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| A la recherche d'un Ange Gardien [Début Mars 2100] | |
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Invité Invité
| Sujet: A la recherche d'un Ange Gardien [Début Mars 2100] Dim 15 Aoû - 19:51 | |
| *Sortir. Je dois sortir. Je n'en peux plus.*
Assise dans la pénombre de son petit appartement (quoique microscopique serait plus approprié), sur son canapé défoncé Siiri Liv Nevalainen berçait doucement sa fille qui pleurait à chaudes larmes. La lassitude la gagnait peut-être, elle aussi. Ou était-ce juste de voir sa maman perdre ses illusions une à une? Est-ce qu'un bébé pouvait comprendre ce genre de choses? Lumi se rendait-elle compte que sa mère maigrissait à vue d'œil, puisqu'elle se rationnait afin qu'elle-même ait tout ce qu'il fallait? La finlandaise n'aurait su le dire, mais pensait que sa fille avait en tant que telle une sorte de connexion. Depuis toujours, le bébé avait était son miroir : rieuse lorsqu'elle était de bonne humeur, calme lorsqu'elle était mélancolique, en pleurs quand elle avait peur, ou qu'elle ressentait de la tristesse. La jeune femme embrassa la fillette sur le front en lui murmurant des paroles apaisantes. sans doute voulait-elle se rassurer elle-même.
"Chut... Tout va bien, ma Lumi. Tout va bien. Maman est là. Mais ne pleure pas, ma chérie, ça rends Maman triste..."
C'était la réalité. L'émigré s'en voulait d'avoir tout abandonné pour une ville dont elle ne savait rien, embarquant la petite avec elle, la petite qui n'avait que trois mois. Une ville où elle pensait tout possible. La ville où les rêves les plus fous lui semblaient pouvoir être réalisables. C'était l'espoir et la volonté d'une vie meilleure qui avait poussée Siiri Liv à prendre un avion sans retour pour Hegemony. Elle croyait naïvement arriver dans une ville ou tout serait facile. Mais elle avait oublié combien la vie était dure pour une femme seule, qui plus est si elle est jeune maman célibataire. Oh, au début, elle avait eu de la chance, ce qui la conforta dans ses illusions. A peine arrivée, elle avait trouvé un appartement qu'elle avait pu louer, au rez de chaussée d'un immeuble des quartiers pauvres. Oh, il n'était pas grand, loin de là (une pièce commune, une petite cuisine, une salle de bain, une chambre et un placard à balais.) mais c'était suffisant pour une femme seule. Elle avait emménagé dans l'appartement à moitié meublé, avait rajouté un canapé bradé, une table basse bancale, acheté un lit cage et une chaise haute pour sa fille, installé ses livres sur l'étagère branlante, mis ses vêtements et ceux de Lumi au placard et disposé ses rares objets personnels ça et là, de façon à ce que ça ressemble tout de même à un appartement. A son appartement. Toute heureuse de sa chance, elle avait sans douté dépensé un peu plus que nécessaire en idioties décoratives, de manière a créer dans cette ville un foyer, un endroit où elle se sentirait... chez elle.
Puis elle s'était mise en quête d'un travail. Mais il fallait voir les choses en face : elle n'avait pas de diplôme, a part l'équivalent du baccalauréat, et elle avait découvert que si a Helsinki c'était suffisant pour un travail qui payait le loyer, ce n'était pas le cas dans la capitale de l'Empire. Là, elle avait commencé à se maudire de n'avoir pas fait d'études. Mais, pensait-elle, après tout, elle n'était pas maladroite ni sotte, elle finirait bien par trouver un travail manuel, si on ne voulait pas d'elle en temps que secrétaire ou autres boulots du même genre. Sauf qu'une maman célibataire, c'est des contraintes, pour un employeur : des congés payés a assumer, des horaires à ne pas dépasser puisqu'elle n'avait personne pour garder le bébé... Et dans le cas ou ce détail ne dérangeait pas, son statut d'émigrée faisait le reste. Partout où elle allait, c'était des refus plus ou moins poli. Il fallait voir les choses en face, la vie n'allait pas être facile. Mais la finlandaise tenait bon, encore. Cela ne faisait que deux semaines, après tout. Un mouvement de découragement passager était bien naturel, mais sa volonté reprendrait bien vite le dessus, elle en était convaincue.
Mais pour le moment, elle avait besoin de sortir. De s'aérer. C'est pour cette raison qu'après avoir finalement réussi à calmer Lumi, la jeune femme revêtit une robe pull noire à manches longues, des collants, une paire de bottes plates, coiffa rapidement ses cheveux, habilla sa fille qu'elle installa dans le landau et sortit dans la grisaille de cette fin février. Elle ne savait pas trop ou aller et marcha un peu au hasard, prenant toutefois garde de ne pas trop s'éloigner de chez elle. Elle arriva devant une devanture qui lui partu appropriée. "Le Dernier Pétale"
*Un peu comme le dernier espoir avant la mort totale* se dit-elle avec pessimisme.
