyen, jamais, de faire pression contre elle.
Elle se tourna alors vers Connor l'espace d'un instant avant de s'adresser directement à lui :
-Avant toute chose, peut-être que tu peux nous dire comment va l'enfant... avant que nous ne commencions à débattre sur son sort, je veux dire, ajouta-t-elle sur un ton qui se voulait être de la plaisanterie. Mais Julianne était bien trop tendue et concernée pour plaisanter allègrement.
[HRP : ah oui, Ambre, au fait, il y a Connor sur le canap' hihi]
Dernière édition par Julianne Cherring le Ven 6 Jan - 21:54, édité 1 fois | |
| | | Connor Peek Comique / Psycho
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| Sujet: Re: Le temps des négociations [01 Mars 2100] - CLÔT Mar 15 Nov - 21:14 | |
| L'homme avait refermé ses yeux sans même s'en rendre compte après seulement quelques secondes à fixer les autres rebelles présents dans la pièce. La fatigue semblait vouloir le happer coûte que coûte malgré ses efforts pour rester éveillé qui, il fallait bien l'avouer, n'étaient pas très grands. Il plongeait déjà sans même s'en rendre compte dans un rêve agréable sans queue ni tête, de ceux qu'il affectionnait particulièrement tant ils lui permettaient de s'échapper de la réalité. Il se trouvait dans un monde complètement imaginaire et fou, créé de toutes pièces par son esprit et le reflétant avec fidélité. C'était sombre et joyeux en même temps et il s'y sentait comme chez lui. Il aurait souhaité, ne serait-ce que pour quelques heures, se retrouver dans cet univers, pouvoir oublier Violet, oublier la réunion qui allait suivre, oublier cet Empire de merde et simplement exister autrement que par leur combat. Il se voyait déjà dans les bras de Suzy, quitte à délirer dans son sommeil, autant que ce soit pour y passer des moments agréables ! Cependant, il fut sorti de sa somnolence par la remarque de la résistante qui lui accordait encore quelques minutes. Il sursauta légèrement et rouvrit les yeux en battant des paupières à plusieurs reprises alors qu'il tentait de faire la mise au point avec grande peine. Il lui répondit d'une voix pâteuse en mâchonnant les mots dans sa bouche.
- Merci Ju, tu es trop aimable !
Un long bâillement le fit ressembler durant quelques secondes à un ours la gueule grande ouverte et sortant d'hibernation. Se frottant l'arrière du crâne, il releva son buste et s'assit dans le canapé alors même que de nouveaux arrivants faisant leur apparition. Il prit le temps de s'allumer une cigarette et d'en tirer une longue bouffée avant de poser son regard sur Amaury et Ambre qui les avaient rejoint. Le premier avait l'air plus renfrogné que jamais et le Nettoyeur sentait qu'à cet instant, il ne devait pas le porter dans son cœur. C'était lui qui avait été récupérer la petite et lui encore qui avait contact avec elle à présent. Il était prêt à parier que le styliste ferait tout pour s'assurer lui-même que la nièce Livingstone se portait bien... ce qui était bien évidemment hors de question aux yeux de Connor ! Cela comportait trop de risques, car si elle le reconnaissait, cela allait entraîner de grosses complications dont il se passerait bien. Il n'était tout de même pas assez idiot pour croire qu'ils allaient la maltraiter, si ? Ce n'était qu'une gosse et ils avaient besoin d'elle, hors de question que quiconque ne lève la main sur elle. Cependant, ce n'était pas pour autant qu'il allait se priver de lui secouer les puces et de ne pas la ménager en la traitant comme une princesse comme tant de gens avant lui ! Elle allait se confronter à la réalité, voilà le seul « mauvais traitement » dont on pourrait les accuser.
Ambre semblait fidèle à elle-même et après un rapide salut de la main, il se poussa afin de lui faire une place sur le canapé. Ce fut à ce moment, alors qu'il semblait bien que le petit comité était enfin au complet, que Julianne reprit la parole pour débuter officiellement la discussion. Peek regarda ses amis et connaissances se rassembler autour de la table tandis qu'il restait assis sur le canapé à regarder sa cigarette se consumer entre ses doigts, pensif. Il écoutait distraitement le discours de la résistante, fumant avec lenteur, se demandant bien ce qu'il allait pouvoir leur révéler sur la détention de Violet. A vrai dire..... pas grand chose au final. Elle était retenue depuis à peine une journée, il n'avait pas eu beaucoup de contact avec elle et il allait falloir bien plus que cela pour savoir comment elle supportait la situation.
- Et bien... Elle va bien, compte tenu des circonstances. Elle n'a pas touché à son assiette pour le moment, mais je ne me fait pas trop de soucis, quand elle aura vraiment faim, elle mangera. A part ça elle est très calme. Elle continue obstinément à se taire et je ne sais pas si elle m'écoute vraiment lorsque je lui parle, mais en tous les cas, elle se met à hurler dès que je passe le pas de la porte, qu'elle veut qu'on la laisse sortir, que c'est un scandale, que nous ne sommes que de la vermine et autres joyeusetés. C'est à peu près tout ce qu'elle a pu me dire jusqu'à présent, mais après seulement une journée, je ne vois pas à quoi on pouvait s'attendre d'autre.
Il dévisagea ses divers interlocuteurs avec alternance de son regard doux, tentant de voir en eux une quelconque réaction. Il lança un coup d'œil penaud à la ronde et s'attarda sur Julianne, désolé de ne pouvoir lui fournir plus d'informations. Tout ce dont ils pouvaient se réjouir, c'était qu'au moins elle ne s'était pas fait de mal, ce qui était déjà un bon point car on ne savait jamais ce que le désespoir et la peur pouvaient pousser certaines personnes à faire lorsqu'ils étaient confrontés à de telles situations. Et un enlèvement, ce n'était pas rien, le Fossoyeur ne pouvait que se douter que cela était dur à supporter psychologiquement, alors pour une fille de son âge. Il ne se faisait toutefois pas trop de soucis pour elle. Elle était certes une petite fille fragile dans sa tête, cependant elle avait une force de caractère qui allait sûrement l'aider à traverser tout cela... et qui allait grandement lui compliquer la tâche au final ! Quoiqu'il en soit, il attendait à présent d'entendre les différentes réactions qui n'allaient pas tarder à faire monter le volume sonore dans la pièce, il en était certain. Qu'est-ce qu'il ne donnerait pas pour un oreiller là !
Dernière édition par Connor Peek le Lun 17 Sep - 14:51, édité 2 fois | |
| | | Julianne Cherring Acharnée de la résistance
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| Sujet: Re: Le temps des négociations [01 Mars 2100] - CLÔT Ven 6 Jan - 23:27 | |
| Julianne fixait le Fossoyeur avec intensité tandis qu'il décrivait la première journée de détention de la nièce de l'Impératrice. Hochant la tête par intervalles presque réguliers, la rebelle écoutait avec attention ce que Connor avait à dire, et elle devait s'avouer plutôt rassurée de savoir que pour le moment la réaction de l'adolescente était conforme à ce qu'elle avait pu imaginer, dans une situation comme celle-ci, cela allait s'en dire. Quoi qu'il en soit, si la jeune Violet était considérée comme une otage, une pièce maitresse de leur stratégie face au gouvernement, elle n'en restait pas moins une enfant, probablement perturbée parce qui venait de lui arriver et Julianne, bien que loin de le montrer, se préoccupait réellement des répercutions que tout ceci pourrait avec sur elle. Car il était clair que la jeune Livingstone, à ses dépends, serait dans les prochains jours le noyau centrale de tous les évènements. Son enlèvement comme les revendications que ferait la Cible pour sa libération, deviendrait le point névralgique du conflit contre la dictature et la répression et créerait un remue ménage sans précédent, aux conséquences probablement drastiques qui influenceraient l'ensemble des actes des deux camps. Aussi bien celui du gouvernement, que de la rébellion.
