Entretien entre Aaron Livingstone, remplaçant l'impératrice, et Cassandra Hemingway [Début Mars 2100]

Cassandra s'avança près de la porte, ralentissant sa cadence et hésitant à entrer... Son coeur battait vite, elle connaissait très mal Aaron Livingstone, qui remplaçait sa soeur l'impératrice à la tête de l'Empire tant que celle-ci souffrirait encore.
Aaron avait demandé à l'Amiral fraichement promu Ministre de la Défense, de venir se présenter à lui le plus rapidement possible. Cassandra était comme emprisonnée, contrainte à se présenter à un supérieur auquel elle ne s'attendait pas. Cela n'était pas le plus dérangeant, c'était plutôt l'idée que cet homme avait le pouvoir, tout le pouvoir, et en particulier celui de pouvoir la faire renvoyer, ou pire, l'exiler. L'exécution n'était pas la plus grande préoccupation de Cassandra, elle savait qu'elle avait assez d'amis pour la sauver en cas de problème, mais elle était tellement dévouée à son pays, qu'elle espérait que ses résultats en Chine l'aideraient à traduire sa motivation à garder son poste de Ministre trop facilement acquis selon Aaron Livingstone.

Cassandra entra par la porte, jeta un regard, et aperçut Aaron Livingstone assis dans le fauteuil de l'impératrice, les pieds posés sur l'immense bureau.

-Monsieur Livingstone, me voici comme convenu, nous pouvons commencer cet entretien.

Cassandra sentit ses muscles se crisper, et perdit un peu l'équilibre, par chance Aaron regardait ailleurs à ce moment là. Dans cette immense pièce, chaque faux pas pouvait être fatal, et les murs n'étaient pas si éloignés pour rendre l'espace si grand, mais pour couper le bureau privé du monde, pour isoler totalement les discussions, du peuple, des médias, et de la justice, de façon a ce qu'un choix arbitraire, puisse avoir lieu sans que personne ne puisse protester, et Cassandra en avait bien conscience.

Le bordel... voilà bien qui résumait l'après Parade. Qui avait été une vraie catastrophe, il fallait bien l'avouer. Comment est-ce que ces foutus rebelles avaient pu mettre aussi rapidement à mal la sécurité?! Il y avait un ou plusieurs traîtres parmi leurs rangs.

L'explication était claire, il ne voyait vraiment pas d'autres moyens à cette situation de crise. Mais Aaron, avait alors serré la vis comme rarement. Si sa sœur était crainte pour son côté tyrannique, le frangin montrait lui aussi à l'Empire, qu'on ne jouait pas impunément avec des explosifs et blessait sa cadette, sans que lui ne monte au front. Le couvre-feu avait été avancé, les milices patrouillaient 24h sur 24 dans les rues. Plus rien n'était laissé au hasard, on arrêtait et torturait à tour de bras. Toutes dépositions, tout mobiles étaient contrôlées, car une chose était sûre. On retrouvera les commanditaires de cet attentat et leur agonie serait des plus longues, en direct, sur toutes les chaînes, pour montrer l'exemple. Oh oui, il avait déjà tout prévu. On pouvait bien croire que le frère était plutôt futile, mais ce n'était qu'une image qu'il projetait. Comme Joane, il savait se montrer impitoyable et cruel.

Les deux mains posées l'une contre l'autre, en forme de pyramide sous son nez, il avait le regard planté sur les papiers qui jonchaient le bureau de la frangine. Réfléchissant à la suite. Il avait fait appeler l'Amiral Hemingway pour un petit entretien privé. Sa soeur, allez savoir comment, l'avait nommée nouvellement ministre de la Défense, puisque l'autre abruti était mort soufflé par l'explosion de la GPI. Lui se devait de s'assurer qu'elle honorerait sa fonction et voir jusqu'à quel degré elle était voué à son pays et ses dirigeants, surtout.

Le dossier était impressionnant. Cette demoiselle avait fait déjà énormément pour son pays, mais du papier ne valait jamais un face à face. On frappa à la porte, il se fit entendre pour que l'interlocuteur puisse entrer. Mmm... ça commençait bien. Une belle femme cette militaire. Toujours bien assis dans son fauteuil, il l'observait comme un oiseau de proie, près à fondre sur sa victime. Puis d'un mouvement classieux, il se leva pour l'accueillir, posant une main sur le bureau, l'autre se tendant vers une chaise, face à lui.

- Madame la Ministre, soyez la bienvenue en ces lieux. Autant la mettre à l'aise, pour commencer. Il avait déjà quelques petites idées pour tester sa... loyauté. Vous vous doutez du pourquoi de votre convocation.

S'asseyant ensuite à nouveau sur le grand fauteuil en cuir de l'Impératrice.

- En ces temps troublé, sachez que le titre que vous venez d'acquérir demande un travail exemplaire. Car la défense du pays, commence par celle de l'Impératrice. Ce que votre prédécesseur n'a pas semblé prendre avec la plus grande considération.

Hey oui, il lui mettait directement la pression. Mais c'était son boulot après tout!

- Que comptez-vous faire pour palier à son manque de réussite?