Elle entra doucement, saluant la barmaid, et s'installa à une table. Siiri commanda un café qui lui fut apporté rapidement, et prit précautionneusement Lumi dans ses bras. |
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| Sujet: Re: A la recherche d'un Ange Gardien [Début Mars 2100] Mer 25 Aoû - 19:19 | |
| Anton n’avait pas dormi chez lui cette nuit là. Il avait vagabondé dans les rues des bas-fonds. Dans les quartiers les plus dangereux de la capitale où la milice n’était pas toujours la seule responsable des crimes atroces qui s’y commettaient. Les toxicos en manques, leurs dealers, les meurtriers les plus fous et sanguinaire dont même la Folle Furieuse qui était censée les gouverner tous n’aurait pas accepté dans ses rangs, c’était tout ce qu’on pouvait trouver ici, dans les immeubles délabrés par le temps.
Anton ne savait dire pourquoi mais il se sentait particulièrement fasciné par ces quartiers. Non pas à cause du danger qui y régnait, il était plutôt du genre à éviter les emmerdes (enfin en dehors de celle qui consistait à se promener lorsque le couvre-feu était en place), et puis de toute façon, on cherchait rarement des noises à un gus qui parlait tout seul. Inconsciemment, il savait qu’il n’avait rien à craindre, d’ailleurs il ne s’était jamais vraiment posé la question de savoir si sa peau risquait quelque chose à un moment ou à un autre.
Il était tel un fantôme, remontant les longues rues sales et encombrées de déchets domestiques... ou humains... Lorsqu’une âme fautive d’être encore dehors en pleine nuit le croisait d’un pas silencieux et rapide pour ne pas trainer, la tête généralement sous une capuche ou un bonnet, le cou rentré dans les épaules, elle changeait de trottoir ou rasait les murs. Pour sa part, le poète n’avait jamais marché que d’un pas lent, mesuré et calme. Les yeux dans le vague contemplaient les ombres de la nuit dans les ruelles sombres ou celles qui s’échappaient des fissures béantes des murs des immeubles. Les quelques rayons de lune dans la nuit glaciale n’était pas suffisamment puissant pour repousser les ténèbres dans lesquels s’enfonçait l’homme à mesure qu’il avançait. Dans cette partie de la vie les lampadaires brisés, à jamais éteints ne semblaient n’être qu’un lointain souvenir d’une époque plus glorieuse.
L’homme ne faisait rien d’autre de la nuit, il marchait, sa guitare dans le dos, un chapeau sur la tête. Et puis, lorsque l’aube commençait à pointer, il s’allumait généralement une cigarette qu’il faisait durer. Le soleil perçait alors la brume fine. La température se mettait soudainement à tomber mais Anton ne sourcillait pas. Il continuait de fumer sa clope, impassible et silencieux. C’était le seul, l’unique moment où Jude ne parlait jamais, lui aussi captivé par les couleurs magiques qui nimbaient le ciel.
Ce n’est que quand les rues commençaient à se peupler qu’il désertait la rue pour aller s’installer dans le calme d’un bar où il commandait pour commencer un café et sortait de quoi griffonnait. Là il couchait sur le papier tout ce que lui avait inspiré la nuit, poèmes ou chansons, il lui arrivait de prendre sa guitare pour en chatouiller les cordes et sortir quelques mélodies sur lesquelles il fredonnait les paroles. Il s’allumait généralement sa première cigarette qu’il finissait par enchainer les unes aux autres. Et plus la journée avançait, plus la dose d’alcool dans son sang montant, Jude se mettait à grogner puis à sérieusement l’engueuler quand il y allait trop fort. Alors il se calmait, posait une paire de lunette de soleil sur son nez pour lutter contre l’agressivité de la lumière, même en intérieur, il posait son chapeau sur sa chevelure folle et mettait ses jambes allongés pour un somme.
Mais ce jour là, il fut soudainement réveillé à l’entrée d’une jeune femme, portant un bébé dans ces bras. Il dévisagea ces deux nouveaux arrivants derrière les verres fumés de ses lunettes. Jude lui soufflait avec hargne de ne pas bouger d’un pouce s’il ne voulait pas qu’il lui fracasse le crâne contre la table avant de lui arracher les yeux à l’aide d’une petite cuillère. En temps normal, le poète aurait soupiré mais il aurait fini par écouter son ami. Pourquoi n’étions nous pas en temps normal, Anton ne pouvait le dire, mais il intima à son double de la fermer sec et qui de sa voix grinçante lui faisait mal aux oreilles. Il se leva alors, retirant son chapeau et s’approcha doucement de la table de la jeune femme et désignant une chaise libre face à elle.
-Puis-je m’y installer ?
Anton n’avait pas peur d’une réponse négative. Au pire, il retournerait à ses occupations, avant peut-être une argumentation qui tenterait de faire changer d’avis la demoiselle. Mais dire pourquoi il voulait s’asseoir ici était impossible.