Julianne, les bras croisés contre la poitrine, les sourcils froncés sous la réflexion, elle guettait les réactions autour de la table tout en cherchant quelque part l'approbation de Mnémé. Elle se devait de ne montrer aucun signe de doute ni même d'hésitation. C'est pour cela que sa voix était ferme et assurée lorsqu'elle reprit la parole en réponse à ce que venait de dire Connor :
-Je pense qu'il est surement trop tôt pour faire état de quoi que ce soit vis-à-vis de la jeune Violet, mais il est certain qu'au delà d'une simple otage, au delà de la nièce de l'Impératrice, il est de notre devoir de la protéger. Certes, nous sommes ses ravisseurs, mais aucun mal ne lui sera fait tant qu'elle sera aux mains de la rébellion... et vous n'êtes pas sans savoir de quoi est capable le gouvernement...
Elle se tut un instant sans avoir besoin plus que tant s’explicitait ce qu'elle entendait par là. Le gouvernement était capable de bien des choses. L'Impératrice et son frère étaient capables de bien de choses. Tout cela ne serait-ce que dans le but de monter l'opinion public contre leur mouvement de rébellion...cela faisait aussi parti des risques, toujours, dès que la Cible venait à agir. D'ailleurs ne tarderait pas à se faire ressentir les répercutions des attentats et la résistance devrait affronter, en plus de la répression, la désinformation et la propagande anti-révolte. Après ce court silence que Julianne avait laissé tomber sur la pièce, elle reprit la parole de façon toujours aussi déterminée :
-Nous allons devoir nous préparer à affronter les conséquences de nos actes, j'appelle donc à la prudence et au sang froid. D'autre part, nous devons également déterminer au plus vite nos revendications, nous devons faire passer notre messages... La Cible n'est plus seulement qu'un logo tagué sur quelques affiches de propagandes... chaque citoyen de l'Empire doit pouvoir l'entendre et avoir une chance de prendre conscience de ce qui se passe sous le régime Livingstone ou de sentir qu'il n'est pas seul à être révolté contre la tyrannie.
[Bon, j'attends une réponse au moins de la part : d'Amaury, de Red, de Connor et d'Evan, il faudrait qu'ils donnent : leur point de vu sur l'enlèvement, leur point de vue sur la réaction du gouvernement, et les revendications qu'ils pensent nécessaires. Pour les doubles comptes, vous pouvez faire une réponse en une et comme ça, on bouche ça rapidos !] | |
| | | Siobhán Mac Mahon Emigré mercenaire/ Danger public/ Folle furieuse
Messages : 360 Date d'inscription : 22/02/2010
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| Sujet: Re: Le temps des négociations [01 Mars 2100] - CLÔT Dim 22 Jan - 16:34 | |
| L'autre rousse lui avait rendu son salut sans ajouter un mot. De toute manière, les paroles superflues étaient inutiles, et puis les autres résistants commençaient à arriver. Mnémé, tout d'abord. L'écossaise fut contente de voir qu'il allait bien et semblait s'être remis de son passage à tabac de la dernière fois, au bar. Il avait été dans un sale état, il fallait bien le dire. Elle ne fit aucun commentaire non plus lorsque Connor entra dans la pièce, Connor, le géant efficace en cas de nettoyage de scène d'assassinat. Il s'avança pour lui serrer la main, et elle s’exécuta sans un bruit. Elle s'effaça légèrement lorsque les autres personnes débarquèrent, haussant un sourcil pour seule démonstration de surprise lorsqu'Amaury Scherr pénétra dans la pièce. Comme quoi, la Cible avait aussi du beau monde dans ses rangs. Elle s'adossa à nouveau au mur, loin du premier rang, et écouta les deux résistants faire leur rapport. Son avis? Elle le partageait avec Julianne. Elle hocha la tête en signe d'acquiescement lorsque celle qui semblait être la tête de file de ce mouvement de résistance prononça sa dernière phrase. Chacun avait droit à une prise de conscience. Et Siobhán espérait que ceux qui se rendraient compte de ce qui se passait réellement dans l'Empire seraient nombreux. Elle dit d'une voix grave, venant du fond de la pièce :
- Cet enlèvement est notre seule chance de faire plier le gouvernement Livingstone autrement que par les armes. Violet, plus qu'un otage, est notre seul espoir. Je n'ai rien à redire sur son enlèvement et fait confiance à Connor pour s'occuper d'elle malgré son caractère qui à l'air assez... difficile.
Elle marqua une pause, souhaitant bien du courage à ce pauvre homme qui devait rester sans cesse auprès de l'adolescente, ainsi qu'à sa petite amie/fiancée/femme, s'il en avait une, qui devrait se passer de lui tout ce temps. Red reprit bientôt :
- Je vous avoue ne pas être tacticienne, en conséquence de quoi, je ne sais pas vraiment quelles devraient être nos revendications. Si l'on demande quelque chose de trop gros à avaler pour Livingstone, elle sacrifiera la petite. Elle a déjà sacrifié son frère aîné en l'envoyant sur le front écossais. Mais nous devons aussi frapper fort. Nous avons l'avantage de notre position ; nous œuvrons dans l'ombre, et avons des alliés. Il faut se préparer à la répression. Il ne nous accorderons rien avant d'être certain de ne pas pouvoir la récupérer.
Elle se tut. C'était son avis, peut-être (sans doute!) partagés par d'autres. Mais elle n'avait pas l'esprit de commandement : Red était simplement un soldat efficace. A d'autres les décisions. | |
| | | Amaury Scherr
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| Sujet: Re: Le temps des négociations [01 Mars 2100] - CLÔT Mar 7 Fév - 15:26 | |
| (hrp : post pas mal en contrasiction avec le premier d'Amaury, mais il a pas mal évolué depuis... alors pardonnez-moi ce contre sens, j'éditerais un peu plus tard)
Amaury offrait à toutes les personnes présentes regards noirs et mine renfrognée. Il serrait les dents pour se retenir de péter un boulon, là, devant tout le monde. Après tout, seuls Julianne et Evan avaient pris cette décision. Il en voulait aussi un poil à Connor pour avoir été la mettre en pratique. Mais la résistance était déjà fragile, ce n'était pas la peine de la saper un peu plus. Tout de même, s'il ne parvenaient pas à travailler ensemble, jamais ils ne pourraient rien qu'espérer la fin de l'Empire Livingstone. Travailler ensemble, ça signifiait prendre l'avis de toutes les personnes concernées et les examiner, quitte à les rejeter ensuite, mais au moins les écouter! Seulement, lui avait-on demandé son avis, à lui, lorsqu'il avait fallu kidnapper Violet? L'avait-on écouter quand il disait qu'il se chargerait de l'adolescente, de lui ouvrir les yeux? Non, et pire, on avait piétiné toutes ces années de travail en les réduisant à néant. Lui qui peu à peu, à son rythme, éveillait l'adolescente à la situation réelle de cette putain de ville, lui qui passait des heures à parler de l'Europe à la jeune fille, comblant le vide dévorant de sa curiosité... zéro, tout ses efforts seraient bientôt réduits à rien. Si ce n'était pas déjà fait.
En kidnappant Violet, la Cible avait presque certainement fait se diluer dans un océan de rancoeur le début de prise de conscience de la nièce de l'Impératrice. Là ou elle était, elle devait les maudire.
