Retrouvailles [Mi-Février 2100]

Les gardes débarquèrent bien rapidement sous les ordres de la tyran, ce qui, sans vraiment de surprise ne parut pas être pour plaire aux deux amants qui tentèrent de lutter contre des hommes armés et entrainé. L'un d'eux réussit tout de même à s'en prendre une de la part de ce cher De Guise qui semblait bien révolté pour le coup. Joane quand à elle portait un œil presque amusé à la scène, pas à dire, ça restait très divertissant tout ça... elle ne loupa d'ailleurs pas le dernier baiser que les deux tourtereaux tentèrent de s'échanger avant que Shela ne soit maîtrisé et Luc calmé à grand renfort d'un coup bien placé dans l'estomac.

L'Impératrice se délectait du spectacle tandis que cet trainée de Shela semblait se débattre comme une belle furie dans le couloir. Toujours les bras croisé contre son torse elle dévisageait de nouveau son ministre, on ne pouvait plus satisfaite, avec comme un goût de début de vengeance dans la bouche. Celui-ci semblait d'ailleurs sur le coup un peu moins prompt à se révolter alors qu'un des hommes de la garde personnelle de Livingstonne était resteé pour le prendre à part, à peine relever du premier coup.

Joane finit par congédier l'homme lorsqu'elle estima que le politicien avait eu son compte pour la journée, de toute façon il ne serait pas au bout de ses peines. Elle attendit quelques secondes, histoire que l'homme reprenne un peu ses esprits et qu'il soit en mesure d'entendre ce que l'Impératrice allait lui dire :

-Bien, j'espère que ceci vous servira gentiment de leçon et que la prochaine fois vous vous abstiendrait de sauter sur ma première dame de compagnie venue.

La tyran était évidement des on ne peut plus cynique, surtout alors qu'elle n'avait plus aucun doute sur la nature de la relation entre son ministre et Shela. Le souvenir d'une soirée de bal, sur le balcon, lui était revenue en mémoire et tout était alors clair, plus de doute possible.
Sans aucun autre commentaire, Livingstone se dirigea vers la sortie de la pièce, histoire de retourner à ses affaires, au final elle n'avait pas que ça à faire non plus.

Au moment où elle allait passer la porte, elle se retourna cependant faire De Guise, un sourire des plus mauvais fiché sur les lèvres :

-Au fait, j'espère que vous vous sentirez honorer de présider le discours des exécutions durant la Grande Parade...

Elle ne put s'empêcher un petit rire glaciale avant de sortie de la pièce, particulièrement fière d'elle pour le coup. Elle avait l'occasion de piétiner De Guise, elle n'allait pas s'en priver, finirait-elle pas regretter de s'être toujours mis en travers de son chemin...

Luc ne manqua pas de se faire cogner, à nouveau. Par un seul homme cette fois-ci, qui semblait y prendre du plaisir. Pour une fois qu'on lui donnait l'autorisation de se passer les nerfs sur le ministre, il n'allait quand même pas se priver! Décidément, De Guise n'avait que des amis au sein de ce palais... se protégeant la tête avec les mains, il ne voulait pas se laisser faire, il était prêt à se battre comme un tigre s'il le fallait. Mais l'autre en face était trop fort et Shela avait disparu de sa vue. Les coups s'arrêtèrent, il se retrouva alors face à Joane, et dans son regard, l'Impératrice pouvait y lire toute sa haine, tout le danger qu'il pouvait représenter à l'instant pour sa personne, s'il n'y avait pas eu un homme de sa garde personnelle un peu plus loin. Il l'aurait tuée de ses mains, maintenant, s'il en avait l'occasion et si cela avait pu faire quelque chose pour sa compagne, mais ça n'aurait été que stupide et suicidaire.

Respirant fortement, comme un taureau blessé, il l'écouta lui parler sans rien dire, serrant les poings. Il resta silencieux, ne voulant pas répondre à la provocation, il avait enregistré le nom que lui avait donné Shela et son attention se concentrait là-dessus. Il devait trouver cet homme, sortir du palais, retrouver la résistante et lui donner le moyen de sauver la jeune femme. Le problème était encore de savoir comment y parvenir, entrer dans le palais était quasiment impossible, c'était une forteresse imprenable, bien trop bien protégée pour y faire entrer n'importe qui, n'importe comment.

Il la voyait s'éloigner, enfin, une main se tenant au lit, pour pouvoir rester debout, il manqua de chuter quand elle revint lui lancer sa dernière pique. Il l'avait comprise sans autre, elle serait exécuter pendant la Grande Parade, c'était dans quelques jours, c'était bien trop court! Le sol voulait se dérober sous ses pieds, mais il tint bon, le temps que Livingstone sorte de son espace vitale et il s'écroula sur le sol. Ses deux mains plaquées contre son visage, il craquait. Une envie d'hurler le prenait aux tripes et il eut du mal à le retenir. Imaginer déjà sa femme dans les sous-sols étaient à la limite du soutenable, mais se dire qu'il la perdait pour tout jamais était totalement insoutenable et il n'y survivrait pas si cela devait se faire.

Prostré ainsi, Luc mit un certain temps à se calmer. Quand la première vague passa, il décida de se reprendre. S'essuyant le visage d'un revers de la main, il s'était relevé d'un bond, qu'importe les dernières douleurs dut aux coups du garde. Il attrapa ses habits, les passa en quatrième vitesse et sortit de sa chambre. Il sortirait Shela des griffes de l'Impératrice, coûte que coûte.

SOS!