Dernière édition par Anton Treplyov le Lun 15 Nov - 2:02, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: A la recherche d'un Ange Gardien [Début Mars 2100] Jeu 26 Aoû - 21:41 | |
| A peine Siiri Liv avait-elle eu le temps de s'asseoir et de respirer l'odeur de sa dose de caféine, à peine avait-elle eu le temps de poser sur la petite tête blonde de Lumi une main tendre que quelqu'un était venu les déranger. Les déranger? Mais quoi, n'était-ce pas elle qui avait pris la décision de sortir pour se vider la tête? Pourquoi fallait-il toujours que son premier mouvement soit de la méfiance, de l'agacement, à l'égard des personnes qui, par amabilité ou affabilité, lui adressaient la parole? Elle avait construit autour de leur petite famille un mur à toute épreuve pour les protéger du monde extérieur. L'inconvénient, c'est qu'il coupait toutes relations sociale. A force de ne plus vouloir souffrir, elle s'empêchait de vivre, et le plus grave, c'est qu'elle risquait d'étouffer sa fille. Celle-ci était encore trop jeune pour s'en rendre compte, mais lorsqu'elle grandirait... Il fallait que cela cesse. Mais d'un côté, il y avait toujours une part du subconscient de la finlandaise cette petite voix désagréable qui lui chuchotait " Souviens-toi de ce que ceux qui se disaient tes amis t'ont fait... Ils t'ont abandonné, tout comme ta famille. Les gens sont méchants, la vie est noire. N'oublie jamais ça.". Et cette voix, insidieusement, inséminait ses convictions dans l'esprit de la jeune femme.
Mais cette fois, celle-ci se surprit à penser autrement. Peut-être était-ce à cause de l'apparence de l'inconnu, son maintien, ou sa voix douce et légèrement... endormie? à l'ouest? Elle ne saurait dire que qui la poussa à se tourner vers l'homme qui venait de lui adresser la parole, au lieu de l'ignorer ou de lui décocher un regard glacé, comme à son habitude. Peut-être l'envie de devenir quelqu'un d'autre. Peut-être l'optimisme qui revenait. Peut-être tout simplement l'idée que cet homme pourrait lui changer les idées, avant qu'ils ne se séparent et retournent chacun de leur côté à leurs occupations respectives. Siiri dit à voix basse, assez timidement (s'adresser à un autre être humain, c'est pas franchement son credo!):
- Oui... Oui, bien sûr, je vous en prie.
L'homme s'exécuta et ils restèrent un moment sans rien dire. Siiri Liv, gênée, berçait doucement son bébé en regardant la table, ses aspérités, ses moindres détails. c'est fou ce qu'une table peut devenir intéressante lorsque l'on se trouve dans une situation de malaise. Pour tout dire, ce n'était pas vraiment un malaise. Juste la timidité de l'exilée qui ressortait de toutes ses forces.
*Un effort ma fille, un effort!*
La jeune femme but lentement une gorgée de son café. Grimaça, à cause de son amertume. Rajouta les trois sucres fournis avec. Puis releva la tête pour regarder son vis-à-vis.
- Je... Je m'appelle Siiri Liv Nevalainen. Et vous?
Difficile de faire plus guindé. |
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| Sujet: Re: A la recherche d'un Ange Gardien [Début Mars 2100] Lun 15 Nov - 2:08 | |
| Les esprits d'Anton n'étaient pas plus embrumés qu'à l'accoutumé, c'était à dire, toujours dans un semi-brouillard qui donnait l'impression au poète d'être à côté de son corps et où hallucinations auditives et visuelles pouvaient se mélanger. Il ne pouvait pas vraiment dire s'il aimait cette situation, d'habitude il la trouvait plutôt inspirante, mais là, alors qu'il avait reçu une réponse positive de la part de la jeune femme à qui il venait de demander la permission pour s'assoir, il se trouvait soudainement très con. Quoi qu'il en soit, il tira la chaise qui racla sur le sol avant de d'y poser ses fesses plus ou moins lourdement. Ses yeux lui piquaient encore et il les frotta avec force sous les verres de ses lunettes de soleil, il se savait pourquoi il lui piquait autant. Manque de sommeil et trop de pilules surement, mais d'une part il n'aimait pas perdre son temps à dormir et de l'autre il aimait particulièrement la couleur et les formes de ses cachets.
Anton était bien silencieux. Passant une main dans sa tignasse ébouriffée, il en profita ensuite pour s'étirer largement. Il ne remarquait même pas que la femme avec son enfant semblait des plus mal à l'aise possible. D'ailleurs, s'il avait remarqué il aurait tenté de la mettre à l'aise. Comment, personne ne le sait. Ou alors peut-être qu'il se serait levé et qu'il aurait laissé la pauvre mère tranquille. Mais voilà qu'elle déchira le silence pour lui adresser la parole et le musicien posa son regard sur elle. Du moins il fronça les sourcils et plissa les yeux pour pouvoir la détailler du mieux qu'il pouvait. Heureusement qu'il portait des verres fumés... mais s'était sans compter sur la grimasse qui tordait sa bouche.
-Anton Treplyov, répondit-il alors en tendant une mains aux doigts fins et légèrement tordus. Poète, musicien et à demi-vagabond pour vous servir.
Puis d'un doigt il vint abaisser ses lunettes sur le bout de son nez. La lumière heurta sa rétine avec violence mais une fois habitué, l'homme pu regarder avec plus d'attention son interlocutrice tout en lui laissant voir la couleur de ses yeux, avait de poser les yeux sur le café de la demoiselle. Étrangement, ça lui donna envie de boire un whisky.