La réunion en elle même commença, après l'arrivée d'Ambre, une jeune femme assez secrète qui vivait au QG et qui était de perpétuelle bonne humeur. Ce qui acheva d'énerver le designer : comment pouvait-on être de bonne humeur dans le contexte actuel? Connor prit la parole, donnant des nouvelles de leur...otage. Au moins Violet allait bien... quelque part, il faisait confiance au Fossoyeur pour s'occuper d'elle. Lui au moins n'était pas aussi buté dans ses idées que les deux leaders de la Cible. Il allait toutefois se heurter au caractère exécrable que Vi pouvait montrer si elle le voulait. Calme? Scherr retint un rire nerveux. Le rire avant la tempête. Croyez bien qu'elle cherche à se sortir de là, et qu'avec son intelligence, il ne voudrait mieux pas la quitter des yeux un instant, elle était capable de tout. Y compris de signaler sa position, pour peu qu'on lui laisse une petite fenêtre de sortie. Elle n'allait pas se résoudre à rester enfermée dans cette chambre, loin de son confort.
Ce fut au tour de Julianne d'élever la voix, recevant toute l'attention de l'assemblé et un grognement d'Amaury. Assumer ses actes, que oui, ils avaient plongé la résistance dans une période bien noire. Il y aurait des victimes, les miliciens allaient tirer dans le tas, sans choisir leur cible. Le peuple était en danger, tout ça parce qu'ils ne lui avaient pas fait confiance. Il se pinça l'arrête du nez, geste habituel chez lui lorsqu'il était soucieux, et écouta la rousse donner son avis... bien bateau, il fallait le dire. Elle ne faisait que dire ce que tout le monde savait, et le designer espérait qu'au moins, elle était doué avec une arme... si tel n'était pas le cas, il ne voyait pas ce qu'elle foutait ici. Après un profond soupir, il prit à son tour la parole, essayant de contenir la colère dans sa voix :
- C'était une bien belle connerie, ce kidnapping. Voilà trois ans que je connais Violet, trois ans que je fais mon boulot pour vous, que je vous répète que je peux m'occuper d'elle. Et en une soirée, vous avez réduit à rien tout ce que j'ai pu déjà faire. En la kidnappant, vous êtes définitivement classés comme des usurpateurs de droits de l'homme. Cette gamine n'est pas consciente de la vie en extérieur, et vous lui donnez un motif de plus de vous haïr. Elle va se braquer.
Il fit une petite pause avant de s'adresser à Connor :
- Je vous conseille de la surveiller de très près, elle va tout faire pour attirer la milice ici. Et elle est capable de beaucoup, ne la prenez pas à la légère. Chaque fois qu'elle fait mine de ne pas vous écouter, chaque fois qu'elle se tait, elle observe et enregistre le moindre de vos mots, pour chercher une faiblesse. Je ne demanderais pas à la voir, contrairement peut-être à ce que certains pensent ici, je ne veux pas foutre en l'air ma couverture. Vous me dites qu'elle va bien, ça me suffit. Mais méfiez-vous en, cette gamine est redoutable.
Il était parfaitement sérieux. Pour le moment, elle se contentait de petites choses, comme remettre en quelques phrases Franklin à sa place. Mais dès qu'elle aurait prit conscience que le monde était à elle, elle serait difficile à arrêter. L'avoir à la suite de Joane Livingstone serait une terrible situation. Il croisa les bras et regarda directement Julianne :
- Vos revendications, je n'ai aucun avis dessus. Pour ce qu'on m'écoute, de toute manière... Mais vous avez intérêt à ne pas vous rater, parce que le frère Livingstone, lui, ne vous loupera pas dans le JOP.
Bien qu'il ne soit tenté de partir maintenant, il fallait savoir à quel prix ils mettaient la tête de Violet. Pour quelles raisons ils exposaient cette jeune fille sur leur échafaud.
Dernière édition par Amaury Scherr le Lun 26 Mar - 16:22, édité 1 fois | |
| | | Evan Kane Modérateur / Artiste / Baby-sitter à temps partiel
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Feuille de personnage Situation: Dans la merde! Renseigements: Humeur: Anxieux mais heureux!
| Sujet: Re: Le temps des négociations [01 Mars 2100] - CLÔT Dim 12 Fév - 23:00 | |
| Evan avait écouté avec attention les diverses paroles prononcées en ce début de réunion. Il était content de savoir que la gamine allait bien, parce que mine de rien..... et bien elle n'était toujours qu'une enfant ! Particulièrement insupportable, certes, mais une adolescente qui n'avait rien demandé à personne, que ce soit à la Cible ou à la famille dans laquelle elle avait eu le malheur de naître. Elle restait un être humain, pas encore totalement viciée par ses années passées aux côtés de la Cinglée ce qui constituait en soi un véritable petit exploit. Peut-être qu'en son fond intérieur, quelque chose, son cœur, son âme ou son humanité, lui soufflait que ce à quoi elle assistait quotidiennement n'était que mensonges et souffrances et n'avait aucune raison d'être ? C'est là-dessus qu'ils allaient devoir jouer, que Connor allait devoir travailler. Sur l'aptitude qu'elle avait eu à résister à sa tante. C'était leur seule chance de l'atteindre, de lui faire enfin comprendre dans quel monde elle vivait, ce que la population traversait jour après jour, des conditions de vie de plus en plus drastiques et contraignantes. Mais avant que ce jour béni n'arrive, ils allaient devoir travailler main dans la main et rester soudés face aux répercussions de leurs actes. Bien sûr qu'ils allaient être pourchassés et il était clair que des innocents allaient payer le prix fort. Cette pensée ne ravissait pas le résistant. Elle le révulsait plutôt et lui provoquait une irrésistible envie de vomir. Il justifiait cela par leur cause, leur grand combat contre la tyrannie, mais en réalité, rien ne pouvait justifier cela et il le savait. Cela était se mettre au même niveau que le gouvernement, mais avaient-ils seulement le choix ? Il connaissait aussi la réponse et elle était négative. Ils ne pouvaient faire autrement et s'était à s'en taper la tête contre le mur.
Les paroles sensées de Red le ramenèrent à la réalité et lui confirmèrent qu'il avait bien fait de l'inclure dans leurs rangs. Elle voyait la situation de manière claire et il savait à quel point elle pouvait être efficace, elle l'avait plus que prouvé lors de la Grande Parade. Sa franchise quand à ses faibles capacités de commandement provoquèrent un sourire, pas du tout moqueur, mais plutôt sensible et admiratif devant cette preuve d'humilité. Il la scruta un bref instant avant de tourner son regard vers le fond de la salle, là où s'était reclus Amaury, drapé dans sa pathétique dignité. Le petit discours qu'il tint l'excéda au plus haut point. Ce n'était pas les avertissements, que Mnémé considérait comme totalement justifiés étant donné que l'homme connaissait leur otage comme personne d'autre dans cette pièce, mais plutôt son numéro de Caliméro. Il était temps qu'il grandisse et qu'il accepte le fait qu'il n'était ni le premier et sûrement pas le dernier qui se ferait couper l'herbe sous le pied. Ils avaient eu une occasion en or de faire bouger les choses, il était hors de question qu'il ne la saisisse pas simplement pour ne pas froisser son égo ! Autant il était content de l'avoir comme résistant dans la Cible, autant son caractère capricieux commençait sérieusement à lui taper sur le système.
- Ce n'est pas vraiment le moment de nous faire ton numéro de diva négligée Amaury. Oui, nous savons tout le travail que tu as abattu au cours des dernières années, mais tu es aussi en poste pour garder un œil sur la Cinglée et son frère, ne l'oublie pas. Quand aux répercussions et au JOP, ne me dit pas ce que je sais déjà, j'y travaille je te rappelle. Et pour l'instant, nous ne savons pas encore si le kidnapping va être rendu publique ou non. Le gouvernement n'a apparemment pas encore statué.
Sa voix avait eu la douceur d'un fouet glacé qui claquait dans l'air pour le briser en mille morceaux. Il fusilla du regard l'homme avant de se tourner vers Julianne, un pincement au cœur le tiraillant, son expression se faisant plus neutre. Il savait qu'elle devait être là et pourtant... Un coup d'œil furtif à son ventre avant qu'il ne la fixe avec intensité, réfléchissant à ce que pourraient être leurs revendications.
- Je pense qu'il est capital, autant pour nous tous et pour notre cause que pour réveiller les consciences, que l'on demande de véritables changements qui impacteraient la vie quotidienne du peuple. Par exemple une baisse des prix exorbitants, une répartition équitable des denrées alimentaires, l'annulation immédiate du couvre-feu, des rafles et des contrôles inopinés. En somme, tout ce qui pourrait améliorer la vie du citoyen lambda de l'Empire.
Il jeta un regard à la ronde, comme il avait jeté ses idées dans le silence qui s'était installé. Personne ne se bagarrait encore, mais il savait que ses paroles à l'adresse du styliste ne seraient pas sans conséquences. Il ne se laisserait pas faire et il était sûr qu'il avait dû se retenir comme jamais pour ne pas les insulter d'avoir enlevé cette « pauvre enfant ». Il ne voyait pas qu'ils faisaient tout cela pour que leur voix soient entendues. Tout ce qu'il voyait, c'était qu'il ne recevrait pas les lauriers qui auraient dû lui revenir pour le changement d'état d'esprit de la jeune Violet. C'était de la sinistre jalousie, ni plus ni moins, qui le dévorait.
Dernière édition par Evan Kane le Dim 12 Fév - 23:01, édité 1 fois | |
| | | Connor Peek Comique / Psycho
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| Sujet: Re: Le temps des négociations [01 Mars 2100] - CLÔT Dim 12 Fév - 23:00 | |
| Les yeux de Connor semblaient rouler de manière incessante dans leurs orbites, passant de l'un à l'autre des différents interlocuteurs de cette conversation, tentant à grande peine de comprendre ce qui se disait. Il était essentiel qu'il reste éveillé durant cette réunion, il glanerait certainement de précieuse informations sur Violet et son sale caractère, cependant la mission commençait à devenir véritablement impossible. Ses paupières étaient lourdes et s'obstinaient à rester closes malgré les nombreux efforts de l'homme pour les garder ouvertes. Il se laissa doucement bercer par le bruit environnant et plongea aussitôt dans un rêve, à demi-conscient, son esprit l'empêchant de s'éloigner définitivement. Il commençait à peine à déshabiller Suzy lorsqu'il poussa un petit soupir de contentement qui le réveilla brutalement. Il se releva brusquement et sauta du canapé dans un mouvement qui fit sursauter tout le monde, aussi vif que si un Milicien était venu le chatouiller avec le bout de son arme à feu. *Wow, je crois que ma femme me manque vraiment là...* Il s'excusa d'un simple geste de la main et décida de rester debout pour suivre le reste de la réunion. Mieux valait qu'il ne s'endorme plus devant eux, cela pourrait devenir gênant. Il prit son visage entre ses mains et bailla à s'en décrocher la mâchoire tout en se frottant les yeux avec ardeur et vitalité. Il n'avait malheureusement pas tout saisit de ce qu'avait pu dire la nouvelle rouquine, mais il retrouva ses esprits à temps pour entendre Amaury s'adresser à lui.
Instinctivement, il se redressa et fixa son vis-à-vis avec une intensité qui contrastait passablement avec la mollesse dont il avait fait preuve quelques instants plus tôt. Tout son corps était tendu et attentif et il enregistrait la moindre parole prononcée par le styliste. Il l'écouta jusqu'au bout sans l'interrompre, lui signifiant qu'il avait bien tout compris par de simples hochements de tête. Ses derniers mots cependant n'allaient très certainement pas plaire et cela ne manqua pas. Le Fossoyeur lança un regard de reproches à Mnémé tandis que celui-ci attaquait Amaury. Ces deux-là ne s'entendraient jamais, c'était une évidence, mais ce n'était ni le lieu ni le moment de régler leurs comptes. Ils avaient d'autres chats à fouetter. L'homme nota tout de même qu'il était curieux que le protecteur de Violet n'ait pas manifesté plus vivement sa désapprobation. Qu'il le mette également en garde de la sorte après le rôle qu'il avait joué dans le kidnapping prouvait qu'il était prêt, malgré son ressentiment, à coopérer. Cela ne pouvait être qu'en leur faveur, pourquoi Evan devait-il s'enflammer de la sorte ? Parce qu'il ne supportait pas que l'on remette en cause son engagement dans la Cible et remettre en cause ses décisions et son autorité légitime, c'était douter de son implication dans la résistance. Connor le savait, mais Amaury pouvait-il seulement le comprendre ? Certainement pas. Il aurait fallu enfermer ces deux-là dans une salle, enchaînés à une chaise, un bâillon sur la bouche et un arbitre entre eux pour qu'ils puissent s'entendre sur leurs différents points de vue. En attendant cette expérience intéressante qui arracha un sourire furtif au résistant, il voulut rassurer le couturier sur les conditions de sécurité qui entouraient la nièce de Livingstone.
- Merci pour tes conseils Blackbird, ils vont m'être précieux. Ne t'en fais pas, niveau sécurité, on est blindé. Quasiment personne ne sait où elle se trouve, il y a toujours un garde à sa porte qui vérifie son état de santé toutes les 15 minutes. Au moindre faux-pas, elle sera descendue dans les sous-sols.
Il n'avait pas dit toute la vérité car en guise de sous-sols, il fallait plutôt imaginer une cave et si elle tentait quoique ce soit pour attenter à ses jours, ils l'attacheraient à un lit sans ménagement. Mieux valait épargner les détails de cette détention au protecteur de l'adolescente, sinon il était certain qu'il ne contiendrait pas longtemps sa rage. Connor enchaîna donc sur un sujet tout aussi important, de sa voix brute et résolue.
- En ce qui concerne nos revendications, je suis de l'avis de Mnémé. Améliorer les conditions de vie du peuple serait un bon moyen de l'atteindre et de profiter de ne plus avoir toutes ces contraintes. D'une pierre deux coups. Je suis également d'avis que si l'on veut remonter le moral des troupes ainsi que des citoyens lambdas comme tu dis, il faudrait une totale transparence sur les disparitions. Au moins que l'on dise clairement aux gens où se trouvent les dépouilles de leurs proches. Je sais, c'est quasiment mission impossible, mais croyez-moi, cela aurait un grand impact. Il faudrait également demander l'annulation des avis de recherche et des charges, principalement celui qui ne va pas tarder à sortir contre notre très chère Germaine.
Il travaillait depuis suffisamment longtemps en tant que Fossoyeur dans la Cible pour savoir que le fait de pouvoir se recueillir sur une sépulture décente était un acte primordial et libérateur. Bien loin de l'angoisse de la disparition, du doute et des questions restées sans réponses. Il lança un long regard entendu à Julianne qui était la première concernée par les avis de recherche. Ca serait une sécurité pour elle et son enfant si les charges étaient abandonnées à son encontre. Il ne fallait pas rêver, cela relevait de l'impossible, mais l'espoir était ce qui les avait toujours fait tenir, ce qui les avait porté à travers les batailles, le sang et la douleur. Il n'était pas temps de lâcher le morceau, pas maintenant qu'ils avaient enfin un réel et fort moyen de pression contre le gouvernement.
Dernière édition par Connor Peek le Mer 2 Jan - 2:49, édité 2 fois | |
| | | Julianne Cherring Acharnée de la résistance
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| Sujet: Re: Le temps des négociations [01 Mars 2100] - CLÔT Sam 12 Mai - 21:11 | |
| Siobhàn fut la première personne à reprendre la parole une fois qu'elle eut fini d'exposer son point de vu. Julianne avait relevé la tête vers cette dernière, la fixant d'un œil neutre mais attentif, avant de lancer un petit regard aux autres protagonistes de la réunion. Son attention s'était attardé sur Amaury qui semblait fulminer intérieurement mais elle le laissa pour venir de nouveau poser ses yeux sur la jeune femme qu'elle détaillait maintenant avec intérêt. Son esprit était à la fois autour de cette table, concentré sur chacun des mots prononcés, mais aussi très loin, perdu dans une réflexion plus profonde et ardue sur tout cela. L'enlèvement, la GPI... mais surtout les terribles conséquences dont tout le monde était parfaitement conscient, Siobhàn l'avait d'ailleurs très bien fait remarquer et se préparer aux foudres de l'Empire, aux raids et aux pertes, malheureusement, était crucial.