-Vous n'êtes pas d'ici n'est-ce pas ? Demanda-t-il alors de façon tout à fait rhétorique.
Les yeux du poète tombèrent alors sur son chapeau qu'il fit tourner entre ses doigts. La serveuse du bar et qu'il connaissait bien arriva alors à son niveau pour prendre commande, ce qui consistait à demander en fait « comme d'habitude ? » et Anton secouait de la tête positivement avant que la jeune femme ne retourne derrière son comptoir. A cette heure, « comme d'habitude » signifiait un café. Avec une dose de cognac. Et de préférence, plus de cognac que de café. Anton faisait confiance à la belle propriétaire des lieux qui se souvenait parfaitement de toutes les demandes de l'étrange personnage. |
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| Sujet: Re: A la recherche d'un Ange Gardien [Début Mars 2100] Mer 1 Déc - 3:38 | |
| Après un long moment de silence pendant lequel Siiri Liv se demandait ce qui avait bien pu lui passer par la tête pour accepter qu'un mec vienne s'asseoir à sa table. A l'évidence, c'était un taré. Il se frottait les yeux comme un fou sans rien dire, et la dévisageait en grimaçant bizarrement. La finlandaise sentit un frisson parcourir son échine, et décida de terminer son café, et de partir en vitesse. La communication, c'était pas pour elle, ça devait écrit dans les étoiles ou une connerie du genre, alors POURQUOI essayait-elle quand même? Y'a des gens qui sont prédestinés a finir seul. Et elle faisait partie de cette catégorie. Restait à espérer que ce n'était pas le cas pour Lumi, sinon elle s'en voudrait pendant le restant de ses jours.
Le mec finit par parler. Décidément, sa voix était complètement à l'ouest, comme s'il savait pas ce qu'il foutait là; assez flippant, en fait. Il se présenta. Un nom russe, Anton Treplyov. Apparemment poéte et musicien. Ah, et vagabond, aussi. Voilà qui promettait et expliquait sans doute son attitude décalée. C'était sans doute à cause de son sens artistique. Chez certaines personnes, ça montait au cerveau. Il lui tendit une main aux longs doigts presque aussi blancs que les siens. Après une seconde d'hésitation, elle tendit à son tour la main qui ne tenait pas Lumi contre elle. Le contact fut très doux, et chaud. La main d'Anton entourait celle de Siiri, plus petite, tout en la réchauffant. Sans doute était-ce vrai,ce qu'on disait. Les poignées de mains en disent long sur les gens. L'homme abaissa ensuite ses lunettes aux verres fumés laissant voir ses yeux. Puis il posa une question qui n'attendait pas vraiment de réponse. Elle n'était pas d'ici, non, mais être de quelque part, est-ce que ça voulait dire "avoir eu un foyer quelque part" ou seulement "être né à tel endroit"? Si c'était la première proposition, alors la finlandaise ne venait de nulle part. S'en était désarmant, d'ailleurs, la facilité déconcertante avec laquelle Mlle Nevalainen parvenait à se faire haïr d'une ville. Sans doute parce qu'elle haïssait elle-même cette ville. Enfin, pour Hegemony, rien n'était encore défini. Il se pourrait qu'elle finisse par l'aimer, si elle parvenait -enfin- à trouver du boulot.
Pour la forme, la jeune mère répondit tout de même:
- Euh... Non, en fait je ne... Je suis née à Helsinki. Mais je crois que vous n'êtes pas originaire d'Hegemony, vous non plus, si? Enfin, peut-être que je me trompe. Désolée, rajouta-t-elle précipitamment.
Décidément, elle ferait mieux de se reconvertir dans l'informatique. Au moins, il n'y a besoin de communiquer avec personne. Piètres performances! C'était désolant. D'ailleurs, elle dit tout haut ce qu'elle pensait tout bas:
- Je suis vraiment désolée, Anton, mais je suis vraiment peu douée pour ce qui est des rapports avec les autres... Je n'ai pas l'habitude de sortir et... En plus, je ne suis pas encore bilingue en anglais, j'ai plus souvent pratiqué le finnois. Je suppose que ça se voit, non?
Naturellement, c'était le prénom de son interlocuteur qui lui était venu aux lèvres. Oups, une joyeuse bourde, ça! Elle pria pour qu'il ne lui en veuille pas trop, et bu à nouveau une gorgée de café. Lumi commençait à s'agiter dans ses bras, commençant à pousser de petit vagissements encore faible. Preuve que sa mère était mal à l'aise. Ou peut-être qu'elle avait faim ou sommeil, après tout. Doucement, la jeune femme berça son enfant, la regardant avec tendresse. Avant qu'elle ne s'en rende compte, une larme tomba sur la grenouillère d'hiver du bébé. Une seule goutte d'eau, que Siiri Liv essuya bien vite, priant pour que personne n'ait rien vu. |
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| Sujet: Re: A la recherche d'un Ange Gardien [Début Mars 2100] Jeu 23 Déc - 1:02 | |
| Anton passa une main dans la tignasse qui lui servait d’ornement capillaire en grattant au passage son cuir chevelu sec. Il se demanda même un instant s’il n’avait pas chopé des puces à dormir à la belle étoile, ce qui aurait été des plus regrettables. Surtout parce qu’il devrait faire un shampoing à l’alcool pour s’assurer l’extermination des étrangères mal venue. Mais pour le moment, ce qui le gênait le plus, c’est qu’il aurait presque pu passer pour un mal propre aux yeux de son interlocutrice. Celle-ci, par politesse plus que par autre chose, répondit à sa pseudo question en lui confirmant qu’elle était née à Helsinki. Elle lui retourna presque immédiatement la question. Question à laquelle Anton allait lui répondre avec plaisir, intérieurement ravi que Sirii accepte la conversation. Malheureusement, celle-ci s’excuse presque aussi immédiatement de son indiscrétion, ce qui décrocha un rire roque au poète. Il n’était pas un fin psychologue, mais il ressentait plus de chose que la plus part du commun des mortels, et ça, pas seulement grâce aux pilules qu’il prenait plus régulièrement que des repas. Et il savait que cette jeune femme, avec son enfant dans les bras, était des plus mal à l’aise. Nouvelle venue. Perdue.
Sans tenir compte de son malaise, Anton répondu à son interlocutrice avec un détachement peu commun. Contrairement à la belle brune qui se tenait face à lui, il était des plus à l’aise.
-Je suis russe, bien que je n’y ais jamais mis les pieds. J’ai vécu en Amérique et voilà que je vis depuis bien trop longtemps à Hegemony.
Un sourire un peu béat et stupide se dessina sur son visage, jusqu’à ce que Sirii ne s’excuse une nouvelle fois auprès de lui. Il l’a regarda de biais, à la fois surpris et amusé. Elle l’avait d’ailleurs appelé par son prénom, ce qui ajoutait du cocasse à la situation. Les mains de l’artiste arrêtèrent de tripoter son chapeau et il allait rassurer la belle femme assise à sa table (enfin... sa table...) lorsque Lena lui apporta sa consommation. Il la remercia et ne pu s’empêcher de boire une lampée avant de se rappeler ce qu’il s’était apprêté à faire. Il rit de nouveau, s’étouffant à moitié sous les toux sèches qui lui déchiraient la poitrine.
-Ne t’inquiète pas, il n’avait pas un seul instant hésité à utiliser le tutoiement, de tout façon, si ça la dérangeait, il s’avait qu’elle aurait le caractère pour le lui faire remarquer. Il n’ajouta rien d’autre. Pour la langue, il la comprenait suffisamment bien, c’était le principal, pour ce qui était du reste, Anton lui-même ni pouvait rien, à part la mettre à l’aise.
Il porta de nouveau son café-cognac à ses lèvres pour en siffler le reste du contenu pendant que le bébé babillait, il semblait agacé. Ou fatigué peut-être. Anton avait bien du mal à comprendre les êtres qui ne pouvait pas encore s’exprimer par des mots. Sirii s’en occupait, comme une mère quoi. Tandis que Jude pointa le bout de son nez dans un coin de l’esprit d’Anton pour lui faire remarquer qu’il détestait les bébés et leur geignement incompréhensible. Qu’en plus ils ressemblaient à des lutins mal formé et tout un tas d’autres critiques qu’Anton fit taire par un glapissement agacé. Il sourit de nouveau a Sirii, qui de son côté semblait mélancolique.
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| Sujet: Re: A la recherche d'un Ange Gardien [Début Mars 2100] Lun 10 Jan - 13:38 | |
| Anton ne lui en voulut pas d'avoir fait preuve d'autant d'impolitesse apparemment. Il lui dit de ne pas s'inquiéter, la tutoyant sans aucune gêne. Siiri Liv ne s'en formalisa pas, étrangement. Elle aurait pensé être la première à exploser si un inconnu osait s'adresser à elle aussi familièrement, alors qu'ils ne se connaissaient pas le moins du monde. Mais non. Sans doute que l'étrangeté d'Anton la rassurait, quelque part. Son allure qui avait l'air d'être dictée par une douce folie lui offrait sa chaleur, sans gêne, sans simagrées. Cet homme était sans doute le premier être véritablement humain qu'elle rencontrait depuis son arrivée dans la ville. Les patrons, les chefs d'entreprises, les Directeurs des Ressources Humaines qu'elle avait rencontrée jusqu'à maintenant avaient tous pris la poudre d'escampette en voyant le peu de compétences et de diplôme de l'immigrée, et son statut de maman.Sa propriétaire était un vrai dragon, qui toutes les semaines à heures fixes venait réclamer son loyer. Pourquoi un loyer par semaine? Elle s'était souvent posée la question, au cours des quelques jours qu'elle avait passé dans cette ville. C'était sans doute à cause des dizaines d'abrutis qui débarquaient chaque semaine à l'aéroport d'Hegemony et qui, comme elle, pensait arriver dans la ville merveilleuse ou tout était possible ou l'or se ramassait dans les rues et ou la vie était rythmée par la réalisation des rêves les plus fous. Pauvres naïfs qui se rendaient bien vite compte qu'Hegemony était la ville de l'enfer, la ville ou les forts écrasent les faibles.Alors ils rassemblaient leurs derniers sous et repartaient d'ou ils venaient, retournaient chez papa et maman. Mais elle n'avait plus rien, en Finlande. Autant rester ici.Peut-être que la chance finirait par tourner, peut-être qu'un jour une étoile brillerait au dessus de sa tête, ou à défaut, au dessus de celle de Lumi, pour la protéger du sort et du malheur.