Sans vraiment de surprise, Amaury répliqua, tentant de contenir une colère qui perçait définitivement dans sa voix. Comme si elle l'attendait au tournant, Julianne le dévisageait. Les sourcils froncés, sa poitrine se soulevait à chaque respiration profonde qui lui permettait de garder son calme face à l'accès soudain d'agacement que les paroles du créateur attisaient chez elle. Son regard s'était durcis et elle serait les dents pour éviter de le remettre à sa place alors qu'il se bornait à défendre la nièce de l'impératrice et son travail au palais, que pourtant personne dans la pièce ne contestait, mais il s'entêtait à ne pas vouloir comprendre qu'ils n'avaient pas eu le choix et que Violet faisait partie de ce genre d’opportunité qu'ils ne pouvaient pas laisser passer. Elle le laissa parler jusqu'au bout, le laissant dire ce qu'il avait à dire, car après tous, tout le monde avait le droit à la parole, mais son visage s'était renfermé...
Une fois son petit discours de protecteur contrarier, Julianne était prête à répondre à Amaury. Cependant se fut Evan qui la devança et elle n'eut même pas le temps d'ouvrir la bouche. Elle fixait toujours Amaury avec une intensité qui en disait long sur les sentiments qui l'animaient. Les bras croisés contre la poitrine, les lèvres pincées, elle ravalait plutôt habilement sa colère tout en écoutant le rebelle dire tout haut ce qu'elle pensait tout bas. Amaury était un élément non négligeable dans leur cause, mais la résistante supportait mal dans un moment aussi important et décisif que l'ego de créateur prenne le pas sur son sens de la raison.
Le silence s'installa dans la pièce, tendu après les paroles cassantes de Mnémé. Remettant en place les idées de tout le monde, Julianne le laissa planer encore quelques instants pour que les mots de son ami soient parfaitement assimilés. C'est avec un ton beaucoup plus neutre, mais non pas moins chargé de détermination qu'elle reprit la parole à la suite d'Evan. Elle savait qu'en remettre une couche était loin d'être la meilleure des idées, mais il fallait que tout le monde comprenne quelque chose :
-Amaury, crois-le bien, j'essaie de comprendre et d'accepter ton point de vu, mais je crois aussi que tu dois essayer d'en faire de même pour nous. Cela ne me plait aucunement de dire ce que je vais dire, mais ça reste une vérité : Violet n'est qu'une personne parmi des millions d'autres, une goute dans un océan et par son enlèvement, elle est un dommage collatérale. Certes, lui ouvrir les yeux peut être une bonne chose, mais il y a des enjeux plus grands ici. Alors si la jeune Livingstone, à cause de nous j'en suis consciente, se complet dans les mensonges de sa famille, peu m'importe ! Si je me bats, si nous nous battons, ce n'est pas pour ouvrir les yeux d'une enfants... mais éveiller un peuple entier à sa condition... Je regrette juste que ta protégée en fasse les frais.
La résistante savait que ses propos radicaux serait loin de plaire à tout le monde, mais malheureusement, la demi mesure n'existait pas, quoi qu'on pouvait en penser, pour vaincre le mal ils n'avaient pas d'autre choix que d'utiliser les mêmes moyens. Ce n'était pas de gaité de cœur que Julianne avait fait ce constat. Bien des années en arrière, elle avaient posé des bombes, tués des innocents, fait de nombreux dommages collatéraux... elle était quelqu'un d'autre maintenant, mais sa modération n'impliquait pas une naïveté qui aurait été de venir à penser que tout était noir ou blanc.
Le regard de Julianne croisa l'espace d'un moment les yeux de Mnémé sur son ventre juste avant qu'il ne reprenne la parole et qu'il ne se recentre sur la question principale, les revendications qu'ils poseraient au nom de la rébellion. Pourtant, elle n'arrivait pas à penser à autre chose que se regard furtif. Elle hochait la tête aux paroles de son ami en signe d'approbation mais dans ses yeux une lueur laissait transparaitre la distraction.
Connor avait repris la parole et mais elle n'avait pas tout de suite tournée la tête vers lui, plongée dans ses pensées, les yeux rivés sur son compagnon. Avec un mouvement soudain, elle sortie de ses pensées qui relevaient presque de la rêverie, cligna plusieurs fois des yeux et un air parfaitement neutre et concentrer se dessina à nouveau sur son visage. Réceptive aux propositions du Fossoyeur, elle cherchait déjà comment devraient être formulées leurs demandes. Il aborda alors un point un des plus sensibles, Julianne décrocha un sourire sans joie à la mention de prénom. Il ne fallait pas se leurrer, jamais l'Empire n'accepterait d'abandonner de traquer certains résistants et sa triste notoriété passé la plaçait dans la ligne de mire du gouvernement. Un exemple, voilà ce que l'Empire avait l'intension de faire du retour de Foster et Ju n'avait aucune envie qu'Abigail fasse de nouveau officiellement parler d'elle....
Alors qu'elle méditait, elle répondit avec plus de morosité qu'elle ne l'aurait voulu :
-Demander la fermeture des camps en Sibérie, la libération des notre encore prisonniers, j'ai bien peur qu'ils ne soient les premiers sur la liste des exécutions pour l'exemple qui marquera l'ouverture de la répression. | |
| | | Amaury Scherr
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| Sujet: Re: Le temps des négociations [01 Mars 2100] - CLÔT Mar 31 Juil - 14:59 | |
| Ils n'accorderaient rien. L'empire comme la Cible. C'était peine perdue. Amaury était du genre pessimiste. Ces gens-là, ceux qui travaillent au palais, ils les connaissaient. Ils avaient mis leur âme au placard pour bosser avec l'Impératrice et ça se ressentait dans leur manière de réfléchir. Augmenter le niveau de vie, ça marcherait peut-être un temps... Mais ils taxeraient d'autant plus le reste qu'au final, ça serait pareil. Libérer leurs prisonniers? C'était impensable. C'était un moyen de pression de plus sur la Cible, une faiblesse pour eux, et l'Empire n'allait pas se séparer d'un point faible si important. Annuler les avis de recherches et les charges? C'était trop d'espoir qu'y croire encore. Ce que craignait par dessus tout le designer, c'était qu'ils sacrifient Violet sans se soucier du reste. Il ne connaissait pas assez le frère Livingstone mais Violet l'aimait beaucoup. Est-ce qu'en temps que remplaçant à la tête de l'Empire, il allait se montrer plus conciliant? Ce n'était pas certains. La seule solution qu'il percevait de la part de l'Empire, ce serait de déclarer Violet morte aux journaux, afin de montrer au peuple que la Cible était un ramassis d'ordure qui n'hésitait pas à s'en prendre à une enfant innocente. Ils allaient même la rajeunir, lui donner 13ans au lieu de 16, pour que l'impact soit encore plus fort. Et ils allaient organiser la répression... le pire, c'est que le peuple aiderait de son plein gré.
C'était la pire des solution, l'homme en avait conscience. Mais il craignait que ce soit ce qui arrive. Il avait peur pour Violet. Cette jeune fille était son point faible. Peut-être pas une fille adoptive, mais pas loin. Que diraient-ils, tous, si c'était un de leur proches qui était enfermés pour servir de monnaie d'échange? Evan, avec son discours méprisant, que dirait-il si c'était son fils s'il en avait eu un? Julianne, qui considérait Vi comme une "goutte d'eau", aurait-elle la même réaction si c'était celui avec qui elle partageait sa vie? Non, ils ne pouvaient comprendre son point de vue, parce qu'ils ne se trouvaient pas dans sa situation. Conscient que le moment se prêtait mal aux chamailleries, Scherr prit sur lui, inspirant profondément pour ne pas s'emballer et répliquer deux fois plus violemment. Ce n'était pas le moment. Il dit doucement :
- Ils n'accorderont rien.
Presque désolé de briser leurs espoirs. Il ne savaient pas si on l'avait entendu, et il s'en fichait presque. Sa conclusion était celle-là : il était persuadé qu'ils allaient sacrifier la petite, et ça le rendait triste.
(HRP : des posts de deux lignes, ça le faisait pas donc pour infos, Red et ambre sont toujours là et elles écoutent) | |
| | | Evan Kane Modérateur / Artiste / Baby-sitter à temps partiel
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| Sujet: Re: Le temps des négociations [01 Mars 2100] - CLÔT Lun 31 Déc - 2:35 | |
| Evan scrutait avec attention les visages qui l'entouraient remarquant l'air de reproche de Connor sans y prêter attention avant de se concentrer sur celui de sa compagne dont les paroles lui auraient presque arraché un sourire. Il la connaissait bien depuis le temps et il savait que ce qu'avait pu dire Amaury ne lui avait pas plus plus qu'à lui, sa réaction en était la preuve. C'était ça qui l'avait attiré dès le début de leur relation, cette force qu 'elle dégageait, ce caractère si bien trempé qui ne pouvait faire que des étincelles lorsqu'il rencontrait le sien. Elle savait ce qu'elle voulait et son discours était sans doute particulièrement dur à entendre pour le styliste, lui qui côtoyait la jeune Livingstone à longueur de journée. Cependant, Julianne avait raison sur le fond, ils ne pouvaient se permettre de ne pas envisager l'ensemble de la situation. La détention de Violet était inquiétante et personne ne voulait qu'elle en pâtisse, en tant qu'être humain, en tant qu'une simple enfant. Pourtant, les dommages collatéraux étaient inévitables au bout du compte et même si cela le rendait malade, il était conscient que rien de ce qu'ils pouvaient faire ne changerait la donne. La Cible la protégerait de son mieux, elle était bien trop précieuse pour eux, pour leur cause surtout il fallait l'avouer, qu'il était hors de question qu'il lui arrive quoique ce soit. Bien sûr, il ne fallait pas oublier la perversité du gouvernement et il n'était pas exclu qu'il fasse tuer l'adolescente en mettant cette mort tragique sur le dos de la rébellion. Tous les scénarios étaient envisageables tant l'ennemi était fourbe et puissant. Cela ne les arrêteraient pourtant pas dans leur lutte et ça, la Cinglée ne semblait pas l'avoir encore compris. Plus elle tenterait de les écraser, de les opprimer, de leur enlever leur liberté d'actions et de pensées, de les anéantir et de leur ôter tout espoir, plus ils résisteraient avec véhémence et hargne, encaissant les coups encore et toujours en silence, jusqu'à ce qu'ils reprennent enfin ce qui leur revient de droit.
Pour cela, il fallait obtenir le soutien de la population et les propos du Fossoyeur, bien que clairement utopistes, n'étaient pas dénués de sens. Les citoyens qui avaient assisté impuissants à la disparition d'un proche, ne pouvant que se douter de leur mort en imaginant les pires scénarios, seraient incapables de trouver la paix tant qu'ils ne sauraient pas ce qui était advenu d'eux. Pourtant il était clair que jamais le gouvernement n'admettrait avoir pris part à des enlèvements et des exécutions sommaires, cela ne pouvait que nuire à la belle image qu'il tentait de forger depuis des années déjà. Il allait tout faire pour discréditer la Cible et les faire passer pour des criminels sans foi ni loi qui étaient à l'origine de tous leurs malheurs. Et bientôt ces criminels allaient tous être représentés par le visage de Julianne placardé à travers la ville. Rien qu'à cette pensée, Evan sentit son cœur manquer quelques battements et ses entrailles se serrer avec violence. Elle ne serait bientôt plus en sécurité et il était clair pour lui qu'ils ne perdraient rien en demandant l'annulation des avis de recherches. Que cela soit aussi inconcevable que l'autre proposition de Connor n'était qu'un détail pour lui lorsque la vie de la femme qu'il aimait était en jeu.
Il la fixait à présent d'un regard qu'il tentait sans grand succès de rendre neutre alors qu'elle émettait son point de vue sur la situation. Tout ce qu'elle disait était sensé et il n'eût rien à ajouter. Ce qui fut également le cas d'Amaury qui n'apporta strictement rien de constructif à la discussion. Il aurait pu ne rien dire et faire tapisserie que ça aurait été pareil pour le coup ! Incroyable qu'il ne cherche pas à aider la cause qu'il disait défendre, qu'il ne s'intéresse pas aux revendications alors même que c'était pour cette raison qu'ils détenaient sa protégée ! Décidément, il était bien trop borné pour passer outre son propre égo et le journaliste ne put s'empêcher d'éprouver un grand mépris à l'égard de son collègue à cet instant. Il devait avoir passé trop de temps au Palais pour s'être autant éloigné de ce qui faisait qu'ils luttaient chaque jour, pour ne plus voir leur combat, son fondement même, pour ne même plus avoir envie d'aider ceux qui se battaient à ses côtés. Evan ne put empêcher son aversion d'apparaître sur son visage tandis qu'il prenait la parole après un lourd silence. Personne n'avait répondu au styliste et il était clair qu'aucun d'eux n'avait quelque chose à rajouter. Tout le monde avait pu s'exprimer et il était important à présent de réfléchir à tout ceci.
- Très bien. Je crois qu'il n'y a rien à ajouter ? Sur cette note plus qu'utile, je vous laisse retourner à vos occupations. Les revendications seront communiquées lors d'un avis ultérieur à l'ensemble de la Cible.
Et sur ces mots, après un bref regard inquiet à Julianne, il sortit calmement de la pièce. Il avait besoin de réfléchir quelques instants et se dirigea dans une des chambres inoccupées du QG. La cigarette au bord des lèvres, il se demandait où tout ça allait les mener. Il serait bientôt père d'un petit être qui n'avait rien demandé à personne et dont la mère serait traquée sans relâche alors que lui-même menait une double vie. Tu parles d'un équilibre ! Et pourtant, il voulait encore y croire, il voulait se dire que tout était possible et qu'ils avaient le droit de fonder leur famille. Tous ses rêves reposaient entre les mains d'une adolescente capricieuse qui avait passé toute sa vie au sein de l'ennemi. Rien qu'à cette idée, un frisson le parcouru tandis que son visage se fermait pour de bon, la mâchoire crispée et le regard inquiet. | |
| | | Connor Peek Comique / Psycho
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| Sujet: Re: Le temps des négociations [01 Mars 2100] - CLÔT Lun 31 Déc - 4:02 | |
| Le sommeil ne voulait toujours pas quitter Le Fossoyeur malgré le fait qu'il se trouvait debout et que la discussion qui avait lieu était des plus importantes. Il était fatigué au-delà des mots et il était clair que la pression qui reposait sur ses épaules n'allait pas aller en s'arrangeant. C'était lui qui était en charge de leur otage et il se devait d'être présent chaque jour, constamment, afin d'établir le contact. Depuis la Grande Parade Impériale, il n'avait pas eu une seule seconde à lui et encore moins de temps pour passer une nuit décente. Autant dire qu'il espérait désespérément que la réunion ne s'éterniserait pas. Et vu comment Julianne venait de rembarrer le styliste, il avait de sérieux doutes quand à la réalisation de son souhait le plus cher. Il n'y avait pas à dire, il faisait une belle paire de caractériels parfois avec Evan ! Il n'osait pas imaginer lorsqu'ils se disputaient. Tout le voisinage devait les entendre et être persuadé qu'un raid de la Milice était en cours dans leur quartier ! Cependant, il ne pouvait s'empêcher de penser, malgré le fait qu'elle ne prenne pas de gants dans son discours, que ce dernier reflétait la réalité avec justesse. Ils se devaient de garder à l'esprit que leur lutte demandait parfois des agissements qui étaient à la limite de la moralité et que, cette fois-ci, ils avaient une opportunité qu'ils ne pouvaient laisser échapper. Qu'Amaury veuille protéger la petite, il trouvait cela normal, cependant il était hors de question de laisser des sentiments personnels envers un ennemi les aveugler. Garder la tête froide et maintenir une certaine distance face à une situation leur permettait de se différencier du gouvernement de l'Empire qui frappait et posait les questions ensuite. S'ils étaient tous réunis en cet instant, c'était bien parce que tous souhaitaient faire les choses de la meilleure manière qui soit. Si l'homme ne pouvait le comprendre, il était inutile de discuter avec lui plus longtemps.