Après tout, Anton était lui-même arrivé dans la capitale de l'Empire il y avait quelques années, du moins l'exilée le supposait-elle, et il n'avait pas l'air en trop mauvais... état, si elle osait dire. Elle sourit doucement à sa fille, à elle même, regrettant sa stupidité, ses illusions qui l'avaient poussée à venir dans la ville de Livingstone, pensant que la vie y serait meilleure. Lumi ouvrit les yeux et regarda sa mère, comme pour la rassurer. Tout irait bien, elles survivraient, toutes les deux. L'important était qu'elles soient ensemble, non? Soudain, le bébé tendit une petite main dans la direction d'Anton en babillant joyeusement. Elle avait confiance... Siiri releva abruptement la tête et demanda, les mots fusant de sa bouche sans qu'elle ne puisse les retenir:
- Anton... Excusez-moi de vous demander comme ça, mais je ne sais pas à qui parler. Comment avez-vous fait pour trouver un travail? Vous vivez bien? Je cherche un travail, et je ne trouve pas, je ne connais personne par ici, personne ne veut de moi à cause de Lumi. Vous savez a qui je pourrais demander pour trouver un travail?
Qu'est-ce qui lui prenait, de demander de l'aide à cet inconnu? Mais Lumi l'aimait bien. Et quoi de plus sûr que le jugement de sa fille? D'ailleurs, la petite ne cessait de gigoter en tendant ses bras vers l'homme qui buvait tranquillement son café-cognac. Après un instant d'hésitation, histoire d'être certaine que tout se passerait bien, elle dit, assez timidement :
- Je crois que Lumi voudrait venir sur vos genoux... Vous accepteriez de la prendre dans vos bras?
Voilà qu'elle se séparait de sa fille maintenant, elle qui n'avait jamais osé la confier à qui que ce soit. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: A la recherche d'un Ange Gardien [Début Mars 2100] Mer 19 Jan - 19:03 | |
| Un silence pensif s’était installé dans la conversation alors que le poète s’évertuait à rabattre consciencieusement le caquet du rabat-joie acariâtre qui vivait avec lui. Jude semblait ne pas réellement apprécier la présence d’une étrangère dans leur cercle restreint de connaissance, qui avait pour habitude de se limiter... à eux deux. C’était sans compter sur le fait que l’étrangère en question était dans la position délicate d’être en la possession d’un enfant en bas âge, probablement issu d’une relation hors mariage qui visiblement avait atteint son terme. Jude avait donc bien l’intention, dans l’intérêt de tous et principalement le sien, de ne pas laisser Anton faire une énorme bêtise, telle que : venir en aide à l’âme éplorée sans ressource. Pas que Jude est été particulièrement égoïste, mais il savait ce qui était bon, ou non, pour le musicien, et puisqu’Anton semblait lui-même ne pas savoir, il se sentait dans le devoir de ramener le poète dans le droit chemin. Ainsi, s’était préserver leur intégrité que de plaider la cause de se lever immédiatement de la chaise où reposait Anton pour retourner de là où ils venaient. Évidement, c’était bien contre le désir de l’homme, qui, étrangement, ressentait de l’affection pour la jeune inconnue. Mais Jude voyait clair dans les intentions du poète sans tête et ils ne pouvaient se permettre de voler au secours de tous les jeunes mamans d’Hegemony, car c’est bien ce qu’Anton risquait de planifier si Jude n’intervenait pas. La prendre sous son aile et la guider dans la capitale avide de chaire et de sang. Jude lui avait pourtant expliqué de nombreuse fois le concept de la sélection naturelle qui n’épargnait pas les familles monoparentales en détresse et qu’il le veuille où non, il devait l’accepter ainsi.
Quoi qu’il en soit, tandis que l’inconscient d’Anton se débattait dans les confins de son esprit afin de tenter de lui faire entendre raison, la petite fille dans les bras de Sirii babillait et gigotait avec une volonté certaine. Ses petits bras se tendaient vigoureusement vers l’homme alors que sa maman était penchée amoureusement sur elle. Siiri se releva alors son visage vers Anton et lui posa une suite de questions à laquelle il ne s’était attendu, le laissant quelques instants perplexe. Comment lui expliquer sa situation et le reste, rien n’était très évident pour le poète. Il lui fallut donc de longues secondes avant de se racler la gorge et de lui répondre :
-Eh... tu sais Siiri, ce n’est pas aussi simple... il gratta l’arrière de son crâne tout en cherchant une solution. Autant être franc... je n’ai pas vraiment de job, j’écris, je compose, je joue, je cherche l’inspiration, voilà à quoi se résument mes journées...
Pour le reste il vivait des plus simplement possible, cela étant d’ailleurs parfaitement visible sur les vêtements, propres, mais défraichis, de l’artiste. De plus, il n’avait pas vraiment la moindre idée d’emploi pour l’immigrée, vrai qu’avec sa fille, s’il elle n’avait pas les moyens de faire garder, était un poids pour la recherche d’un travail.
-Mais évidement, je peux voir ce que je peux faire... Anton restait pensif, il avait plus d’un tour dans son sac et pouvait toujours tenter de dénicher quelque chose. A vrai dire, il sous-estimait largement ses capacités car il trouverait bien rapidement un emploi pour la jeune maman.
Jude de son côté soupira. Les arguments posés comme les insultes les plus menaçantes n’avaient rien valu, il baissait donc les bras d’un air renfrogné mais toujours un brin sarcastique, il se retira en précisant qu’il laissait Anton à ses problèmes et qu’il ne viendrait pas à sa rescousse lorsqu’il aurait compris l’ampleur de sa connerie. Mais voilà que Siiri proposait au musicien de prendre Lumi qui, selon sa mère, n’avait que le désir de se retrouver sur les genoux de l’inconnu. L’inconnu en question vira rapidement au rouge, pas vraiment certain de savoir y faire avec ces bestioles là et il bafouilla rapidement quelque chose qui ressemblait vaguement à un :
-Je ne sais pas si c’est une bonne idée...
Pourtant, la jeune femme, ainsi que le bébé bras tendu, s’approchait dangereusement afin que l’homme puisse prendre la petite dans ses bras. Mal à l’aise, Anton tendit les siens afin de récupérer le bambin. Rapidement il se retrouva d’ailleurs à le porter. La fillette en goguette n’était pas lourde et le musicien l’assis avec douceur, mais toujours loin d’être à l’aise, sur ses genoux face à lui. Il la regardait de ses grands yeux de hibou et sur ses lèvres se dessinait un rictus qui devait être un sourire. Lumi elle, semblait des plus à son aise, ce qui n’était pas valable pour tout le monde. Anton, pour ça part avait suffisamment, dans son idée, goûté aux joies de « porter le bébé » et l’aurait bien rendu à sa mère, mais il n’osait pas non plus le faire avant que celle-ci n’est fait de signe pour le récupérer. Maintenant, Jude riait aux éclats, voyant ce qui arrivait à Anton comme une petite vengeance personnelle.
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| Sujet: Re: A la recherche d'un Ange Gardien [Début Mars 2100] Ven 22 Avr - 1:50 | |
| Anton accepta de recevoir le bébé. Avec hésitation cependant, ce qui n'était pas franchement fait pour rassurer tout à fait la jeune maman. Elle était prête à se précipiter sur sa fille à la moindre alerte. Mais non, Lumi avait l'air de se sentir plutôt bien, et jouait avec les boutons de la chemise de l'homme. Siiri Liv ne put s’empêcher de sourire. Son sourire se figea pourtant lorsqu'il lui avoua que trouver du travail n'était pas simple. Ainsi donc, elle serait condamnée à rentrer à Helsinki? Mais elle avait placé tout ses espoirs dans la capitale de l'Empire... Bien naïve... Elle s'en voulait d'avoir tout tenté sur un coup de tête, juste pour son bien-être. Elle aurait du penser à sa fille.
La jeune femme poussa un gros soupir. Mais l'espoir lui revint quand Anton lui promit de faire ce qu'il pouvait pour l'aider dans ses recherches. Même s'il n'avait pas l'air d'être un homme très influent, cela faisait du bien de voir que des gens s'occupaient de ceux dans le besoin; et encore, il ne savait pas à quel point. Son pactole fondait à vue d'oeil, et bientôt, il ne lui resterait plus rien. Et là... Elle ne voulait pas y penser, pas encore. Pas tant qu'un semblant d'espoir subsistait. Son regard se posa sur son enfant, qui babillait toute seule, et se dit qu'elle était tout, pour elle. Tout ce pour quoi elle voulait vivre, et que pour elle, elle serait prête à tous les sacrifices. Calme, presque rassérénée, elle reprit doucement sa fille sur ses genoux. Elle allait pouvoir tourner la page, bientôt. La chance allait lui sourire. Elle était jeune après tout! Elle pourrait faire n'importe quoi.
Se tournant vers Anton à qui elle adressa un sourire radieux, le premier depuis des années, elle but une gorgée de son café. Lumi se blottit dans ses bras et se tut, s'endormant peu à peu.
- Merci. De m'avoir redonné courage. Je peux vous laisser un numéro ou me joindre?