Et c'est d'ailleurs ce qui sembla transparaître dans ses mots découragés et démotivants. Comme s'ils étaient nés de la dernière pluie... Cette attitude défaitiste contrariait quelque peu Connor qui trouvait cela contre-productif dans une organisation qui se débattait nuit et jour pour défendre le peuple et combattre l'oppression dont il était victime. Il était évident que la plupart, si ce n 'est l'ensemble, de leurs revendications paraissaient totalement irréalisables ! Qui donc aurait pu en douter alors qu'ils s'apprêtaient à négocier avec le gouvernement implacable de Joane Livingstone ? Seulement l'espoir, c'est tout ce qui leur restait depuis bien longtemps. Sans lui, la majorité des personnes qu'il connaissait auraient déjà abandonné toute idée de lutte et se serait laissé entraîner à devenir des moutons obéissants. Si eux-mêmes n'avaient plus d'espoir, il n' y aurait bientôt plus aucune résistance à Hegemony. Une telle réaction, bien que dictée par l'inquiétude que le styliste pouvait ressentir pour Violet, n'était pas une chose saine. Pourtant, malgré le ressentiment qui devait certainement l'animer, il n'alla pas plus loin dans ses réflexions et eut l'intelligence de ne pas répondre aux diverses provocations dont il avait été victime, laissant un long silence tomber dans la pièce qui fut brisé par une nouvelle intervention de Mnémé.
Instantanément, l'homme roula ses yeux dans leurs orbites d'un air réprobateur. Non mais franchement ! Il était obligé d'en rajouter une couche lui aussi ? Il ne pouvait conclure la réunion sans une dernière pique pour Amaury, ce qui désespéra encore un peu plus le tatoueur. Il n'était pas d'humeur à arbitrer un match de boxe, catégorie poids plume, pas sans s'être reposé d'abord ! Heureusement pour lui et ses nerfs qui commençaient sérieusement à être mis à rude épreuve, tout le monde pouvait vaquer à ses occupations et il n'avait pas besoin qu'on le lui répète deux fois pour dire au revoir à tout le monde d'un geste de la main et de filer ni une ni deux par la porte. Il fut étonné d'avoir encore l'énergie nécessaire pour escalader les quelques étages qui le séparaient de sa chambre pour la nuit. Il soupçonna cependant grandement que l'appel d'un lit pas trop inconfortable et qui aurait le luxe d'avoir une couette pour l'agrémenter était la raison principale de ce soudain regain de vitalité. Il eut à peine franchit le seuil de la pièce qu'il s'écroula sur le matelas défoncé qui lui apparut alors comme le plus doux rêve qu'il ait jamais eut. Sa tête tomba sur l'oreiller avec délicatesse tandis que ses yeux fermés cherchaient avidement Suzy dans son esprit, prêt qu'il était à retourner auprès de sa dulcinée même si cela ne se passait pas dans la réalité. Après seulement quelques secondes, un ronflement sonore vint ponctuer sa respiration avec une cadence qui ne pouvait tromper personne. Connor dormait du sommeil du juste et il était clair que rien ni personne ne pourrait le sortir des bras de Morphée avant qu'il ait récupéré quelques forces. | |
| | | Julianne Cherring Acharnée de la résistance
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Feuille de personnage Situation: Enceinte Renseigements: Humeur: Excédée
| Sujet: Re: Le temps des négociations [01 Mars 2100] - CLÔT Jeu 4 Avr - 2:00 | |
| A la dernière réplique d'Amaury, Julianne s'était contentée d'un soupire. Que répondre à ça ? Que répondre au défaitisme chronique du styliste alors qu'il était imperméable à la discussion comme au reste ? La rebelle ne se donna même pas la peine de fulminer contre ce manque total de confiance, mais surtout ce manque de tact. Car oui, ce n'était pas vraiment le moment, dans des temps aussi graves et aussi cruciaux pour la résistance, de faire part ouvertement de ce que certes tous craignait mais qui, formulé à voix haute, semblait venir vouloir anéantir toute forme d'espoir en posant une chape noir sur la lueur qui animait les regards des rebelles depuis que l'imposteure qui se trouvait au pouvoir avait été plongée dans le coma. Donc non, Julianne ne releva pas. Leur rang ne devait pas se diviser, ils ne pouvaient se permettre de s'affronter même verbalement dans leur propre camp, ils n'avaient pas le temps pour ça alors que des questions beaucoup plus importantes étaient à traiter. D'ailleurs, n'avaient-ils déjà pas suffisamment à dépenser d'énergie pour leur cause, pour éveiller les consciences endormies par les belles paroles et le faste éblouissant d'un régime vérolé, pour tenter de reprendre ce qui leur était dû, pour en plus, ne pas avoir à convaincre les personnes déjà dans leur camp ? Si Amaury n'avait plus foi en leurs actions, en la cause qu'ils défendaient tous ici, aux idéaux qui les faisaient lever chaque matin avec encore la hargne de se battre malgré les menaces, la mort planant aux dessus de leur tête, plus que sur celle que quiconque, et bien soit, mais il faudrait que lui et la rouquine est une sérieuse discussion... si Evan, lui, n'avait pu s'empêcher une dernière pique au styliste avant de clôturer la réunion, Julianne était restée de marbre face au groupe.
Ce n'était pas pour autant qu'elle ne ravalait pas une sorte de colère sourdre. Peut être son jugement était biaisé par les récents évènements, peut être même par les hormones, qui sait, mais elle avait trouvé le comportement de Black Bird ce soir très mal adapté. Et elle avait l'intention de lui faire savoir. Alors que Connor avait salué tout le monde avant d'aller probablement rejoindre Morphée (tout dans sa physionomie indiquait qu'il avait grand besoin de sommeil), qu'Evan faisait bientôt de même après lui avoir lancé un petit regard, les autres rebelles présents s'étaient levés pour les imiter mais Ju n'avait pas bougé d'un pouce. Seules ses lèvres, qui avaient réussi à se décrisper, avaient articulées bien clairement avant que le concerné ne sorte :
-Black Bird, je peux te parler ?
- Oui.
Alors qu'il répondait par l'affirmative, Ju essayait de garder son calme pour la suite de la conversation, un peu amère elle demanda :
-Tu crois que c'était vraiment utile ? -De vous prévenir pour Violet? Oui. De montrer que Mnémé n'a aucune confiance en moi? Oui, aussi, je crois. Je ne suis pas le seul a m'être donné en spectacle ce soir, Julianne.
A cette allusion elle lui lança un regard noir : -Je ne dis pas le contraire, mais je crois que tout le monde se serait passé de ton pessimisme.
-J'ai dit tout haut ce que beaucoup pensent. Je crois que tu ne peux pas m'en vouloir de ne pas être idéaliste. Regarde ce qui est arrivé au frère d'Amalie.