La finlandaise sourit de nouveau, timidement cette fois. |
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| Sujet: Re: A la recherche d'un Ange Gardien [Début Mars 2100] Dim 22 Mai - 23:42 | |
| Le bébé dans les bras, Anton avait l’impression de s’être transformé en volatile de bassecours manipulant avec difficulté la petite chose babillarde et potelée qui gigotait sur lui. La mère semblait drôlement confiante/(inconsciente ?) pour laisser la gamine au poète. Heureusement, elle finit par le lui reprendre et Anton, soulagé, pu essuyer ses sueurs froides. Il rajusta le col de sa chemise qui avait tendant à avoir des envies de voyages et s’éclairci la voix, comme pour dissiper un malaise, puis tendit ses doigts fébriles vers son paquet de cigarettes posée sur la table. Il en sorti une avant de la porter à son bec et d’allumer son briquet d’un glissé de pouce expert sur la roulette. Il posa alors son regard sur la jeune femme et son bébé, laissant la flamme allumée comme une conne dans l’air. Hésitant l’espace d’un instant, il leva son pousse et la flamme disparu. Il posa le briquet et rangea la cigarette, un peu contrarié. Le silence s’installa pendant quelques minutes entre les deux protagonistes et le musicien faisait aller et venir ses doigts sur le rebord de la table, regardant un point fixe quelque part entre lui et la table.
Jude de son côté lui soufflait quelques insanités à l’oreille mais il se retenait bien de lui répondre quoi que ce soit. Il était le plus malin et son ignorance fatiguerait Jude qui probablement irait boire un verre plus loin, laissant Anton tranquille. Alors que celui-ci déblatérait ses obscénités, Anton ne pouvait fixer Sirii en face. Jude n’aimait pas les enfants, c’était indéniable, et il savait être sacrément pénible sur le sujet quand il s’y mettait. La voix de son interlocutrice le tira brusquement de ses pensées et il releva la tête, l’air agar. Ses paroles restèrent un instant à l’extérieur de sa tête avant de s’engouffrer dans l’oreille et le réseau de canaux auditif pour venir heurter ce qui tenait place de cerveau. Il la regarda un instant, tentant d’analyser ses paroles. Un numéro. Quel numéro ? Jude dû intervenir, un peu sarcastiquement il faut le reconnaître, pour lui faire comprendre qu’on ne parlait pas de loto, mais bien de téléphone. Anton ne pu qu’opiner du chef. A ce moment même, la jeune femme lui décrocha un sourire et il se senti plus mal à l’aise que jamais. Il se gratta l’air pour arriver au cerveau, quelque chose devait être débranché.
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| Sujet: Re: A la recherche d'un Ange Gardien [Début Mars 2100] Ven 29 Juil - 2:07 | |
| L'homme en face d'elle parut avoir envie d'une cigarette. Il la sortit, et s’apprêta à l'allumer d'un coup de briquet. Et puis au dernier moment, il hésita et la petite flamme s'éteignit presque aussitôt. C'était gentil de s'abstenir pour Lumi. A vrai dire, elle-même crevait d'envie de fumer une clope. Elle s'était efforcé d'arrêter la clope comme le shit à la naissance de sa fille. Et puis c'était pas comme si elle avait vraiment de quoi se payer un paquet. Autant économiser l'argent là ou elle pouvait, tant qu'il était encore temps. Parce que le fric filait à vue d'oeil, que sa ceinture avait déjà dû être resserrée d'un cran, et que leur appart pourri n'avait jamais été si souvent plongé dans le noir. Elle économisait l'électricité, l'eau, tout ce qu'elle pouvait. Sauf pour le confort de Lumi, ça passait avant tout . Et tant pis pour Siiri Liv, elle n'avait qu'à rester à Helsinki. Enfin bon, cette rencontre inopinée avec ce gars des plus étranges lui remontait le moral. Elle souriait comme elle n'avait pas souri depuis qu'elle vivait seule. Ce mec lui réchauffait le coeur par ses manières étranges. En temps normal, jamais elle n'aurait adressé à un mec à l'air jeté comme celui-ci. Mais les temps n'étaient pas normaux, et la jeune maman avait besoin de réconfort. Et s'était en buvant un café qu'elle l'avait trouvé. Ce petit moment insignifiant pour tant de gens pressés...
Mais elle était reconnaissante à Anton de lui avoir accordé un peu de son temps, de lui avoir un peu parlé, d'avoir partagé sa vie avec elle, et de lui avoir permi de partager la sienne. Elle se sentait un peu moins seule. Et peut-être qu'il ne lui serait d'aucune aide pour trouver un travail. Mais peut-être aussi qu'il serait quand même là pour la rassurer si jamais elle était au 36eme dessous. Oh, elle n'appellerait pas tous les deux jours, c'était pas son genre de se plaindre sans arrêt. Mais c'était tout de même rassénérant.
La finlandaise regarda sa montre : il était temps pour elle de rentrer. Lumi commençait à avoir faim, et il ne valait mieux pas décaler son repas. Elle déposa un baiser sur le front de sa fille et la remit dans son landau, la couvrant chaudement. Elle-même remit son manteau, puis tira de sa poche un vieux ticket de caisse au derrière duquel elle griffonna son numéro de portable. Dire que pour ça aussi, il faudrait payer, bientôt... L'exilée le poussa un peu vers Anton, déposa quelques pièces sur la table, puis regarda une dernière fois Anton. Dans un élan de reconnaissance, elle alla lui prendre les mains et les serrer brièvement dans les siennes.
- Merci pour tout. Peut-être à un de ces jours, je l'espère en tous cas.
Elle partit après un dernier sourire. |
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