Julianne se contenta d'ignorer le fait qu'il mettait sur le tapis le cas du grand frère de la résistante, bien qu'elle savait parfaitement où il venait en venir.
-C'est justement parce que tout le monde le pense que tu aurais pu te retenir de le formuler, pourquoi j'ai l'impression que tu ne crois plus en la cause pour laquelle tu t'étais engagé ?
-Je me suis engagé pour la Cible parce que je crois en un monde meilleur, parce que je pense que Joane Livingstone au pouvoir est une plaie et parce que j'aimerais que des innocents n'aient pas à souffrir par sa faute. Je crois toujours en ça. Et si je comprends que Violet soit une aubaine pour vous, je regrette que vous l'utilisiez de cette manière. Parce que ça désservira la Cible a cause du bagou du frère, et parce qu'en enlevant une gamine qui venait de faire sa première sortie dans le monde, vous vous comportez au yeux du peuple comme des tyrans opportunistes. Je ne crois pas que ça soit ce message que vous vouliez faire passer.
- Non en effet, pourtant, quoi que dira ou fera le gouvernement, nous seront prêt à le contrer, et si tu ne crois pas en ça, alors c'est que tu ne crois plus en la cible
-Ne me catégorise pas trop vite, Julianne. Je vis avec eux. J'écoute leur conversations. Je connais leur caractère, leurs magouilles, de l'intérieur. Je ne dis pas que la Cible ne contrera pas le gouvernement, je suis en train de dire que nous n'avons pas amené ce début de révolution de la bonne manière. Le but est de soulever le peuple pour leur faire ouvrir les yeux, et actuellement, quoi que nous fassions, j'ai peur que nous ne soyons simplement taxés de terroristes. Et c'est ça que je déplore.
-Certes, mais j'espère juste que de vivre parmi eux n'a pas influencé ton jugement... et je crois que le gouvernement nous taxe déjà de beaucoup de choses. Ce que je déplore pour ma part, c'est que tu sembles te battre pour une cause perdue, ou plutôt que tu as cesser de te battre. Alors oui, je te l'avoue, je remets en cause à ce moment même ton engagement ici.
Amaury sera les dents :
-Je me bats pour la Cible. Si selon toi c'est une cause perdu, alors elle n'a plus de raison d'être. Si j'avais cessé d'y croire, est-ce que je continuerais de nous financer? Est-ce que je serais là, quand vous avez besoin de moi? Aurais-je foutu ces putains de micros dans la robe de l'Impératrice? Moi j'ai l'impression que quoi que je fasse, tu vas m'appeler pessimiste, défaitiste, double-jeu. C'est quoi la prochaine étape, me soupçonner d'être une taupe? Il fit un pause Elle est comme ma fille, Julianne. Est-ce que tu peux comprendre ça? Que je m'inquiète pour elle? Que j'ai envie de la savoir en sécurité, même si c'est au mains de l'ennemi?
Julianne s'arrêta un instant, elle fixa avec attention l'homme en face d'elle. L'espace d'un instant elle se fit la remarque que peut être le comportement paranoïaque d'Evan déteignait sur elle. Elle chassa rapidement l'idée de son esprit, non, elle ne doutait pas d'Amaury, elle remettait les pendules à l'heure... à sa façon. Pour le pousser un peu plus sur la corde raide, elle ajouta :
- Je n'ai pas dit que c'était une cause perdue, bien au contraire. La peur pourrait te faire agir, ça c'est déjà vu, parce que tu sais très bien ce qui se passerait si soudainement tu ne cautionnais plus la résistance... n'est-ce pas ?
Et sa réaction ne se fit pas attendre.
-Eh bien je mourrais, sans doute. Peut-être que tu m'enverrais Amalie, ou bien le Fossoyeur pour faire le travail proprement, ou bien Mnémé, qui sait, pour qu'il puisse enfin assouvir ses pulsions. Ne joue pas à ça avec moi, Julianne. Ne me mets pas dans la position de celui qui va trahir.
Déjà, il s'apprêtait à tourner les talons et s'en aller, Julianne ne le retint pas, elle le dévisageait profondément, mais ajouta seulement, peut être avec un brin de sarcasme, qui au final :
-Ou peut être que ce sera moi tout simplement.
Le styliste tourna alors une dernière fois la tête vers la rouquine, un petit sourire aux lèvres :
-La chef de file me ferait l'honneur de m'achever? Peut-être, qui sait. Peut-être l'aurais-je tout de même mérité.
Sur ces mots, l'homme quitta alors la salle, laissant seule la rebelle qui murmura pour elle même la conclusion de cette étrange discussion :
-Non, bien sûr que non...
Elle avait fait part de son opinion, certes un peu durement et pas de la façon la plus diplomatique qui soit, à Amaury, ces paroles, n'avaient pas réellement été des menaces, elle voulait simplement faire comprendre au designer les enjeux de leur position. De sa position à lui, du fait qu'il avait une importance dans l'organisation rebelle, que s'il commençait, lui à douter, ou si quiconque (pas les gens qui s'étaient trouver autour de cette table, non, ceux pour qui ils étaient des exemples) pouvait commencer à douter de lui, de son engagement, des possibilités de réussite de leur entreprise, alors ce serait tout la Cible qui pourrait en être ébranler. Et puis après tout, Julianne n'avait pas le meilleur rôle dans l'histoire, après tout, elle prenait en partie les décisions difficiles, qui pouvaient faire grincer des dents, alors quitte à jouer son rôle jusqu'au bout....Son air, plus déterminé que jamais, elle ne pouvait maintenant s'empêcher de penser à la suite des évènements et laisser de côté cette parenthèse.
Certes, les hypothèses étaient nombreuses et incertaines et il fallait surtout frapper vite. Anticiper la réaction du gouvernement, se tenir prêt à riposter, sinon, la GPI n'aurait été qu'un coup de bâton dans l'eau. Lorsqu'elle eu ressassé toutes ces idées, retournant les problématiques dans tous les sens. Son esprit en vint à vagabonder vers Evan, et ce dernier regard qu'il lui avait lancé avant de sortir. Elle se demanda un instant ce qu'il pouvait bien faire en ce moment, quelque part non loin. Elle pensa alors à son ventre et à ce petit être qui était en train d'y grandir. Elle avait encore du mal à accepter. Encore plus à imaginer ce qui allait se passer lorsque ledit petit être serait là. Comment allait elle gérer, elle qui avait toujours refuser toute attache. Elle avait parfois comme l'impression de s'être enchainer à quelque chose qu'elle ne maitrisait pas. Mais au moins, elle ne s'était pas enchainée au père de l'enfant. Elle voulait se bercer d'illusion quelques temps encore, alors que toutes ses convictions les plus profondes s'étaient effondrées au moment même où elle avait accepter de garder l'enfant. Au moment où elle avait eu l'impression qu'elle condamnait le père, l'enfant à venir, qu'elle se condamnait elle-même. Qu'adviendrait-il s'il elle se faisait prendre ? Si Abigail, qui allait bientôt être affichée à tous les coins de rue, se faisait prendre ? Parce que c'était ce qui adviendrait d'elle un jour ou l'autre, elle le savait. Elle avait toujours vécu avec cette idée, parce que si le plus tard serait le mieux, elle était convaincue qu'elle mourrait pour ses idéaux. Elle ne pouvait plus qu'espérer avoir le temps de se donner la mort avant d'être prise...
Mais il fallait qu'elle chasse ces idées. Il y avait plus important à penser et beaucoup trop de responsabilités pesaient sur ses épaules pour qu'elle ne soit distraite en de pareilles circonstances. Elle devait se préoccuper de la Cible et si elle était venue se placer devant la seule fenêtre de la pièce, c'était maintenant pour penser à tout autre chose. | |
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